Pour un mois de mai, la météo s’est révélée particulièrement instable cette année. C’est d’autant plus étonnant dans le sud de la France où les chaleurs devraient déjà être installées. Les daurades royales appréciant peu les forts changements de température, ces conditions rendent leur pêche d’autant plus délicate. Ainsi, Walter Sarret le constate à chacune de ses sessions depuis près d’un mois. Mais pêcheur passionné, le membre du team Normandie Appâts n’a pas hésité à insister lors de sa dernière sortie pêche à la calée malgré les orages.

Grand amateur de pêche de la daurade royale au crabe, Walter utilise avec succès le même type de montage coulissant pour toutes ses sessions pêche à la calée. Celui-ci lui a permis à de nombreuses reprises de sortir de très belles daurades royales. Ce montage est aussi simple qu’efficace. Le corps de ligne dans son moulinet est du 30/100 car il n’est donc pas nécessaire de lancer très loin sur ce type de poste. Monté directement sur le corps de ligne sur lequel il coulisse librement, le mini coulisseau est stoppé par un rolling. Celui-ci permet d’avoir une parfaite rotation du bas de ligne d’1,5 à 2 m en fluorocarbone 25/100 et d’ainsi éviter les problèmes de vrillages. Walter utilise une perle dure suivie d’une perle molle noire afin de préserver le nœud du bas de ligne des chocs qui pourraient l’abîmer lors du lancer.

Walter emploie ici un mini coulisseau qui s’avère très discret puisqu’il est transparent. Cet accessoire en plastique ingénieux offre un bien meilleur coulissement du fil que le canal interne de la traditionnelle olive en plomb. Son autre avantage est que l’agrafe permet de changer facilement et très rapidement de plombée. Sans avoir à refaire un nœud, il est ainsi possible de s’adapter en un instant aux différentes conditions rencontrées (vents, courants, profondeur, etc.). De même, cet accessoire offre un coulissement optimal car il s’oriente automatiquement dans l’axe de fuite du poisson. Le top pour les pêches à la calée !

Pour cette session, Walter utilise à nouveau son montage stewart à 2 triples plutôt que son traditionnel montage wishbone avec deux simples en opposition. En ce début de saison, les poissons sont très rares et il ne faut pas manquer la moindre touche. De plus, les daurades sont tatillonnes sur ce spot et elles mangent les crabes du bout de dents. Par rapport à des hameçons simples, les triples donnent ici plus de chances de piquer ces sparidés dès la moindre touche. Le premier triple est ainsi attaché en terminal au bout du traînard. Le second plus haut coulisse librement sur le fil afin qu’on puisse régler sa position en fonction de la taille du crustacé. Le principe même d’un montage stewart mais adapté pour le crabe. C’est simple mais très efficace !

Les triples à hampe courte en taille n° 8 à 10 sont positionnés en opposition – le premier à l’avant et le second à l’arrière du crabe. Pour une parfaite tenue, une branche de chaque triple est plantée de chaque côté dans la carapace du crabe.

La météo de ce mois de mai 2024 est si instable qu’il est difficile d’anticiper les changements de conditions d’un jour à l’autre. Ainsi, malgré un fort orage ayant duré toute la nuit, Walter Sarret n’a pas hésité à se rendre sur un de ses spots favoris pour pêcher la daurade royale à la calée au crabe. Alors qu’il arrive à l’aube, le membre du team Normandie Appâts entend encore le tonnerre grondant au loin mais la pluie s’est arrêtée. Quelques trous de ciel bleu dans les nuages présagent même une accalmie pour la matinée. Comme à son habitude, Walter place ses cannes le plus bas possible sur son trépied. Avec son montage coulissant, il limite ainsi les frottements. Le coulissement étant optimisé, l’absence de résistance permet ainsi de mieux tromper les daurades royales si méfiantes.

Comme beaucoup le savent, Walter Sarret a l’habitude de faire correspondre ses sessions avec les phases optimales de la lune. Et comme souvent, le poisson a mordu ce matin-là lors de la « lune gibbeuse » – c'est-à-dire lorsque celle-ci est passée du premier quartier à pleine lune. D’après Walter, le lever de lune est souvent un moment favorable à l’activité des poissons. Et ce fut à nouveau le cas ce matin-là. L’épuisette que Walter n’oublie jamais lui a d’ailleurs été très utile car cette daurade n’était tenue que par une seule branche d’un triple. Cela prouve bien que les daurades mangent du bout des dents sur ce spot !

Cette daurade royale dépassant le kilo fut d’ailleurs la seule touche enregistrée ce matin-là. La rareté des poissons en ce début de saison est d’ailleurs la raison pour laquelle Walter utilise son montage à double triple. Les touches s’avèrent si rares qu’il ne faut surtout pas manquer le poisson !

Seul un des triples retenait la daurade lorsque Walter a épuisetté le poisson. L’autre pendait en dehors de la gueule et il avait été écrasé par la redoutable gueule pavée de ce sparidé. Par expérience, Walter sait qu’il s’agit pourtant d’un des triples offrant un des meilleurs rapport piquant / robustesse dans sa catégorie.

L’astuce du double triple pour pêcher au crabe permet en effet d’avoir un meilleur ratio touche / prise. Mais face à de la daurade royale, le risque d’avoir son hameçon écrasé est toujours présent – surtout avec les plus beaux spécimens. Walter sait bien qu’un montage avec 2 hameçons simples tient mieux. Il sait aussi qu’un circle hook élimine presque totalement les risques d’écrasement – celui-ci se plantant généralement à la commissure des lèvres. Mais avec ces deux systèmes, la proportion de prise avec les poissons ultra tatillons présents sur ce spot est moindre. Walter a donc ici choisi de maximiser les chances d’un bon ferrage à la touche – quitte à perdre un beau poisson. Comme bien souvent en pêche, tout est affaire de compromis et c’est la faculté d’adaptation du pêcheur qui fait souvent la différence !