Invité à venir pêcher par des amis compétiteurs en surfcasting, Mathieu a passé plusieurs jours à Hossegor dans le Sud-ouest. L’occasion pour lui de pêcher en Atlantique – c’est-à-dire avec des conditions différentes de la Méditerranée où il vit. Il espère ainsi prendre des poissons qu’il ne touche pas habituellement. C’est aussi pour le champion l’occasion de s’entraîner en Atlantique pour de futures compétitions. Des expériences qui sont toujours bonnes à prendre car c’est en ayant une connaissance de tous les types de plage qu’il est possible de s’adapter à toutes les configurations de terrain lors de championnats. Un gage de réussite quand on est un compétiteur acharné tel que lui !

Mais ce type de rencontre a aussi un autre intérêt : pouvoir se retrouver entre amis et partager ensemble de fantastiques moments dans le cadre de leur passion commune : la pêche en surfcasting ! Lors de cette sortie, Mathieu Courtin a utilisé différents montages qu’il a spécialement conçus. Ceux-ci sont parfaits pour pêcher en Atlantique.

Comme souvent lorsqu’il pêche sur une zone qu’il ne connaît pas en Atlantique, Mathieu a employé son montage 3 X 1 m. Celui-ci lui permet de « viser large » en termes d’espèces en prospectant dans 3 couches d’eau. Il est même possible de proposer 3 différents types d’appâts. Il a ici monté ses empiles en 26/100 avec des hameçons de 2 afin de cibler les beaux sars et les bars. Ce montage est d’ailleurs un de ceux qu’il a utilisés lors du dernier championnat de France bord de mer où il a remporté le titre de vice champion de France ! C’est dire s’il lui fait confiance !

Mathieu avait également deux autres montages qu’il a utilisés dans un précédent article : Session sparidés en Atlantique avec Mathieu Courtin dans lequel vous trouverez toutes les explications de montage ainsi que les précieux conseils du champion :
http://www.normandie-appats.com/news/session-sparides-en-atlantique-avec-mathieu-courtin

Spécifiquement conçu pour présenter un appât en pleine eau, ce montage sera privilégié pour rechercher les sars, les bars, etc. avec une mer agitée.

Ce montage 2 X 1 m est basé sur le même principe que 2 X 2 m qu’il utilise très fréquemment pour les pêches fines des sparidés mais avec des empiles raccourcies à 1 m et au diamètre plus important (28/100) pour affronter les puissants courant en Atlantique.

Lors de cette sortie entre amis, les appâts qui ont le mieux fonctionnés ont été les Américains, les Vers noirs, les Dures et les couteaux.

Nommé également arénicole, le ver noir possède un corps boudiné et épais qui mesure de 5 à 15 cm environ. Il est assez polyvalent en Atlantique en termes d’espèces mais il est à noter qu’il est particulièrement apprécié par les poissons plats. Pour des lancers longues distances, certains vident ce ver de ses viscères et de son jus (cette opération est nommée « ébroder un ver »). Pour le raffermir, il sera également possible de le faire reposer dans du papier journal ou du papier absorbant qui, en enlevant une partie de l’humidité de la peau le rendra plus résistant.

Lors de cette session, le Ver Noir a permis aux amis de toucher plusieurs espèces. Dès leur arrivée alors qu’il faisait encore nuit, ils ont ainsi rapidement touché du tacaud. Certains étaient d’ailleurs de belles tailles comme celui que nous présente Eric sur cette photo.

Après de nombreux tacauds plus petits, ce fut au tour de Mathieu de pêcher un beau spécimen au Ver Noir alors que l’aube se levait. Quand on est Méditerranéen comme lui, c’est toujours un plaisir de toucher une espèce qu’on ne trouve pas sur ses côtes – même si cette espèce reste de taille modeste !

Durant cette session, un Ver Noir esché sur un traînard a aussi permis à Eric de prendre une ombrine. Doté d’une livrée grise argentée avec des stries obliques jaunes dorées et ses irisations bleutées, ce poisson est décidément magnifique ! Une espèce assez rare en Méditerranée et qui s’avère bien plus présente sur les côtes du Sud-ouest – surtout d’avril à août.

Lors de cette journée, Julien a également pris au Ver Noir un magnifique marbré. Cet appât a même permis aux amis de prendre du bar franc et du bar moucheté. Un ver très efficace sur la façade Atlantique !

La dure est également un ver très polyvalent car il peut aussi bien être utilisé en pleine eau pour les bars (francs ou mouchetés) que sur le fond avec un traînard pour cibler les sparidés, les plats, etc. Ferme et vif, il résiste bien à l’hameçon et il s’avère en fait très attractif sur un maximum d’espèces.

Durant cette session, Julien a utilisé les Dures Normandie Appâts en grappes afin de proposer de plus belles bouchées. L’avantage des multiples queues bougeant dans le courant est aussi d’avoir des effets de volumes attractifs comme ceux créés par les tentacules d’un céphalopode. Un eschage très attractif et qui sélectionne les beaux poissons. Il est ainsi possible d’escher un premier ver à l’aiguille de façon classique puis de rajouter un ou deux autres vers qui seront ligaturés avec du fil élastique ultra fin. On peut également piquer les vers additionnels « en surjet » mais dans tous les cas, de l’élastique à ligaturer s’avère indispensable pour une bonne tenue.

C’est d’ailleurs avec ce type de bouquet de Dures qu’Eric a touché son sar – preuve de l’attractivité de cet eschage. Cette technique est d’ailleurs efficace aussi bien sur les sparidés que les bars.

L’Américain est un des vers de prédilection de Mathieu. Ultra sanguin, il diffuse des effluves ultra attractifs que les poissons sentent de très loin. La puissance de ces sucs est un réel avantage pour toutes les pêches dans les courants puissants comme c’est souvent le cas en Atlantique. Pour les plus gros Américains, Mathieu n’hésite pas à les percer à l’aiguille de plusieurs trous une fois qu’il est esché afin que leur sang attractif se diffuse mieux dans l’eau.

Durant cette session, Mathieu a pris de très nombreux mouchetés à l’Américain eschés sur son montage 3 X 1 m. Ainsi, il n’était pas rare qu’il fasse des doublés. Ce poisson grégaire vivant en banc, il était même fréquent que les pêcheurs fassent des prises en même temps. Ce fut ici le cas pour Mathieu et Pascal qui ont fait 3 bars mouchetés à deux exactement au même moment. Les amis ont ainsi rapidement pris plus d’une dizaine de ces superbes prédateurs !

Mathieu a pêché la plupart de ses sparidés (sars, dorades grises) grâce au ver Américain. Il en a été ainsi de ce beau sar très clair – certainement pour mieux se fondre dans le biotope sableux où il évolue ici. De son côté, c’est sur une Dure Rouge qu’Eric a touché une dorade grise. Une belle variété de sparidés qui montre bien que disposer de nombreux types d’appâts est toujours un avantage pour les pêcheurs !

Cette session a été très productive et a surtout permis aux 4 amis de toucher une grande variété d’espèces – ce qui est toujours d’un grand intérêt pour les pêcheurs ! Ils se donnent donc rendez-vous le lendemain avant l’aube. Alors qu’il fait encore nuit, ces passionnés se retrouvent donc le jour suivant sur la même plage. Mais les conditions ont totalement changé ! Ainsi, Mathieu a beau utilisé un plomb portugais de 200, puis de 250 et même de 300 g, les montages s’échouent sur la plage en quelques minutes. Les courants sont si puissants que même les plombs les plus lourds dérivent rapidement et que les empiles s’emmêlent inéluctablement. La pêche est impossible et après quelques essais, les 4 amis décident donc de rentrer chez eux.
C’est frustrant mais en pêche, on est toujours dépendant des conditions et de la nature – et il faut faire avec !

Malgré cette seconde session un peu décevante, il reste pour les 4 amis le souvenir d’une journée de pêche productive où ils ont passé de bons moments ensemble. Car la pêche entre amis, c’est aussi ça : un grand moment de partage et de plaisir. « Les copains d’abord ! » comme disait le chanteur.