Dakhla au Maroc est une véritable destination de rêve pour tous les amateurs de pêche en surfcasting. Situé au sud du Sahara occidental, ses vastes plages de sable blanc encadrées de dunes ou de falaises de kaolin sont d’une beauté à couper le souffle. Au cœur de cette nature encore préservée, il est possible de toucher des poissons hors du commun dont une espèce mythique : la courbine.

Cette appellation locale du maigre est bien connue de tous les aficionados recherchant une prise trophée. Ce poisson a en effet de quoi faire rêver puisque la moyenne des prises à Dakhla tourne entre 10 et 30 kg, - les plus gros sujets pouvant atteindre 50 à 60 kg ! Cette espèce puissante et particulièrement combative constitue certainement un des plus beaux coups de ligne à réaliser en surfcasting.

Dans ces eaux parmi les plus poissonneuses au monde, il sera également possible de pêcher des daurades royales atteignant des poids records ainsi que de nombreux sparidés (sars, marbrés, pageot royal, etc.). J’ai d’ailleurs pêché un étrange sparidé que je n’avais jusqu’à présent jamais pris et que les locaux appellent « la chèvre ».

Vous y trouverez également de nombreuses espèces de raies telles que la raie guitare, la raie commune ou encore la raie aigle. Il est même possible de toucher du bar franc ou rayé, de la liche ou encore quelques variétés de requins comme le chien de mer. Autant d’espèces qui font de Dakhla une destination de choix pour les amoureux de pêche en surfcasting comme moi !

J’ai entrepris ce voyage d’une semaine au Maroc avec mon ami Laurent. Il s’y rend chaque année et ses impressionnants récits de pêche m’ont tant fait rêver que j’ai décidé de l’accompagner. Pour se rendre à Dakhla, nous effectuons une escale en avion à Casablanca. Puis, une fois arrivés, nous sommes pris en charge par un des meilleurs guides de la région : M. Abdenbi Labas, surnommé aussi « Léon ». Ce marocain est un spécialiste du surfcasting et plus spécifiquement de la pêche de la courbine du bord. Il éprouve une véritable passion pour ce magnifique poisson, - le roi des côtes marocaines !

Pour se rendre sur les plages où nous allons pêcher, nous devons emprunter en 4x4 la seule et unique route existante qui rejoint la Mauritanie. Puis il est nécessaire de prendre de petits chemins dans le désert avant d’enfin arriver en bord de mer. Malgré la beauté impressionnante des paysages, les conditions de pêche peuvent être rudes. Le vent est ainsi présent en permanence, - ce qui est néanmoins un avantage car, en brassant l’eau, les poissons se rapprochent du bord en quête de nourriture. Le principal inconvénient du vent est qu’il empêche de ressentir les effets de l’implacable soleil du Sahara. Il est donc vivement recommandé de se protéger en se couvrant autant que possible avec des vêtements adaptés à ce type de climat et en s’appliquant de la crème solaire.

Pêcher à Dakhla ne s’improvise pas et nécessite un matériel correspondant aux poissons recherchés. Avec la présence constante de grosses raies et les passages de courbines pesant entre 10 et 30 kg, cannes et moulinets doivent être à la hauteur ! Pour ce type de séjour, je vous conseille de vous doter de trois cannes de surfcasting d’une puissance de 200 à 800 g associé à des moulinets très robustes pouvant contenir 300 m minimum de tresse en 30/100 (soit 40 à 50 lb !). En effet, l’utilisation de la tresse est nécessaire car un nylon de cette puissance réduirait considérablement les distances de lancer.

Il sera conseillé d’emporter une bonne réserve d’équipement afin de ne pas être pris au dépourvu. Pour préparer vos bas de lignes, prévoyez ainsi du fluorocarbone de 50 à 80 lb ainsi que des hameçons fort de fer en tailles 5/0 à 9/0. De petits accessoires nécessaires aux montages tels que des émerillons rolling de qualité (80 lb de résistance) et autres agrafes seront également indispensables. Concernant les plombs grappins de 150 à 180 g correspondant aux conditions de pêche à Dakhla, sachez qu’il sera possible de vous en procurer sur place, - ce qui permet d’éviter le surpoids de votre sac pour le transport.

Le montage est volontairement simple. Il doit en effet être très robuste et efficace. Il est réalisé directement sur l’arraché de 10 m en fluorocarbone 70/100 (soit environ deux fois et demie la longueur de ma canne). Il est raccordé à la tresse en 30/100 du moulinet qui permet d’atteindre des distances de lancer suffisantes. Je préfère faire mes arrachés avec du fluorocarbone car il crée moins d’emmêlements au lancer grâce à sa rigidité naturelle.

La fixation du traînard sur l’arraché s’effectue avec un émerillon rolling 100 lb de grande qualité maintenu entre deux perles dures. Celles-ci sont bloquées par des nœuds de type ligature collées. Le traînard est assez court (60 à 80 cm) afin d’éviter les emmêlements causés par une mer agitée et les courants. Il offre également une meilleure maîtrise du combat.

J’utilise un hameçon 5111B - SSW Owner en taille 5/0 à 9/0. Il est particulièrement robuste et résiste bien aux poissons très puissants. Sa large ouverture permet également d’utiliser de gros appâts (seiche, blanc de calamar, etc.) tout en laissant la pointe à l’extérieur.

Sur le terrain, vous constaterez rapidement qu’il ne faut pas hésiter à pêcher « très gros » - aussi bien pour le montage que pour l’appât. Durant ce séjour, j’ai ainsi utilisé des bas de ligne de 70/100 avec des hameçons de 9/0 !

Les appâts utilisés sont généralement des céphalopodes qui constituent des proies de prédilection pour toutes les espèces présentes sur ces côtes. Il ne faut pas hésiter à employer des seiches entières ou encore d’imposants morceaux de blanc de calamar. Avec quelques tours d’élastique à ligature, la tenue sur l’hameçon est parfaite. Face à des courbines pouvant dépasser les 30 kg, ce type d’appâts ne représente qu’une bouchée !

Le combat le plus impressionnant que j’ai vécu sur ces plages a été celui d’une grosse raie que j’ai estimée entre 30 et 40 kg. En effet, nous n’avions pas la possibilité de la peser et nous l’avons aussitôt relâchée. Du ferrage initial jusqu’à sa mise au sec, j’ai ainsi dû la combattre pendant presque 3 heures – ce qui est considérable ! Elle tenait systématiquement le fond malgré mes efforts et la tension extrême que je donnais à ma canne. Ce n’était qu’aux moments où elle bougeait que je pouvais en profiter pour récupérer autant de ligne que possible.

Jamais un poisson ne m’avait poussé à ce point dans mes retranchements et j’ai terminé avec tous les muscles tétanisés ! Le plaisir de la voir enfin sur le sable a été aussi grand que celui de la relâcher après photo et restera un souvenir impérissable.

Je conseille vivement ce voyage à tous les amoureux de surfcasting. Les espèces à prendre sont très variées et les prises de spécimens ne sont pas rares. Les paysages sont vraiment impressionnants et offrent un dépaysement garanti. Les marocains sont des personnes très sympathiques dont le sens de l’hospitalité est exceptionnel. Leur savoir faire culinaire est également à la hauteur et les repas qui nous ont été servis se sont révélés épatants !

Au plaisir de la pêche, vous rajouterez ainsi ceux de la convivialité et de la gastronomie locale.

Pour information, voici les coordonnées de notre guide à Dakhla : M.Abdenbi Lagas (surnommé « Léon ») : 00212666529404