Ayant subi le confinement depuis le 17 mars comme tous les Français, Laureen Dudit du team Normandie Appâts attendait avec impatience la possibilité de retourner pêcher. Si le confinement a été un moment difficile pour tous, il faut admettre qu’il l’a été d’autant plus pour les pêcheurs qui sont des amoureux de la nature et de ce loisir « outdoor » ! Ce fut donc pour elle une véritable libération de savoir qu’elle avait le droit de retourner pêcher. Même si seules quelques plages étaient autorisées à la pêche, elle a eu la chance de constater qu’une de ses plages vendéennes préférées était ouverte. Les horaires autorisés de 8.00 h à 20.00 h limitaient toutefois les possibilités de pêche car en cette saison, la pêcheuse aurait préféré pêcher de nuit. Avec sa grande expérience, elle sait en effet que les pêches nocturnes à cette époque de l’année sont plus prolifiques. Mais après deux mois de confinement et les mois supplémentaires liés à la trêve hivernale, le temps passé sans pêcher était si important qu’une session pêche s’imposait – quelles que soient les conditions !

Laureen est accompagnée de son frère Jimmy Dudit et de son fiancé Antoine Chiffoleau. Et les trois pêcheurs comptent bien profiter au maximum de cette liberté retrouvée lorsqu’ils s’installent dès le matin sur cette plage vendéenne qu’ils connaissent parfaitement ! Les amis ciblent tout d’abord les orphies en pleine eau afin de faire du poisson rapidement. Peu importe l’espèce touchée pourvu qu’ils ressentent un combat ! Le manque de pêche est tel que même une simple orphie sera pour eux une prise de choix. Les pêcheurs disposent de 8 cannes en tout afin de couvrir un maximum de terrain. Ils ont opté pour des cannes sensibles dont le scion retransmet parfaitement la moindre petite touche pour ne manquer aucun poisson – aussi petit soit-il.

Afin de voir les poissons présents, les 8 cannes sont dotées du montage « tout-venant » de Laureen. Les trois empiles rendent ce montage très polyvalent car en présentant des appâts à tous les niveaux, il est ainsi possible de toucher aussi bien du bar que du plat. Ces empiles sont maintenues en place sur le bas de ligne par de simples nœuds de ligature collés. Un rolling encadré de perles dures leur assure une parfaite rotation multidirectionnelle – évitant ainsi les phénomènes de vrillages. Un hameçon fin de fer mais robuste en taille 5 permettra de « viser large » en termes d’espèces car il est aussi bien adapté aux plats qu’aux bars.

Afin de cibler les poissons évoluant à proximité de la surface, l’empile du haut dispose d’une perle flottante bleue recouverte de paillettes métallisées et d’un sequin à facettes qui est également de couleur bleue. Perle et sequin sont maintenus en place au bout de l’empile par un petit stop float transparent recouvert de paillettes. Cet ensemble capte la moindre luminosité et émet de multiples reflets qui attirent les poissons sur de grandes distances. Cette empile haute étant associée à la perle flottante, l’appât est surélevé du fond pour toucher les poissons naviguant en pleine eau tels que les orphies ou les bars mouchetés. Outre son attractivité visuelle, le sequin a également la propriété de faire bouger l’appât grâce à sa prise dans le courant, démultipliant ainsi son efficacité.

Pour cette session, les pêcheurs se sont procuré des demi-dures. Cet appât tendre et très sapide offre l’avantage d’intéresser un grand nombre d’espèces – dont les bars mouchetés. Laureen n’hésite pas à en utiliser plusieurs eschés à l’aiguille pour proposer une belle bouchée. En complément, ils ont transporté des sardines et des seiches « au cas où ». Mais pour les premiers lancers, tous les montages sont eschés avec de la demi-dure.

Jimmy fait le premier poisson mais il s’attendait à mieux après plusieurs mois sans sortie pêche. Sa prise est aussi grande que le ver qu’il a utilisé ! Il sera bien sur amicalement taquiné par ses compagnons de pêche pour ce poisson… « record » ! Antoine – l’ami de Laureen- enregistre soudain une belle touche. Au début, le poisson combat normalement mais d’un coup la canne se bande exagérément et le frein siffle. En échouant le poisson sur le sable, ils comprennent aussitôt. Le bar est à moitié dévoré ! Les pêcheurs identifient immédiatement le coupable par les traces de morsure : il s’agit d’un congre ! Les amis connaissent bien cette plage qui offre la caractéristique de posséder des patates de roches à plusieurs centaines de mètres du bord. Ces roches éparses sont d’excellentes caches pour les congres et ces poissons en sortent pour se nourrir la nuit ou lorsque l’eau est trouble. Le vent ayant tourné durant la nuit, la mer est sale. Les faibles coefficients et l’absence de courants conjugués à l’eau troublée par le vent de terre font que les congres sont sortis même en plein jour. Les pêcheurs changent donc de stratégie et sur les 8 cannes dont ils disposent, ils décident d’en équiper 4 d’un montage coulissant spécial congre avec de la sardine ou du blanc de céphalopode en appât.

Pour pêcher le congre, Laureen privilégie un montage coulissant qui permet que le poisson engame mieux l’appât. Il offre en effet l’avantage d’opposer très peu de résistance et le traînard repose directement sur le fond – ce qui est indispensable lorsqu’on pêche ce type de poisson benthique.

Ce montage est constitué de 120 cm de fluorocarbone en 50/100 sur lequel est placé un mini coulisseau ou un anti-angle. En plastique, celui-ci offre un excellent coulissement et cette matière douce n’abîme pas la ligne. Grâce à l’agrafe, cet anti-emmêleur accueillera un plomb qu’il sera facile de changer en fonction des conditions. Afin d’amortir les chocs répétés du coulisseau sur le nœud de raccord du rolling, il sera conseillé d’intercaler des perles molles. Avec le poids du plomb, ce nœud pourrait en effet se fragiliser et diminuer la résistance initiale de votre ligne.

Ce poisson ayant une forte dentition capable de couper nylons et fluorocarbone – y compris dans de forts diamètres – il sera recommandé d’utiliser un bas de ligne acier au niveau des hameçons accueillant l’appât. Il sera constitué de 15 cm de fil d’acier d’une résistance de 30 à 40 lb et de deux hameçons placés en montage « stewart ».

Afin d’armer efficacement votre appât (ex : sardine), il sera conseillé d’utiliser un hameçon octopus à œillet fort de fer de taille 4/0 en terminal et un autre d’1/0 placé plus haut sur le bas de ligne acier. Ces hameçons forts de fer très robustes seront parfaits pour résister à la mâchoire très puissante du congre.

Une fois les 4 cannes dotées d’un montage spécial congres, le résultat ne se fait pas attendre puisque les touches s’enchaînent rapidement. Lorsque les amis touchent un congre, les cannes de faibles puissances rendent toutefois les combats délicats car ce poisson est très puissant. Ainsi, Jimmy Dudit a peiné à sortir un beau spécimen tant sa défense était opiniâtre. Retrouvez son combat dans cette vidéo :

En s’aidant des vagues, Jimmy arrive enfin à échouer ce gros congre. Il mesure 1,30 m – un très beau poisson ! Jimmy pose pour la photo d’usage sans avoir à se forcer pour sourire. Cette belle prise fait naturellement du bien après deux mois de confinement ! Après quelques clichés rapides, Jimmy remet délicatement le congre à l’eau. Ce poisson très robuste ne demande pas son reste et repart aussitôt en pleine forme. Retrouvez dans cette vidéo la relâche de ce beau congre :

Les prises de congres s’enchaînent avec régularité. Au pic de l’activité, les pêcheurs enregistrent une touche toutes les 10 minutes environ – c’est dire combien les poissons sont actifs ! Ainsi, Laureen constate que la canne dotée de son montage congre s’est soudainement détendue. Le poisson doit revenir vers la côte avec l’appât, créant ainsi une « touche à revenir ». Laureen mouline rapidement afin de reprendre contact et ferre. Après un combat difficile sur une canne trop légère, Laureen réussit finalement à échouer le congre.

Plus petit que celui de son frère, ce spécimen mesure tout de même 1,10 m. Ici encore, un tel poisson a de quoi faire plaisir à la pêcheuse après deux mois de confinement ! Tout comme le premier pris par Jimmy, ce congre sera relâché.

De son côté, Antoine (l’ami de Laureen) réussit à son tour à sortir un congre. Tout comme pour celui de Laureen, il mesure lui aussi 1,10 m et sera également relâché. Tous les pêcheurs ont pu toucher du poisson et en peu de temps, ce sont 8 congres qui seront successivement pêchés. La mer calme comme un lac et l’absence de courants a certainement incité ces poissons à sortir chasser. Un record pour les amis car ils n’en n’ont jamais fait autant lors d’une même sortie. Pour une reprise, c’est le rêve !

Laureen enregistre soudain de belles touches sur une canne dotée d’un montage « tout-venant » esché avec de la demi-dure. D’abord timides, les tapes deviennent plus régulières comme le montre cette vidéo :

Laureen constate que le poisson déplace en fait latéralement son montage. La pêcheuse retend sa ligne et ferre. Alors qu’elle pensait avoir touché une simple orphie, elle a la surprise d’encaisser de violents coups de tête. Le combat est si puissant qu’elle pense tenir au bout de sa ligne un bar franc d’au moins 70 cm. Mais dès le premier saut en surface, elle comprend immédiatement qu’il s’agit en fait d’un bar moucheté. Cette défense aérienne est en effet typique de ce poisson. Laureen prend tout son temps car ce montage initialement dédié à la recherche des orphies possède des empiles de 18/100 à peine. La pêcheuse gère son combat tout en douceur et après de longues minutes, elle réussit enfin à l’échouer. Ce poisson fait 57 cm – le record de Laureen. Un magnifique cadeau donné par la nature pour cette sortie post confinement ! La pêcheuse nous confiera peu après tout le plaisir du combat avec ce beau poisson : « c’était magique ! »

Ce bar moucheté « surprise » est un très beau spécimen car la taille commune pour cette espèce est généralement de 40 cm environ et les plus beaux spécimens atteignent exceptionnellement les 70 cm. En comparaison, un bar franc (Labrax labax) du même âge aurait mesuré 80 à 90 cm – c’est dire combien une telle prise est rare ! Ce bar moucheté est d’ailleurs le plus gros de Laureen Dudit – elle qui pourtant pêche cette espèce depuis des années.

Retrouvez dans cette vidéo Laureen Dudit en train de relâcher son bar moucheté de 57 cm. Magnifique geste pour la ressource de la part de la pêcheuse !

Lors de son interview, Laureen nous a parlé avec passion de ce poisson qu’elle apprécie particulièrement : « le bar moucheté est vraiment un de mes poissons préférés à pêcher en surfcasting. Ce prédateur est magnifique et je le trouve d’une élégance rare. C’est également un fantastique combattant qui se défend du début à la fin contrairement au bar franc. C’est véritablement un poisson que j’adore ! Ce record pris lors de cette session a été un moment magique qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Cette première sortie après ce long confinement ne pouvait mieux se dérouler et j’ai hâte d’y retourner !»