La pêche du sar en surfcasting s’effectue généralement dans des secteurs aux fonds mixtes présentant une alternance de sable et de roches visibles depuis la surface – cette espèce appréciant les substrats rocheux dont il tire sa subsistance. Il peut ainsi s’agir de plages encadrées de falaises, de digues rocheuses ou présentant quelques têtes de roches dépassant de la surface. Il est également possible de rechercher des poissons de roche en surfcasting dans de larges anses et criques de type calanques car les structures rocheuses les enclavant continuent dans la mer et les éboulis dus à l’érosion sont logiquement tombés dans les fonds marins. Néanmoins, il existe de grandes plages semblant uniquement constituées de sable où il est possible de trouver des poissons vivant normalement en milieux rocheux tels que les sars. Ce type de configuration de terrain présentant des roches cachées dans de grandes étendues sableuses est plus fréquent qu’on ne le pense et la plupart des membres du team disposent de telles zones. Ainsi, Walter Sarret connaît une zone sableuse qui est un spot à sars très productif et Laureen Dudit pêche souvent des plages vendéennes où des têtes de roche abritent de gros congres. C’est également le cas de Marc Puig :

Trouver ce type de fonds mixtes demande le plus souvent de l’expérience – la connaissance des espèces vivant sur un secteur passant logiquement par la pratique de la pêche sur le terrain. Par mer calme, il sera également possible d’apercevoir à la surface des indices révélateurs telles que des zones plus sombres montrant la présence de roches ou d’herbiers. Mais il faudra pour cela se situer en surplomb – ce qui n’est pas possible sur les plages très plates. Une autre solution est également de plonger avec un masque et un tuba lorsque les eaux sont suffisamment claires. Encore ici, une parfaite connaissance de votre secteur sera un avantage indéniable pour vos résultats en pêche.

Comme à son habitude, Marc utilise son montage de base très épuré. Ne possédant que très peu d’éléments choisis dans de très petites tailles, ce montage ultra simplifié offre l’avantage d’être particulièrement aérodynamique et il permet donc d’atteindre des distances de lancer impressionnantes.

Mais ce montage possède également un autre avantage pour le pêcheur : il est ultra polyvalent ! En effet, grâce aux deux stop floats offrant un coulissement dur, il est possible de déplacer l’attache et donc de positionner l’empile où on le souhaite sur la tête de l’arraché conique. Il est ainsi facile de la faire passer d’une position « traînard » à quelques centimètres du plomb à une position « empile haute ». Ce positionnement en hauteur est ainsi parfait pour pêcher le sar en conditions agitées et c’est cette configuration qu’a choisi Marc.

Par rapport au montage avec un traînard bas de 2 à 3 m en fluorocarbone de 23/100 dédié à la daurade royale, Marc a choisi d’utiliser une empile plus courte de 1,5 à 2 m réalisée avec du 30/100. En effet, cette taille plus réduite associée à un diamètre plus important permettront d’éviter de trop nombreux emmêlements dus aux courants et aux vagues. Maintenu en place par les deux stop floats, le mini émerillon rolling est encadré par des micro-perles agissant comme des roulements à billes pour lui assurer une parfaite rotation axiale autour de l’arraché. En tournant également sur lui-même, ce rolling assure donc une excellente rotation multidirectionnelle et évite donc le vrillage de l’empile dans les courants. L’idéal pour rechercher le sar quand la mer brasse !

Walter utilise au bout de son empile son hameçon fétiche : un hameçon rond à palette à hampe courte type « chinu » de couleur or. Il estime en effet que ce coloris émettant des reflets dans l’eau a tendance à attirer les sparidés – dont les sars qu’il recherche ici. Il est à noter que cette utilisation d’hameçons dorés est très répandue au japon pour la pêche des sparidés – y compris avec les assist hooks armant leurs leurres. Les nippons étant connus comme faisant partie des pêcheurs les plus techniques au monde, c’est une astuce intéressante à connaître pour tous les pêcheurs de sparidés. En tous cas, Marc y croit – et avouons-le - c’est souvent en faisant confiance à son montage qu’on enregistre de bons résultats !

Marc Puig est aussi fidèle à son montage fétiche qu’à un appât esché de façon très particulière : le « Bibi ligaturé à l’espagnole ». Cette façon de préparer le bibi qui est très utilisée par les pêcheurs ibériques offre de multiples avantages.

Ainsi préparée, la languette de bibi roulée en tube résiste parfaitement aux lancers les plus puissants sans exploser ou glisser dans la courbure de l’hameçon. Quelle que soit la force avec laquelle vous lancez, la présentation est toujours idéale et vous garantit un ferrage ultra efficace.

De plus faible section qu’un bibi esché de façon classique, ce petit tube de bibi est également beaucoup plus aérodynamique et vous permet donc de gagner de précieux mètres au lancer. Cette résistance aux jets puissants associée à une parfaite pénétration dans l’air font que cet eschage correspond à merveille avec le montage spécial longues distances de Marc !

Il est également à noter que le bibi présentant ici sa face interne, celui-ci est plus tendre et il libère tous ses sucs pour attirer les sparidés sur de plus grandes distances. Il expose aussi ses chairs nacrées qui présentent des reflets irisés très attractifs ainsi qu’une légère phosphorescence visible par les poissons.

Retrouvez dans ce tutoriel présenté il y a quelques mois dans notre blog comment Marc Puig esche un bibi « à l’espagnole » : http://www.normandie-appats.com/news/escher-un-bibi-a-l-espagnole

De façon générale, Marc vous recommande de pêcher le sar par mer agitée. En effet, ce poisson apprécie particulièrement les eaux très oxygénées et les puissants courants. Les remous sous-marins soulèvent alors de nombreux organismes dont ils se nourrissent tels que des vers, des coquillages, de petits crabes, etc. Le taux d’oxygène dissous booste également leur organisme. Enfin, leur corps puissant et étroit se joue des plus forts courants dans leur recherche alimentaire. Autant de facteurs qui poussent les sars à rentrer en activité et qui sont très propices à leur pêche en pleine journée.

Néanmoins, tout comme pour le bar qui apprécie lui aussi ces conditions agitées, il est également possible de pêcher le sar par mer un peu plus calme de nuit. En effet, à la faveur de l’obscurité, ce sparidé se rapproche alors des côtes pour s’alimenter. Ainsi, Marc a remarqué que des sars qui ne mordent pas par mer calme en pleine journée peuvent redevenir actifs de nuit. Ce fut le cas pour ces beaux sars pris lors de sa dernière session au bibi ligaturé.