En ce mois d’avril 2022, les chaleurs sont si élevées dans le Sud de la France qu’on a déjà l’impression d’être en été. Avec cette météo très clémente et la pleine lune prévue le soir-même, Marc avec ses amis Vicente et Heliade ont donc décidé de faire une session surfcasting dans l’Hérault. Mais alors qu’ils arrivent sur cette plage qu’Heliade leur a conseillée, ils ont la surprise d’être arrêté par un embouteillage record. Même le parking est saturé et la plage est bondée de personnes ! Ces premières chaleurs et le franc soleil ont attiré par milliers les baigneurs. Après un moment de doute, les amis décident néanmoins d’attendre patiemment leur départ.

Ils savent que le soir arrivant, toutes ces personnes vont repartir chez eux et qu’ils auront alors toute la zone pour eux seuls. Mieux encore : en ayant marché dans l’eau sur cette plage peu pentue, ces milliers de personnes auront brassé beaucoup de sable. Ils auront ainsi désensablé vers, mollusques et coquillages – ce qui aura tendance à attirer les poissons à la côte ! De bon augure pour nos pêcheurs en surfcasting ! Les amis ont eu tout leur temps pour préparer leur poste et mettre leurs montages sur leurs cannes. Quelques heures avant le coucher de soleil, les baigneurs ont déjà quitté la plage et ils peuvent donc commencer à pêcher.

Comme à son habitude, Marc utilise son fidèle montage longues distances ultra polyvalent. Il sait que ce littoral offre une très faible déclivité. Habitué à ce type de plage plate, le pêcheur sait qu’il est nécessaire de rechercher les plus grandes distances possibles lors des lancers pour atteindre des profondeurs suffisantes. Et ce montage est idéal pour aller rechercher les poissons très loin. Celui-ci a été simplifié au maximum. Il ne possède que très peu d’éléments et ceux-ci sont choisis dans les plus petites tailles possibles. Cela permet de gagner en aérodynamisme et donc en distances de lancer. Ainsi, l’attache du traînard est juste constituée d’un mini-rolling maintenu en place par de petits stop floats. Ces derniers ont un coulissement dur et permettent donc de positionner à votre guise cette attache sur l’arraché. Vous pouvez ainsi la placer en hauteur pour avoir une empile en pleine eau ou en position basse afin d’obtenir un traînard reposant sur le fond. Avec le rolling, il suffit d’un nœud pour attacher une nouvelle empile. C’est le secret de la grande polyvalence de ce montage.

Pour cette session, la stratégie de Marc a été d’utiliser comme base son montage longues distances ultra polyvalent avec une empile de 3 m en fluorocarbone 18/100 et de le décliner en plusieurs versions avec différents types d’hameçons correspondant à chaque appât utilisé. Ainsi, il a employé un petit hameçon rond « chinu » n° 6 pour du ver de sable, un circle hook n° 2 pour du Bibi ligaturé et, pour le crabe, il a utilisé un autre circle hook mais en taille 2/0.

Ce ver long et très fin mesure 15 à 40 cm en moyenne. Sa très faible section le rend donc très aérodynamique et il contribue à optimiser vos distances de lancer. Malgré son apparente fragilité, ce ver supporte très bien les lancers puissants et offre une excellente résistance à l’hameçon.

Pour commencer la soirée, Marc décide de pêcher au ver de sable sur chacun de ses montages. Marc apprécie beaucoup le ver de sable pour les pêches ultra fines des sparidés – en particulier pour le marbré. Il fait encore jour, les eaux sont très claires et avec un traînard long de 3 m en 18/100, il espère vraiment en toucher. C’est d’ailleurs une de ses pêches préférées : « le symbole même du surfcasting » comme il le dit ! Et en peu de temps, sa stratégie fonctionne en effet avec la prise d’un beau marbré de 25 cm. Désirant en toucher d’autres, il insistera au ver de sable jusqu’au coucher du soleil. Mais après plus d’une quinzaine de daurades royales juvéniles aussitôt relâchées, il préfère ne laisser qu’un seul de ses montages avec du ver de sable. Afin de cibler de plus beaux poissons, il esche donc du bibi ligaturé son autre montage doté cette fois d’une nouvelle empile avec un circle n°2.

Le Bibi est certainement un des appâts préférés de Marc. Et son eschage favori sur son montage ultra polyvalent est sans nul doute le Bibi « ligaturé à l’espagnole ». Cette méthode inédite d’escher en découpant et en ligaturant une lanière de gros Bibi offre de multiples avantages :

• Excellente tenue permettant les lancers les plus appuyés
• Grande résistance face aux petits poissons indésirables
• Plus grandes distances de lancer grâce à un meilleur aérodynamisme (faible section)
• Présentation parfaite même après un lancer très puissant
• Face interne du Bibi exposée : reflets nacrés et meilleure dispersion des effluves
• Appât multi-espèces (daurade royale, sars, pageots, marbrés, bars, etc.)

Depuis longtemps, Marc utilise le Bibi « ligaturé à l’espagnole » avec succès pour de nombreux poissons tels que la daurade royale, le bar, le sar, le marbré etc. Vous noterez qu’il l’utilise même pour cibler les gros marbrés – c’est dire la polyvalence de cet appât avec cet eschage spécifique ! Retrouvez le tutoriel de Marc vous montrant pas à pas comment préparer et escher un Bibi ligaturé « à l’espagnole » sur le blog Normandie Appâts :
http://www.normandie-appats.com/news/escher-un-bibi-a-l-espagnole

Comme à son habitude, Marc d’origine ibérique a utilisé son astuce des cannes positionnées « à l’espagnole ». Les piques sont ainsi plantés légèrement vers l’arrière et les cannes positionnées dans leurs godets sont mis en tension. Ce sont alors les blanks parfaitement placés en parallèle qui servent eux-mêmes de repères l’un par rapport à l’autre pour mieux détecter les touches les plus infimes. Marc a ce soir-là expérimenté en direct un autre avantage de ce positionnement astucieux : la parfaite détection d’une « touche à revenir » ! Ainsi, quand le poisson revient avec l’appât vers le pêcheur (touche invisible au niveau du scion), la soudaine absence de tension dans la ligne fait que sous le poids du moulinet, la canne penchée en arrière tourne sur elle-même. Le moulinet passe donc d’un coup du côté mer au côté plage et, ce faisant, il agit comme un avertisseur de « touche à revenir » hyper visible. Et comme le montre cette photo, ce fut exactement ce qu’il s’est passé lors de cette session !

Mais lorsque Marc s’est emparé de la canne, il n’a senti qu’un instant le poids du poisson. Une fois le montage ramené, il a alors réalisé que son empile était coupée nette ! Pensant à la forte dentition d’une belle daurade royale, il a donc rapidement remplacé ses empiles en 18/100 par de nouvelles en 33/100. Il a néanmoins conservé les appâts utilisés, c'est-à-dire du ver de sable pour le premier montage et du Bibi ligaturé pour le second. Après les avoir relancés, la réponse à ses interrogations fut rapide. Ainsi, il a pris coup sur coup 3 petits congres ! Le premier a mordu sur du Bibi ligaturé mais le plus étonnant a été que les deux autres ont été pris sur du ver de sable. Comme quoi ce petit ver très fin intéresse un très grand nombre d’espèces !

De son côté, Vicente l’ami de Marc enchaîne comme lui les « blanquettes » - surnom que les pêcheurs donnent aux petites dorades royales immatures. Durant la soirée, il réussira néanmoins à prendre une daurade de plus belle taille au Bibi Fusible. Très remuante, il a d’ailleurs eu du mal à la tenir pour la photo d’usage !

Dans l’espoir de prendre enfin une belle daurade royale et lassé des « blanquettes » très présentes ce soir-là, Marc décide de remplacer son montage doté d’un ver de sable par un crabe vert. Grâce à son montage ultra polyvalent, il lui suffit de nouer une nouvelle empile déjà prête à l’emploi avec un circle 2/0. Ici encore, Marc dispose d’une astuce pour utiliser du crabe en surfcasting afin que celui-ci résiste aux lancers les plus puissants. Ainsi, il le ligature à l’aide d’un fil élastique ultra fin avec le corps uniquement calé dans la courbure de l’hameçon et la pointe reposant sur le dos. Le crustacé reste ainsi bien vivant. Toutes les pattes et la pince du côté opposé à l’hameçon sont ligaturés afin de former un bloc compact très aérodynamique qui se lance loin. Cet eschage offre une excellente tenue même lors des lancers les plus appuyés et la présentation du crabe est parfaite !

Alors que Marc caresse l’espoir de toucher un beau spécimen de daurade grâce à son montage esché d’un crabe, c’est justement sur cette canne qu’il note une belle touche à revenir avec le moulinet se présentant soudain côté plage. Le poisson effectuant d’un coup un départ vers le large, le moulinet reprend d’un coup sa place initiale. Marc pense aussitôt avec enthousiasme à une grosse daurade royale. Mais une fois le poisson échoué, il est surpris de constater qu’elle mesure à peine 20 cm ! Sur un beau crabe et avec un circle hook de 2/0, ce poisson avait de l’appétit ! Plus tard dans la soirée, c’est à nouveau avec un Bibi ligaturé très fin qu’il fera sa plus grosse daurade de la session. Comme quoi rien n’est prévisible en pêche !

Durant cette session, le pêcheur local Heliade qui avait convié Marc et Vicente à venir pêcher a préféré rentrer vers minuit. Alors qu’il part, il est remplacé par Joël – un ami de Marc qui a tardivement décidé de remplacer Heliade. Marc et Vicente sont de leur côté restés durant toute la nuit jusqu’au petit matin. Les poissons ont été très présents durant toute la nuit et à 3 pêcheurs, ils ont fait plus d’une soixantaine de poissons. Mais la plupart étaient des daurades royales juvéniles que les pêcheurs ont relâchées avec soin. Pour rentrer, Marc a près de 2 h de route et il a hâte de se coucher car la fatigue se fait sentir. Mais ce n’est rien à côté de Vicente ! En effet, son ami (d’origine ibérique comme lui) vit à Genève et il doit faire 4.30 h de route ! 9 h aller-retour pour une sortie pêche – ce qu’il fait 3 fois par mois. Cela prouve bien que comme dit l’expression consacrée, la passion n’a pas de frontière !