Sortie maquereaux et…aloses avec Laureen Dudit
- Technique de pêche
Laureen avec une alose de 50 cm prise en surfcasting !
Sur cette partie de plage, les pêcheurs peuvent installer leur poste en pleine journée
Après leur précédente session réussie où ils ont pu toucher du maquereau et de beaux bars mouchetés, Laureen et son frère avaient hâte de retourner pêcher sur leur plage vendéenne préférée. Lors de leur dernière sortie, ils avaient d’ailleurs bien noté la déclaration officielle du maire autorisant à la pêche une partie de la plage en pleine journée. Auparavant, toute la plage était interdite à la pratique du surfcasting en pleine journée et seule la pêche de nuit y était autorisée. Pour cette nouvelle session, Laureen et son frère se sont donc présentés plus tôt que la dernière fois sur la plage et ils espèrent que les maquereaux sont encore là. Leur pêche est très amusante car elle est très active quand ces poissons sont présents en nombre et ils sont excellents à déguster de multiples façons (pour Laureen, ce sont les rillettes !). De même, ces poissons gras peuvent toujours attirer d’autres prédateurs plus gros – ce qui rend cette pêche encore plus intéressante !
Montage 2 X 2 de Laureen Dudit
Pendant qu’ils s’installent, Laureen et Jimmy constatent que comme la dernière fois, des chasses d’oiseaux sont à portée de lancer. Il s’agit certainement à nouveau des maquereaux ! Sachant qu’ils ne sont que de passage sur leur secteur et étant arrivés sur zone bien plus tôt, les pêcheurs comptent bien profiter de l’occasion pour s’amuser ! Les forts coefficients font que cette plage vendéenne ayant normalement une très faible déclivité présente désormais des fonds assez importants pour que les maquereaux soient suffisamment près des côtes. Toutes les conditions sont donc réunies pour une session réussie !
Perle flottante et sequins bleus pour les pêches de surface
Comme lors de la précédente sortie, les pêcheurs utilisent leur « montage 2 X 2 » pour ces pêches de surface. Les 2 longues empiles de 2 m sont cette fois-ci dotées d’une perle flottante bleue recouverte de paillettes métallisées et d’un sequin à facettes de la même couleur. La perle fera flotter l’appât à proximité de la surface où se trouvent les maquereaux. De son côté, le sequin balloté par les courants fera louvoyer l’esche et la rendra encore plus attractive.
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Pour cette sortie, les pêcheurs utilisent à nouveau comme appâts des dures vertes et des dures rouges mais également des gueulins de maquereau. Les dures sont très attractives sur un grand nombre d’espèces et elles résistent bien sur l’hameçon. De leur côté, les gueulins sont en fait de petits filets de maquereau coupés au couteau – le poisson pêché devenant aussitôt un appât ! Ces gueulins permettent de proposer des appâts différents sur chacune des empiles – par exemple du maquereau sur l’empile du bas et du ver sur celle du haut. Notez que quelques tours d’élastique à ligaturer peuvent être utiles pour renforcer leur tenue. Un panachage est également possible en plaçant sur le même hameçon un morceau de maquereau et un ver. L’avantage de ces appâts différents ou de ce panachage sera de « viser large » afin de toucher un maximum d’espèces.
Jimmy – le frère de Laureen - avec un doublé de maquereaux déjà accompagné…de salade !
Des les premiers lancers, c’est un festival de touches pour les pêcheurs ! Les prises s’enchaînent rapidement avec de nombreux doublés sur chaque ligne. À certains moments, les pêcheurs enregistrent des touches 30 secondes à peine après avoir lancés. Ils laissent alors le poisson au bout de la ligne afin qu’un autre vienne mordre sur l’autre empile. Cette prise participe d’ailleurs à l’attractivité de l’appât car il le fait bouger et vibrer lors de son combat ! Une excellente solution pour faire des doublés.
Voici une vidéo vous montrant les touches nerveuses des maquereaux sur la canne de Laureen Dudit :
Ce jour là, Laureen et son frère Jimmy feront plus d’une trentaine de maquereaux !
Certains spécimens de maquereaux dépassent les 40 cm et le combat de ces poissons véloces est un véritable plaisir pour les pêcheurs. Des chinchards se mêlent même à ces poissons bleus – ces poissons tout aussi puissants rajoutant encore au plaisir de Laureen et de son frère ! C’est un excellent entraînement pour la compétitrice car il s’agit d’une pêche de vitesse pure où chaque geste doit s’enchaîner sans temps mort.
On sait qu’un pêcheur est content quand sa canne est recouverte d’écailles !
La perception des touches toujours différentes est également un excellent exercice ! Ainsi, les maquereaux lui feront fréquemment des « touches à revenir » -ce que Laureen nomme des « touches à détente » car le scion bandé se détend soudainement de sa tension initiale. À d’autres moments, de gros maquereaux courberont violemment sa canne. Pour plus de réactivité et de sensibilité durant les gros passages, Laureen et son frère pêcheront souvent canne en main. Un véritable plaisir que de sentir en direct les multiples touches !
Magnifique alose de 50 cm prise en surfcasting par Laureen Dudit !
Alors qu’elle n’a pas enregistré de touches depuis quelques minutes, Laureen pense qu’elle n’a plus d’appâts. Elle récupère donc aussi vite que possible son montage afin de l’escher à nouveau. Mais l’appât était toujours bien là puisqu’elle ressent soudain une violente touche démultipliée par la grande vitesse de récupération. Le choc est brutal et la pêcheuse est étonnée. S’ensuit aussitôt un rush impressionnant qui montre bien à la pêcheuse qu’il ne s’agit pas d’un maquereau ! Laureen combat ce poisson avec précaution car elle ne sait pas encore de quelle espèce il s’agit. Elle finit par échouer ce poisson si vigoureux en riant de joie : il s’agit d’une belle alose de près de 50 cm !
Retrouvez dans cette vidéo la touche en direct et la prise de cette alose par Laureen Dudit :
Une seconde alose de 40 cm pour Laureen !
Après cette capture étonnante, Laureen et son frère continueront d’enchaîner les prises de maquereau. Malheureusement, Jimmy décrochera une alose à quelques mètres du bord à peine. De son côté, Laureen aura la chance d’en toucher une autre – preuve que ces poissons étaient présents en banc avec les maquereaux. Mesurant une quarantaine de centimètres, elle est plus petite que la précédente. Néanmoins, la prise de ces poissons rares sur ces côtes a de quoi rendre joyeuse la pêcheuse car elle aime particulièrement la diversité d’espèce quand elle pêche en surfcasting. Les pêcheurs tenteront le coup du soir jusqu’à près de 22.00 h dans l’espoir de toucher du bar franc ou moucheté mais ces derniers ne seront pas présents sur zone comme lors de la sortie précédente. Néanmoins, avec plus d’une trentaine de beaux maquereaux et la prise de ces deux aloses surprises, la pêcheuse nous avouera avoir passé une excellente session !
Découvrez ci-dessous tout ce qu’il faut savoir sur l’alose :
L’alose (alose vraie)
Nom scientifique : Merluccius merluccius
Famille : Clupeidae (Clupéidés)
À noter : ce poisson fait partie de la large famille des Clupéidés dans laquelle on peut trouver le hareng, la sardine, le sprat, etc.
Noms communs : Alose, alose vraie, alose vulgaire, grande alose, coulat, coulac, coulaca, coulacqua, allache (Méditerranée), poisson de mai, sable, etc.
Alosa alosa (1596–1610) par Anselmus Boëtius de Boodt. L’illustration originale est conservée au musée Rijksmuseum. (ndlr : reproduction de cette gravure libre de droit car comme le stipule la loi, ce document a perdu ses droits d’auteur puisqu’il a été publié il y a plus de 70 ans.)
L’alose vraie est un poisson qui peut atteindre jusqu’à 80 cm pour un poids pouvant dépasser les 2,5 kg (record de France : 2,75 kg). Son âge maximum est alors de 10 ans. Tout comme le hareng ou la sardine de la même famille, elle présente un profil fusiforme légèrement comprimé latéralement. La bouche est tournée vers le haut (bouche dite « supère ») afin de prendre de la nourriture à la surface de l’eau. Ce poisson présente de grandes écailles brillantes disposées de façon irrégulières. Ses flancs sont argentés et le dos présente des teintes bleu-vert. L’alose vraie présente une large tache noire derrière l’opercule (haut de l’ouïe) qui peut être suivi d’une ou deux plus petites.
La taille minimale de capture de l’alose
Réglementation :
Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de l’alose est de 30 cm en Atlantique, Mer du Nord et Manche.. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Vous noterez qu’il n’existe pas de taille minimale de capture de l’alose en Méditerrané.
Retrouvez toutes les tailles minimales de capture officielle dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce lien :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027093867&dateTexte=&categorieLien=id
L’alose vraie est présente sur toutes les côtes françaises (Atlantique, Manche, Mer du Nord et Méditerranée). Ce poisson est un migrateur anadrome (vivant en mer et se reproduisant en eau douce). Ce poisson a donc la rare capacité de pouvoir passer de l’eau douce à l’eau salée. Et comme le saumon, la plupart des aloses qui ont remonté les rivières meurent d’épuisement après la fraie. En mer, l’alose vit le plus souvent dans des fonds assez importants (entre 70 et 300 m de profondeur) mais elle se rapproche des côtes lors de sa migration pour aller frayer en eau douce. On pourra ainsi la pêcher en mer à proximité d’embouchures ou lorsqu’elle remonte les côtes pour trouver un estuaire comme ce fut le cas pour Laureen. Ce poisson se nourrit de proies très variées comme du zooplancton, des mollusques, des vers, des crustacés et même de petits poissons. Au niveau gustatif, l’alose présente une chair très fine quoi qu’un peu grasse. Elle a le défaut de posséder beaucoup d’arêtes. Certaines recettes traditionnelles permettent de faire fondre ces arêtes. Ainsi, en Val de Loire et dans le pays nantais, l’alose à l’étouffée est cuite pendant de nombreuses heures entre des couches d’oseilles avec du cognac. En Gironde, elle est également cuite longuement dans du vin rouge – toujours dans le but de faire fondre les multiples arêtes.
Le saviez-vous ?
Comment distinguer l’alose vraie de l’alose feinte ?
L’alose feinte (Alosa fallax) peut être confondue avec l’alose vraie. Photo prise à bord du RV Belgica, à Westdiep © Hans Hillewaert
On parle d’alose vraie (Alosa alosa) en référence à une autre espèce d’alose nommée alose feinte (Alosa fallax). Fallax provient du latin fallo signifiant littéralement « tromperie » - ce qui montre bien que les deux espèces sont très ressemblantes. L’alose vraie est facilement reconnaissable par la grosse tache située derrière l’opercule ainsi que par une disposition des écailles irrégulières et non alignées. On distinguera l’alose feinte par un alignement de plusieurs petites taches noires (4 à 8) et la disposition très régulière des écailles. Vous noterez que la taille maximale d’Alosa fallax est moindre que celle d’Alosa alosa. En effet, celle-ci n’atteint que 55 cm maximum contre 80 cm pour l’alose vraie. Les scientifiques affinent cette distinction parfois subtile entre les deux espèces en comptant le nombre de branchiospines sur le premier arc branchial. Contrairement aux filaments branchiaux, ces derniers servent à filtrer le phytoplancton. Alosa alosa en possède entre 85 et 130 et Alosa fallax en présente entre 30 et 80.
Façon simple de différencier alose vraie et alose feinte !
On différencie facilement l’alose vraie de l’alose feinte par le nombre de taches noires. Quand ces taches ne sont pas visibles, le nombre de branchiospines permet de différencier les deux espèces (dessin issu des publications de la FAO)
Alose vraie (Alosa alosa) :
- Grosse tache derrière l’opercule
- Disposition des écailles irrégulières et non alignées
Alose feinte (Alosa fallax) :
- Plusieurs petites taches noires
- Alignement de plusieurs petites taches noires