La dernière sortie de Walter sur un spot à daurades royales qu’il connaît bien lui était aussi nécessaire que salutaire tant le confinement lui avait pesé. Cette session a été prolifique puisqu’il a réussi à sortir de très beaux spécimens de respectivement 1,5 et 1,6 kg (retrouvez le compte rendu de cette sortie sur notre blog Normandie Appâts : http://www.normandie-appats.com/news/session-deconfinement-de-walter-sarret) Mais la prise de ces belles daurades royales n’ont pas suffit à ce pêcheur passionné et il n’avait qu’une hâte : retourner sur ce spot ! Ce sparidé est en effet l’espèce que Walter préfère pêcher et savoir que de beaux poissons étaient toujours présents sur zone l’a obsédé durant toute sa semaine de travail. Ainsi, dès qu’il a pu se libérer quelques heures, il est retourné retenter sa chance sur ce secteur si prometteur en pêchant à la calée au crabe.

Pour pêcher au crabe, Walter utilise son montage coulissant pour la calée. Il est aussi simple qu’efficace et notre pêcheur lui fait entièrement confiance. Il lui a ainsi permis de prendre un grand nombre de daurades ces dernières années. L’avantage du coulissement est de déjouer la célèbre méfiance des daurades royales en n’opposant aucune résistance quand ce sparidé délicat goûte l’appât.

Ce montage est constitué d’un petit anti-angle transparent pour une plus grande discrétion. Conçu en plastique, il dispose d’un canal où le coulissement du nylon est parfait. Par rapport à un simple plomb percé, cet accessoire offre également l’avantage de toujours se placer dans l’axe de fuite du poisson - quelle que soit la direction qu’il prenne. Il ne crée donc pas d’angle qui fragiliserait la ligne en tension. Notez qu’il joue également le rôle d’anti-emmêleur lors du lancer. Ce dernier est doté d’une agrafe très utile puisqu’elle permettra de facilement changer la plombée afin de s’adapter aux conditions (profondeur, vents, courants, etc.) – ce que ne permet pas un montage avec une olive percée. Un émerillon rolling servira de butée pour cet anti-angle et sa rotation fluide limitera les problèmes de vrillage du long bas de ligne. Afin d’éviter de fragiliser le nœud de raccord sur lequel vient taper le coulisseau chargé du plomb, Walter intercale une perle dure de couleur verte suivie d’une perle molle noire. Le fait d’intercaler une perle molle en caoutchouc et une perle dure absorbe encore plus les chocs de la plombée. Une perle molle seule s’écraserait lors du lancer et exposerait le nœud. En associant ces deux types de perles, vous avez l’assurance que votre nœud est parfaitement protégé et que la résistance linéaire de votre ligne est optimale. Cette précaution est indispensable pour éviter les casses impromptues quand on combat un beau poisson !

Walter utilise des plombs plastifiés de différentes couleurs (ex : rouge, jaune, bleu, etc.) car il estime que les daurades royales sont curieuses de nature quand elles sont en recherche alimentaire. Il a ainsi remarqué que les coloris rouges, jaunes ou bleus ont tendance à les attirer car il enregistre fréquemment de bien meilleurs résultats avec ce type de plombée. Comme avec cette illustration de montage, il lui arrive même d’utiliser un plomb tricolore car il pense que le contraste fort créé par les teintes différentes attire ces sparidés sur de plus grandes distances (le plomb est ici bleu / blanc / rouge comme le drapeau français).

Walter utilise un bas de ligne d’1,5 à 2 m en fluorocarbone d’un diamètre de 24 à 28/100. Ce matériau ayant un indice de réfraction proche de l’eau associé à cette longueur importante lui garantissent une grande discrétion. Pour pêcher la daurade royale au crabe à la calée, Walter utilise au bout de ce bas de ligne un montage wishbone.

Il s’agit de deux courtes empiles accolées dont chacune est dotée d’un hameçon rond de type « Chinu » n° 4 à 1 spécial daurade. Ce montage est particulièrement efficace sur la daurade royale car avec les deux hameçons de chaque côté du corps, vous optimisez vos chances de bien la piquer quel que soit son angle d’attaque.

Pour le réaliser, il vous suffit de prendre l’extrémité du bas de ligne, de superposer un autre brin de même diamètre et d’effectuer un nœud de chirurgien. Pour cela, formez une boucle puis en passez-y trois fois les deux brins. Humectez avant de serrer le nœud afin d’éviter tout échauffement. Une fois le brin excédentaire du haut coupé, vous avez ainsi deux empiles accolées. Walter vous conseille de monter vos hameçons au préalable. Il sera ainsi bien plus facile d’avoir deux brins de longueur égale.

Pour l’installation des hameçons sur le crabe, Walter arrache la dernière patte arrière de chaque côté du crabe. Chaque hameçon est alors glissé dans cette cavité puis ressorti par le dos à travers la carapace. Le pêcheur vous recommande vivement de consolider le crabe avec quelques tours de fil élastique à ligaturer. La daurade royale ayant l’habitude de croquer de petites parties du crabe et de les recracher pour trier celles qui sont comestibles, vous l’obligez alors à gober le crabe en entier.

Walter apprécie particulièrement cette zone aux fonds mixte présentant des amoncellements de roches entrecoupés de couloirs de sable et d’herbiers de posidonie. Le secteur est donc riche en nourriture et attire ainsi les beaux poissons. Le pêcheur sait également que les fortes chaleurs de l’été qui se sont enfin installées sont également très propices à la pêche de grosses daurades. Ce sparidé apprécie en effet les eaux chaudes ainsi que les températures constantes.

Alors que la fois précédente Walter avait pêché au Bibi et au Ver de Chalut, il a choisi pour cette session d’utiliser des crabes distribués par Normandie Appâts. Il sait en effet que cet appât a tendance à sélectionner les grosses daurades royales. Et comme tous les pêcheurs sportifs, Walter rêve de prendre un beau spécimen de « belle aux sourcils d’or ». Walter a choisi de beaux crabes verts surnommés des « enragés ». Il sait que son spot aux fonds mixtes regorge de ces crustacés et que les gros sparidés qu’il recherche en consomment donc énormément.

Comme à son habitude, Walter a calculé les meilleurs horaires pour sa sortie. Il a ainsi tenu compte des marées car il estime qu’elles ont une très forte influence sur la pêche – même en Méditerranée. Il a également choisi la levée de la nouvelle lune (lune donc noire) car son expérience lui a démontrée que cette phase était très favorable à la pêche de la daurade royale. En cette fin juin, le soleil se lève vers 6.00 h et il sait que la fin de montante se déroulera entre 9.00 h et 11.00 h. Les rives de ce poste qu’il connaît parfaitement offrent une très faible déclivité et il est étonné de constater que la mer s’est retirée de plusieurs mètres.

Alors qu’il a installé ses cannes depuis peu, Walter enregistre un départ tout en force. Mais alors qu’il prend la canne et ferre, le pêcheur est étonné de ne ressentir aucun coup de tête. Malgré la pression qu’il exerce avec le blank bandé de la canne, il n’y a aucune réaction. Walter sent juste un poids très lourd qui continue à avancer puis qui s’arrête d’un coup. Walter a beau ferrer dans des angles différents en se déplaçant ou en exerçant une forte tension continue, rien n’y fait ! Il a déjà compris qu’il avait affaire à un poulpe qui s’est emparé de son crabe et qui s’est réfugié à trou. Il insistera pendant de longues minutes en détendant même la ligne pendant quelques temps dans l’espoir que le céphalopode ressorte de son antre mais c’est peine perdue. Il n’a d’autres choix que de casser !

Après cette mésaventure, les touches se succéderont avec régularité. Et comme Walter l’avait prévu, le pic de l’activité se déroule lors de la montante. La première daurade royale est un spécimen de 1,2 kg – ce qui représente déjà un beau poisson pour cette espèce.

Le pêcheur touche également des daurades plus petites mais comme à son habitude, il les relâche même si celles-ci font la taille légale. Bien décidé à ne conserver que les poissons dépassant le kilo lors de cette session, le pêcheur a ainsi libéré toutes les prises faisant moins que ce poids. Malgré la présence de ces poissons de taille moyenne (400 à 800 g), Walter réussira néanmoins à sortir 3 autres belles daurades royales de 1,2 à 1,5 kg. Retrouvez dans cette vidéo de notre chaîne You Tube le combat d’une des nombreuses petites daurades royales que Walter a libéré durant cette sortie : https://www.youtube.com/watch?v=bLyvk9-7lAs

Alors que la marée est passée et que le soleil de midi est à son zénith, Walter enregistre un départ très violent qui fait hurler le frein de son moulinet. Le scion de la canne montre de violents coups de tête suivis de rushs puissants : il s’agit assurément d’une très belle daurade – celle que Walter attendait secrètement depuis le début ! Le pêcheur prend contact canne haute afin d’éviter les accrochages mais il ne peut que subir le rush de ce poisson puissant. Ce doit être un très beau spécimen ! Mais alors que la daurade s’arrête enfin et que Walter tente d’engager le combat, il ne ressent plus les coups de tête et ne peut plus récupérer de fil. Son plomb a dû s’accrocher dans une roche ou dans les herbiers si présents sur cette zone. Même en rentrant dans l’eau jusqu’à la taille et en testant tous les angles possible, il ne pourra se décrocher. Dépité, il reculera canne baissée dans l’axe avec la main sur la bobine afin de casser la ligne sans endommager sa canne.

Bien que le pêcheur essaie généralement de cibler les taches de sable entre les roches, il n’est jamais évident de lancer au mètre près – même quand on a autant d’expérience que Walter. Pour éviter cet inconvénient dans des fonds aussi encombrés, il sait qu’il aurait pu utiliser un cassant sur son montage coulissant. Grâce à l’agrafe du coulisseau, il lui aurait suffit de placer un bout de nylon de plus faible résistance que le corps de ligne pour retenir le plomb. En cas d’accrochage de ce lest dans les roches en action de pêche ou lors d’un combat avec un poisson, le cassant aurait cédé et il lui aurait été ainsi possible de récupérer son montage ainsi que sa prise. Avec un corps de ligne en 30/100, un simple morceau de nylon de 5 à 10 cm d’un diamètre de 20 à 25/100 aurait été parfait pour pouvoir lancer suffisamment loin. Walter a déjà utilisé ce type de montage avec succès dans les milieux les plus encombrés et il regrette donc de ne pas avoir utilisé cette astuce. Mais comme le dit l’expression, « il est toujours facile de refaire l’histoire après coup ! »

Bien qu’il ait pris 4 magnifiques daurades royales, le pêcheur pensera longtemps à cette belle daurade royale manquée. Comme pour beaucoup de pêcheurs, Walter rêve toujours de prendre un poisson dont le poids est supérieur à son propre record. Cette daurade trophée qu’il tenait peut-être au bout de sa ligne n’était pas pour cette session ! Mais cette recherche du poisson record est comme tous les rêves que nous faisons. C’est cet espoir secret qui nous donne la motivation de recommencer à chaque fois malgré les échecs et qui fait que nous avons tant envie de retourner pêcher.