Dans ses recherches de nouveaux spots pour pêcher en surfcasting, Marc avait déjà pêché cet été sur une plage de Camargue prometteuse. Très plate, elle ressemble fortement aux plages espagnoles où il avait l’habitude de pêcher. Lors de sa dernière sortie, il avait constaté que sa déclivité était si faible que la marée y avait une importance cruciale en pêche. En effet, cette plage très riche en coquillages (tellines, palourdes, couteaux, etc.) attire les sparidés qui en sont friands lors de la montante car la profondeur est alors suffisante pour qu’ils viennent les glaner.

Sachant que cette plage offre une faible déclivité et qu’il est nécessaire de lancer à de très grandes distances, Marc utilise ici un nouveau montage qu’il a créé pour ce type de configuration de terrain et de telles conditions. Destiné à la compétition, ce montage marbrés ultra longues distances a l’originalité d’être constitué de 3 empiles très courtes (30 cm) contrairement à un montage marbrés classique où celles-ci sont généralement longues. L’avantage est ici d’optimiser au maximum ses distances de lancer car la longueur des empiles influe directement sur l’aérodynamisme du montage. Même l’empile basse ne repose donc pas sur le fond. Mais en pêchant dans ces très faibles profondeurs, Marc sait que les appâts seront néanmoins à proximité immédiate du substrat où s’alimentent les marbrés. La mer étant bien brassée, les poissons auront également plus tendance à manger des esches présentées en pleine eau.

Marc utilise des perles clipots qui assurent une rotation multidirectionnelle parfaite aux empiles. Maintenues sur le bas de ligne par des perles collées, il a pris le soin d’intercaler des micro-perles qui agissent comme des roulements à billes et qui optimisent donc encore cette rotation. Les hameçons de 8 sont des modèles fins de fer au piquant exceptionnel initialement destinés à la pêche de la truite. Ils sont également très légers et donc bien mieux aspirés par les poissons fouisseurs. L’idéal pour un bon auto-ferrage des marbrés ! Vous noterez que le plomb est rouge et jaune comme le drapeau espagnol. S’il est vrai que les sparidés sont attirés par les couleurs vives, Marc nous a avoué avec humour qu’il l’utilisait surtout comme un clin d’œil à son pays natal !

Comme à son habitude, Marc place ses cannes très droites sur ses piquets – voire légèrement penchées vers l’arrière. Il prend soin de bien les placer parfaitement parallèles et de tendre suffisamment la ligne pour que les scions soient bandés. Ce positionnement des cannes typique en Espagne offre l’avantage de vous permettre de beaucoup mieux repérer la moindre touche car chaque canne sert de point de référence par rapport à l’autre. De même, vous pouvez ainsi repérer les « touches à revenir ». En effet, le scion bandé qui se détend vous indique que le poisson revient vers vous avec l’appât. Une technique très pratique en action de pêche et qui permet de se passer d’un indicateur de touche de type « écureuil ».

Pour cette session, Marc a décidé de n’utiliser qu’un seul appât : le ver de sable. Il sait en effet que sur ce type de plage de sable, les sparidés en consomment beaucoup. Le fait que la mer soit formée avec des vagues et des courants a dû également brasser les fonds et arracher du sable de grandes quantités de ces vers bien présents dans ce biotope. Le ver de sable est ainsi un véritable aimant à sparidés – et plus spécialement le marbré. Très fin, il est également très aérodynamique et bien que d’apparence fragile, il est assez résistant pour supporter des lancers très puissants. Le ver parfait pour rechercher les grandes distances comme c’est le cas pour Marc aujourd’hui !

Pour cette session, Marc a décidé de commencer sa pêche assez tard dans la journée afin de faire le coup du soir. Il espère ainsi toucher de beaux marbrés. Les horaires coïncident également avec la montante. Même en méditerranée, il sait par expérience que c’est un créneau très favorable sur ces plages très plates. Et sa stratégie fonctionne puisque peu après avoir installé ses cannes, il a déjà une belle touche à revenir. Alors que ces sparidés sont généralement plus actifs de nuit, la mer qui brasse le substrat sableux les a mis en activité. Après un combat très doux car il pêche assez fin, il échoue ainsi sur la plage un beau marbré.

Après une rapide photo souvenir, Marc décide de relâcher aussitôt ce poisson. Il sait que cette session courte ne lui apportera pas de quoi faire un repas familial et il est juste là pour s’entraîner en loisir. Juste piqué au bord des lèvres, ce « piercing » n’a pas blessé le marbré. Il a donc un maximum de chances de survie une fois libéré.

Marc relance aussitôt. Il prend successivement plusieurs petits sars. Après une belle touche et un ferrage manqué, Marc ramène son montage pour vérifier ses appâts. Il a alors la surprise de constater qu’il a ferré…une puce de mer ! Les marbrés ont souvent ce type de parasite dans la gueule et, en ferrant, il a dû l’enlever de la bouche d’un beau spécimen ! Une anecdote qui arrive fréquemment quand on pêche le marbré et dont Mathieu Courtin nous avait déjà parlé. Cette puce a camouflé la pointe et a empêché un ferrage efficace. Ce marbré a donc été doublement chanceux en mordant à l’appât !

Avec l’écume, les sars sont très actifs. Marc en prend un très grand nombre mais ils sont malheureusement assez petits. En surfcasting, il faut bien souvent accepter les petites prises quand on recherche de beaux spécimens – ça fait partie du jeu ! Encore ici, Marc les a tous relâché avec soin au fur et à mesure de leur capture.

Mais malgré la présence de ces indésirables, Marc arrive néanmoins à toucher quelques marbrés !

Après tout, l’objectif principal du membre du team Normandie Appât était bien de tester son montage marbré ultra longues distances. C’est en réalisant ce type de test terrain que le montage imaginé à la maison montre s’il est efficace ou non et s’il peut être utilisé en compétition. Et c’est effectivement le cas puisqu’après une touche plus marquée, Marc échoue ainsi un autre joli marbré.

Comme souvent en automne, la nuit tombe tôt et…rapidement ! Marc continue à pêcher pendant près d’une heure mais avec la chute des températures et les averses, les conditions sont plus difficiles.

Le membre du team Normandie Appâts continue à prendre avec régularité du poisson mais ceux-ci restent de petites tailles. Peu avant de partir, il fait même un doublé sar / marbré. Comme il l’a fait durant toute cette session, ces poissons seront relâchés avec soin. Cette session a été riche d’enseignements pour Marc. Ainsi, alors qu’il avait prospecté ce spot au bibi fusible et à la descendante quelques mois auparavant, il s’était promis de revenir à la montante et avec des conditions plus agitées. Et il a eu raison ! Même si durant cette session les poissons ont été assez petits, Marc a ainsi enchaîné les prises et a pu ainsi valider son nouveau montage. C’est également pour lui la preuve que la valeur d’un spot dépend aussi des conditions et que la connaissance des spécificités d’une zone est très importante en surfcasting.