Walter Sarret du team Normandie Appâts est si passionné de pêche que même des conditions météo défavorables ne le découragent pas. Ainsi, il a décidé sur un coup de tête de sortir pêcher la daurade en ce début d’automne bien que le temps tournait à l’orage. Les conditions semblaient en effet parfaites pour la pêche des sparidés. En effet, Walter apprécie particulièrement les 15 premiers jours du cycle lunaire et le gros coefficient de marées prévu cette soirée est très favorable pour pêcher de belles daurades royales. Autant de facteurs propices qui font que le pêcheur s’est décidé au dernier moment à aller pêcher malgré l’orage qui commence à gronder.

En poste à 17.00 h sur un de ses spots préférés pour la traque des belles aux sourcils d’or, Walter installe ses cannes malgré le fort mistral. Il positionne ses cannes assez basses – autant pour faciliter le coulissement que pour avoir moins de prise au vent dans son fil. Le mistral a fait chuter de façon impressionnante les températures. Le bonnet et la veste ne sont pas de trop pour supporter de telles conditions ! Mais ce sont surtout les nuages noirs annonçant la pluie et la foudre qui l’inquiètent. Mais il lui en faut plus pour renoncer à la perspective de prendre un poisson record – le but de tous pêcheurs !

Walter apprécie particulièrement la pêche à la calée pour la pêche de belles daurades royales. Notre compétiteur utilise des cannes de surfcasting lights (nommées également « beach ledgering ») mais il sera possible d’employer une simple canne de 3.5 à 4 m au scion suffisamment sensible et doté d’un moulinet rempli de nylon de 25 à 35 / 100. Par rapport à la technique du surfcasting il n’est en effet pas nécessaire d’utiliser un arraché car on pêche à de très courtes distances. Il n’est pas utile de jeter très loin avec cette technique – au contraire même ! En effet, votre montage gagnera à être placé assez près de la rive car les daurades royales viennent s’alimenter directement sur les roches qui abritent une vie importante. Ainsi, les digues rocheuses accueillent des multitudes de coquillages, de crabes ou de vers qui sont de véritables friandises pour les belles daurades royales. Ces sparidés n’hésitent donc pas à se rapprocher parfois très près des rives. Se tenir en retrait du bord et rester très discret quand vous êtes en poste est alors vivement recommandé !

Pour cette session, Walter a de nouveau privilégié le crabe comme appât. Nommé « enragé » à cause de son acharnement à vouloir pincer le pêcheur, le crabe vert est en effet parfait pour cibler les grosses daurades royales !

Sa carapace est plus résistante que celles des crabes blancs ou rose et choisi dans des tailles de 3 à 4 cm (voire plus !), le vert a donc tendance à sélectionner les plus beaux sparidés.

Seules les daurades royales pouvant le croquer, il évite également de « pêcher à vide » en présence de nombreux petits poissons parasites. L’appât parfait pour cibler les spécimens !

Pour pêcher au crabe avec la technique de la calée, Walter privilégie un montage coulissant qui est idéal pour cibler les belles daurades royales. Les plus grosses étant les plus vieilles et les plus expérimentées, celles-ci sont généralement très méfiantes. En offrant un coulissement parfait et en n’opposant qu’un minimum de résistance, ce type de montage est donc parfait pour sélectionner les beaux sparidés.

Le coulisseau transparent est très discret et il offre l’avantage de pouvoir changer rapidement et facilement de plombée afin de pouvoir s’adapter aux différentes conditions rencontrées (vent, profondeur, courants, etc.). Sa matière plastique douce permet également une bien meilleure glisse du fil que le canal interne d’un plomb. Il se positionne aussi dans l’axe de fuite du poisson – diminuant ainsi la friction du fil.

Afin de protéger le nœud de raccord des chocs du coulisseau doté de sa plombée, Walter utilise une perle molle en caoutchouc avec une perle dure. Cette association offre une parfaite protection et évite que la ligne ne soit fragilisée.

Au bout du bas de ligne d’1,5 à 2 m en fluorocarbone d’un diamètre de 25 / 100, Walter utilise un montage wishbone pour escher son crabe.

Il s’agit de deux courtes empiles accolées dont chacune est dotée d’un hameçon rond spécial daurade à palette de type « Chinu » n° 4 à 1.

Ce type de montage est facile à réaliser soi-même. Il suffit de prendre l’extrémité du bas de ligne et de superposer un brin de même diamètre. Vous pouvez nouer vous-même vos hameçons mais il est également possible d’utiliser des hameçons déjà montés. Un simple nœud de chirurgien consistant à passer 3 fois les deux brins suffit à faire un montage wishbone très efficace. Par facilité ou pour gagner du temps, vous pouvez également utiliser des montages « prêts à pêcher » disponibles dans le commerce.

Pour escher un crabe avec ce montage wishbone, Walter arrache la dernière patte arrière de chaque côté du crustacé. Il glisse alors chaque hameçon dans cette cavité puis le repasse par le dos à travers la carapace. La présence de deux hameçons de chaque côté du crabe lui donne ainsi plus de chance de pouvoir ferrer correctement un de ces beaux sparidés chipoteurs. La daurade royale ayant l’habitude de croquer le crabe à plusieurs reprises avant de l’avaler, ce montage s’avère particulièrement efficace car il optimise les chances de bien la piquer.

Une fois toutes ses cannes à l’eau, Walter patiente en tentant de se réchauffer. Avec le temps très couvert, la nuit qui tombe et le fort mistral, les conditions sont très désagréables mais la perspective de faire un beau poisson est la plus forte. Il est fréquent que les poissons mordent avant l’orage et Walter le sait bien. Walter ramène ses montages de quelques mètres de temps en temps afin d’être certain que ses crabes ne soient pas dans un trou ou camouflé dans un herbier. Il sait aussi que ce déplacement soulevant un nuage de particules attractives peut inciter une daurade à attaquer l’appât. Cette stratégie fonctionne enfin puisque quelques secondes après avoir récupéré un montage, il enregistre un départ. Après un combat autoritaire, la daurade est rapidement salabrée.

Cette daurade royale d’1,2 kg pris juste avant la nuit réconforte Walter. Il n’est pas venu pour rien ! Rêvant toujours de prendre une daurade record, il décide d’insister. Alors que la nuit tombe, notre pêcheur subit une première averse et même avec sa veste imperméable, il lui faudra toute son obstination pour rester en poste. Certains poissons se méritent ! Depuis la première daurade, le temps paraît d’autant plus long que la pluie retombe régulièrement et que les températures baissent avec la nuit. Toujours en poste après deux heures d’attente sous la pluie et dans le vent, Walter enregistre enfin une belle touche.

Dès la prise de contact, le poisson paraît plus gros. En pleine nuit, le combat sans visibilité dans cette zone de faible profondeur envahie de roche est stressant pour le pêcheur. Il prend donc tout son temps pour fatiguer le poisson à distance. Ce n’est qu’une fois que la daurade est épuisée et qu’elle se laisse guider dans l’épuisette qu’il la récupère sur les derniers mètres. Sous la lumière de sa frontale, Walter pèse sa prise avec un peson : 1,6 kg. Une belle prise ! L’émotion du combat l’a réchauffé et cette prise lui remonte le moral.

Alors même qu’il se prend en photo avec cette belle daurade royale, Walter repère une nouvelle touche sur une de ses cannes. Employant la même stratégie que pour la daurade précédente, il fatigue le poisson patiemment à distance afin d’éviter les risques de casses dans les faibles fonds à proximité de la rive. Une fois que la daurade se laisse guider, il la dirige vers l’épuisette afin d’assurer sa prise. Elle est moins grosse que celle qu’il vient de faire mais c’est néanmoins un beau spécimen. Au peson, elle affiche un poids d’1,4 kg. C’est un beau poisson !

Il est déjà tard et Walter estime que sa pêche est faite. Avec 3 daurades faisant respectivement 1,2 / 1,6 et 1,4 kg, il a de quoi être content. Il est très tard et les conditions météos se dégradant, notre pêcheur préfère rentrer. Le tonnerre gronde au loin et d’inquiétants éclairs sont désormais visibles. Walter sait bien que la foudre peut être très dangereuse lorsqu’on pêche. En effet, le carbone d’une canne est un matériau qui est un très bon conducteur d’électricité. De même, avec leur grande longueur, des cannes de surfcasting peuvent alors agir comme de véritables paratonnerres. Les éclairs se dirigeant toujours vers la surface conductrice la plus haute  d’une zone, un blank dirigé vers le ciel attirera inexorablement la foudre. C’est d’autant plus le cas sur un secteur ne présentant aucun relief comme la surface de la mer ! Le carbone est si bon conducteur qu’il est d’ailleurs fréquent qu’il accumule l’électricité statique lors d’un temps orageux. Le blank crépite alors en émettant de petits éclairs très sonores et le toucher à ce moment précis provoque une décharge comparable à celle d’une clôture électrifié ! Même disposées sur leur pique ou le trépied, les cannes sont alors dangereuses si vous êtes à proximité car l’impact de la foudre peut propager de l’électricité sur plus d’une dizaine de mètres carrés. Dès les premiers signes, il sera donc conseillé de les poser à plat sur le sol afin que le contact avec la terre évite qu’elles n’accumulent l’électricité. Le danger est bien sûr encore plus important quand on a la canne en main et de nombreux pêcheurs sont ainsi foudroyés chaque année. Walter vous recommande donc d’être particulièrement prudents dès les premiers éclairs. Cannes posées au sol, vous tenir à distance respectable en vous réfugiant dans votre voiture ou une zone abritée sera pour vous un gage de sécurité. Savoir rentrer chez soi comme l’a fait Walter après cette session improvisée est également une excellente solution !