La pêche de roche peut aussi bien se pratiquer pour le loisir que dans le cadre de concours. Mais comme toujours en pêche, les astuces et les stratégies utilisées en compétition peuvent également améliorer de façon considérable vos résultats quand vous pratiquez cette technique uniquement pour le plaisir.

Mathieu qualifie ce montage qu’il utilise en compétition comme étant « spécial prospection » car celui-ci permet de rechercher les poissons de roche à 3 hauteurs d’eau différentes. Ce montage dispose en effet de 3 empiles permettant de prospecter plusieurs couches d’eau du fond aux strates supérieures. Les empiles du haut pêchent en pleine eau alors que le traînard repose sur le fond. Le bas de ligne est constitué de nylon en 30 à 35/100 - ce matériau dans de tels diamètres permettant d’avoir une rigidité structurelle suffisante pour une bonne présentation des empiles.

Ce montage est doté en haut d’une boucle qui permet de le changer très rapidement grâce à l’ensemble agrafe / rolling disposé au bout de la ligne venant du moulinet. C’est important en pêches de roche car les changements de montage sont très fréquents pour gagner un maximum de temps – surtout lors de compétitions ! L’utilisation de tresse en corps de ligne est vivement recommandée pour cette technique car celle-ci permet de parfaitement ressentir les touches les plus discrètes des petits poissons de roche. Ne possédant pas d’élasticité contrairement au nylon, elle retransmet en effet la moindre information. Un diamètre de 10 à 14/100 sera parfait pour les pêches de roche – les poissons touchés faisant généralement moins du kilo.

Pour la fixation des empiles sur ce montage, Mathieu utilise des mini rollings en taille 24. Ces modèles ne mesurent que quelques millimètres à peine et sont donc très discrets. Ils sont néanmoins suffisamment résistants pour combattre de beaux poissons. Le rolling est maintenu en place sur le bas de ligne par des micro perles collées qui contribuent également à la grande discrétion du montage. Elles assureront une rotation multidirectionnelle parfaite des empiles et éviteront ainsi les problèmes de vrillage.

Les 3 empiles de ce montage sont en nylon 18/100 pour une parfaite discrétion face aux petits poissons de roche. Ce fil est néanmoins suffisamment résistant pour sortir des poissons assez gros tels qu’un beau labre ou un joli sparidé avec un frein bien réglé. En bas, le traînard de 50 cm doit reposer directement sur le substrat et Mathieu vous recommande donc de le placer à 5 / 10 cm du plomb. Sur le fond, il vous sera ainsi possible de toucher des poissons benthiques tels que des girelles, des rascasses, des rougets, des gobies, des serrans, des labres etc. Le pêcheur a constaté que c’est souvent celui qui prend les plus beaux poissons et il utilise donc un hameçon n° 8 alors que les deux autres empiles sont en taille 10.

Mathieu utilise des hameçons assez fins de fer à l’excellent piquant qui offrent l’avantage d’être particulièrement léger tout en étant très robustes. Ils n’alourdissent pas les appâts qui restent bien en suspension dans l’eau sur les empiles et leur légèreté facilite l’aspiration par les poissons.

L’empile haute est plus longue (40 cm) afin de laisser un maximum de liberté à l’esche dans le courant. La perle flottante la maintient en hauteur pour cibler les poissons se nourrissant en pleine eau ou à proximité de la surface (ex : mulets, saupes, orphies, etc.).

Le choix des appâts est très important en pêche de roche pour pouvoir cibler les plus beaux poissons. Il est également nécessaire qu’ils soient assez robustes pour résister suffisamment longtemps face aux petits poissons si présents dans ce type d’environnement. Des appâts plus tendres (ex : demi-dures Normandie Appâts) seront toutefois intéressants pour cibler les poissons évoluant à proximité de la surface tels que les mulets.

Ce ver est un « classique » pour cette technique car il est très efficace sur les poissons de roche. Son corps épais et ferme est robuste et supporte bien les attaques des petits poissons indésirables dans l’attente de plus belles prises. Il sélectionne généralement de beaux poissons de roche tels que les sparidés (sars, daurades, etc.), les gros labridés, les rouget-barbets, etc. Mathieu l’utilise donc souvent sur le traînard de son montage. Si les labres sont bien au-dessus du fond, il peut également le placer sur l’empile courte du milieu.

Ce ver ultra polyvalent est très attractif sur un maximum d’espèces. Vivace et assez résistant, il tient bien à l’hameçon et pourra être utilisé à n’importe quelle hauteur du montage. Mathieu l’esche souvent sur l’empile du milieu pour le tout-venant.

La demi-dure est un excellent appât pour les poissons évoluant en pleine eau ou dans les couches de surface. Sa texture tendre est ainsi très appréciée par des espèces telles que les saupes, les orphies, les mulets, les bogues, les oblades, les sévereaux, etc. Une diversité d’espèces impressionnante qui peut rapporter de nombreux points ! C’est l’appât de prédilection de Mathieu pour son empile haute avec perle flottante. Il est à noter que ce ver attire même les labres en hauteur mais il faut pour cela qu’il n’ait pas été grignoté.

En pêche de roche, Mathieu a remarqué que le pic de l’activité était tôt le matin et que l’activité décroissait au fur et à mesure que la journée avançait. Il est donc nécessaire d’être bien organisé afin de gagner un maximum de temps en action de pêche. Il est également nécessaire d’avoir de bonnes stratégies pour profiter de l’activité des poissons. Pour les pêches de roche, Mathieu commence toujours par pêcher au plus près – son expression étant « pêcher à ses pieds ». En étant très discret, ses premiers lancers se font tout contre la berge rocheuse. En effet, il est toujours conseillé de pêcher du plus court au plus loin quand on souhaite prospecter efficacement une zone. Cela vous évite ainsi de « couvrir » une zone où se trouvent déjà des poissons en pêchant plus loin et de les effrayer en ramenant vos prises. En roche, les poissons se trouvent d’ailleurs souvent très près du rivage. Avec une canne assez longue (4,5 m à 5 m minimum) et sensible (20 à 100 g environ), il suffit donc de rester suffisamment en retrait en toute discrétion pour enchaîner rapidement vos premiers poissons. Ce n’est que lorsque vous n’aurez plus de touches que vous pourrez prospecter plus loin.

Il est à noter que tous les montages roche de Mathieu sont volontairement courts. En effet, dès qu’il a pris du poisson et qu’il ramène le montage à sa hauteur (plomb au niveau du moulinet), cela lui permet de gagner du temps. Toutes les empiles sont immédiatement à portée de main sans qu’il ait à ouvrir son pick-up comme ce serait le cas avec un montage plus long. Il peut ainsi décrocher plus rapidement les poissons ou encore changer de montage en quelques instants. C’est ce genre de détail qui peut faire la différence lors d’un concours où les résultats se jouent parfois à quelques poissons seulement !

Si la pêche de roche est une technique très intéressante en loisir, des compétiteurs tels que Mathieu Courtin la pratique dans des concours. Et comme toujours en compétition, tout est mis en œuvre pour gagner un maximum de temps – car chaque minute gagnée peut correspondre à un poisson supplémentaire. Mathieu prépare donc son poste avec soin et son organisation ne laisse rien au hasard. Tout est ici mis en œuvre pour qu’il soit aussi ergonomique que possible afin que tout « tombe sous la main » du pêcheur. Ainsi, Mathieu dispose d’une tablette accueillant ses appâts ainsi que tout les accessoires indispensables en action de pêche (aiguilles, quelques montages prêts d’avance, etc.). Celle-ci est placée sur un trépied qui permet d’avoir tous les appâts à portée de main. Cela évite au pêcheur d’avoir à s’accroupir au sol pour les préparer. C’est bien plus pratique et il gagne donc du temps. Des râteliers dotés de peignes aux fentes étroites accueillent de nombreux montages « prêts à l’emploi » qui sont déjà dotés d’un plomb et souvent eschés à l’avance. Mathieu peut en avoir jusqu’à une quinzaine en attente ! Ainsi, le changement de montage grâce à l’agrafe rapide s’effectue en quelques secondes.

Même si le plus souvent les cannes sont tenues en main, un trépied permettra de reposer sa canne pour décrocher les poissons ou encore pour intervertir un montage. Mathieu dispose toujours d’une épuisette à long manche. Celle-ci lui permet d’avoir une plus grande portée en roche et de pouvoir sortir les plus beaux poissons sans casser. Tout ici est pensé pour gagner la moindre seconde ! L’ergonomie du poste est aussi bien pensée que pour celui d’un artisan habitué à son ouvrage. Avec l’habitude, chaque objet tombe naturellement dans la main et les gestes sont aussi précis et rapides qu’efficaces. En limitant ainsi les mouvements inutiles, un poste bien organisé permet donc un gain de temps. En fait, la pratique de la pêche de roche en compétition est une véritable course de vitesse où l’engagement du pêcheur est total et où la moindre seconde est mise à profit. Et beaucoup de ces différentes astuces mériteraient assurément d’être plus utilisées par les pêcheurs de loisir – aussi bien pour leur aspect pratique que pour leur efficacité. Vous constaterez alors rapidement que la différence en termes de résultats peut être véritablement surprenante !