Après d’excellents résultats lors de ses dernières sorties en fin d’automne, Walter Sarret du team Normandie Appâts a effectué sa dernière sortie 2019 fin décembre. Il sait en effet qu’en cette période, il est possible de faire de très belles pêches car les poissons cherchent à s’engraisser afin d’affronter les températures basses de l’hiver et le manque de nourriture lié à cette saison froide. Comme souvent lors de ses sorties pêche en surfcasting, Walter a choisi de s’installer à poste juste avant le levée de la nouvelle lune (lune dite « noire »). Il pense que c’est une période très propice à la pêche des sparidés – ainsi d’ailleurs que de la plupart des poissons.

Il estime également que les marées pourtant faibles en Méditerranée ont une influence directe sur l’activité des poissons et il privilégie donc les forts coefficients. Il apprécie tout particulièrement les deux premières heures de montante car il a noté que les poissons étaient alors souvent bien plus actifs. Il a aussi remarqué que la période d’activité alimentaire recommençait environ 1 heure avant la fin de cette marée. Avec son expérience, Walter a d’ailleurs constaté que c’est fréquemment juste avant l’étal que les plus beaux sparidés se nourrissent.

Walter a fait dernièrement de très belles pêches sur ce spot spécifique. Il s’agit d’une plage de sable particulière car elle dispose de substrats très variés. Elle présente ainsi de nombreuses têtes de roche sous-marines et d’herbiers de posidonies alternant avec des langues de sable. Elle est également  bordée par une longue digue rocheuse à l’ouest. Une diversité de biotopes parfaite pour un grand nombre d’espèces – dont les sars et les bars.

Arrivé sur poste, Walter constate que la mer est bien formée et que les températures ont bien chuté – ce qui est un avantage aussi bien pour le bar que pour le sar. De fortes rafales de vent ainsi que des nuages sombres font craindre la pluie. Avec cette météo hivernale très instable, Walter a toujours avec lui une petite tente. Elle se plie en deux et la toile se roule rapidement sur elle-même. Cela la rend facilement transportable sur le côté du fourreau de cannes et elle se déplie en quelques secondes à peine en cas d’intempérie. Elle se cale facilement en enfouissant le rebord inférieur dans le sable – ce qui lui permet de résister aux bourraques. Walter a ainsi subit deux averses avec des vents soutenus lors de sa dernière session et cette tente s’est donc révélée très utile. Sans celle-ci, il n’aurait eu d’autre choix que de rentrer prématurément et il n’aurait pu pêcher. Un exemple de prévoyance que tous les pêcheurs du bord devraient suivre !

Walter a également calé son trépied avec un bakkan (sac semi rigide et étanche) rempli avec du sable mouillé afin qu’il résiste aux vents et qu’il ne bascule pas. Une petite tablette pliable qu’il a placé à l’abri de la tente lui permet de disposer ses montages et d’escher facilement ses vers. Avec la glacière contenant tout le nécessaire et qui pourra accueillir les prises conservées, Walter est parfaitement organisé pour cette session de quelques heures.

Le montage Pulley Rig avec circle hook qu’utilise Walter offre de multiples avantages. Ainsi, l’empile étant retenue contre le montage par l’accroche-appâts, ce montage est très aérodynamique. Il permet donc d’atteindre de grandes distances de lancer alors qu’il est coulissant. L’appât est également bien protégé – aussi bien durant le lancer que lors du choc à la surface de l’eau. Il est enfin hyper polyvalent puisqu’il est possible de présenter votre appât sur le fond ou en pleine eau quelle que soit la distance uniquement en jouant sur la tension de votre ligne. En effet, en détendant votre ligne, le bas de ligne et donc l’appât reposent sur le substrat. À l’inverse, en tendant votre fil et en plaçant votre canne en hauteur, le bas de ligne se retrouve en position surélevée du fond. C’est ultra pratique !

Walter souhaitant que l’empile reste en suspension entre deux eaux, il a même rajouté une perle flottante devant l’hameçon de chacun de ses montages. Sa flottabilité allège le poids de l’hameçon cumulé à celui de l’appât et permet donc à l’empile de se positionner en pleine eau et d’être hyper mobile dans les courants.

Walter utilise un circle hook qui est parfait associé à un montage Pulley Rig car celui-ci démultiplie l’efficacité de l’auto-ferrage. En effet, l’empile longue est coulissante – ce qui fait que le poisson ne sent pas de résistance quand il s’empare de l’appât. Néanmoins, lorsqu’il part avec l’esche, il rentre en contact avec l’inertie du plomb et se ferre alors tout seul. 

Lors de fortes conditions et en présence de vagues, il est difficile de voir les touches sur le scion de la canne. Il est alors difficile de savoir quand ferrer avec un montage classique et on manque ainsi beaucoup de poissons. De même, les hameçons sont souvent « nettoyés » sans qu’on n'ait pu s’en apercevoir. Avec un montage Pulley Rig doté d’un circle, l’auto ferrage est automatique – ce qui le rend ultra efficace par mer agitée et en présence de vagues. 

Un autre avantage non négligeable du montage Pulley rig est enfin d’éviter les accrochages sur le fond lors des combats. En effet, lorsque le poisson tire, il fait remonter le plomb jusqu’au rolling. Ce lest reste alors en butée contre l’émerillon et ne traîne pas sur le fond comme avec un montage à empile haute classique. Dans des milieux encombrés par des têtes de roches ou dans les plateaux rocheux ayant des failles, c’est un véritable atout qui permet de pouvoir sortir le poisson en limitant considérablement les risques d’accroches. 

Durant cette session, Walter a utilisé deux vers de chalut de taille moyenne. Avec des morceaux de 3 à 4 cm, il a ainsi pu tenir durant toute sa partie de pêche et sortir 18 sars. C’est considérable ! Ceci prouve bien qu’un grand ver est économique car il permet de faire un nombre impressionnant d’eschées. L’avantage de cet appât est de posséder un suc ultra attractif. Cette substance très iodée de couleur violacée est particulièrement puissante et attire donc les poissons sur de très grandes distances – même avec de petits morceaux. Avec une eau chargée comme c’est fréquemment le cas dans les embouchures de rivières et en pleine nuit, les poissons utilisent beaucoup plus leur odorat pour se nourrir et le ver de chalut est alors extrêmement efficace.

Contrairement à un hameçon « classique » qui peut se planter dans l’œsophage, l’avantage du circle hook est de se planter la plupart du temps au niveau des lèvres ou à la commissure de la gueule. Ainsi, le poisson relâché car il ne fait pas la taille légale ou par éthique personnelle a beaucoup plus de chances de survivre. Grâce à l’utilisation du circle hook, Walter a ainsi pu libérer 8 sars de petites tailles afin qu’ils puissent grandir, se reproduire et – il l’espère- être repris adultes par un autre pêcheur. Outre le respect de la ressource, le fait de libérer les juvéniles est également l’assurance de préserver nos pêches futures.