Comme d’habitude avec les montages roche que Mathieu utilise, son modèle passe-partout est assez court puisqu’il mesure 1,20 m. L’intérêt est de gagner un maximum de temps quand il a pris du poisson et qu’il ramène le montage en le faisant balancer vers lui. Avec le plomb à hauteur du moulinet, il peut en effet atteindre très facilement toutes les empiles pour décrocher les poissons ou encore la boucle d’attache rapide sans avoir à ouvrir son moulinet. Il lui suffit donc de tendre la main pour le décrochage du montage et un remplacement immédiat. En compétition, Mathieu préfère en effet décrocher les poissons après avoir relancé un nouveau montage esché à l’avance afin de gagner du temps.

Il a nommé ce montage « passe-partout » car celui-ci est adapté à tous les types d’environnements rocheux. Comme il nous l’a signalé lors de son interview, « c’est un grand classique utilisé par beaucoup de compétiteurs ». Il fera un excellent montage pour les débutants en pêches de roche. Le corps du montage est réalisé avec 35 / 100 car dans de tels diamètres, le nylon est assez rigide. On évite ainsi les emmêlements et la présentation des empiles est parfaite. Ce montage est constitué de deux empiles de 20 cm en haut et d’un traînard de 50 / 60 cm en bas. Empiles et traînard sont également en nylon, - l’utilisation du fluorocarbone ne se justifiant pas en pêche de roche où les montages sont des « consommables » changés fréquemment. Une fois que la ligne est tendue pour une parfaite perception des touches, les empiles courtes présentent l’appât au-dessus du fond en pleine eau. De son côté, le traînard repose sur le fond pour tous les poissons mangeant directement sur le substrat.

Tous les accessoires utilisés pour les montages roche de Mathieu sont de très petites tailles pour un maximum de discrétion. Ainsi, pour ce montage « passe-partout », le compétiteur emploie des mini rollings en taille 24 pour la fixation des empiles et du traînard. Des micro perles collées les maintiennent solidement en place sur le bas de ligne. Cet ensemble mini rolling /  micro perles est ultra discret et offre une rotation multidirectionnelle parfaite des empiles – limitant ainsi les problèmes de vrillages.

Empiles et traînard sont en nylon 20/100 – cette finesse leur assurant une grande discrétion. Dans de tels diamètres, il offre néanmoins une résistance suffisante pour affronter de beaux poissons tels qu’un gros sar ou un joli labre. Mathieu vous conseille d’utiliser des hameçons ultra piquants et assez robustes pour affronter un beau poisson. Pour la pêche de loisir ou pour les compétiteurs débutants, les empiles hautes disposent d’hameçons en taille 8 à 10 en moyenne pour escher un morceau de ver de 2 à 3 cm environ. Le traînard en bas sera généralement doté d’un n° 6 à 8 car c’est lui qui présentera les plus grosses bouchées (ex : ver entier, appâts panachés, etc.). C’est d’ailleurs souvent sur le traînard que les plus gros poissons sont pris (sar, rascasse, labre, etc.). Mathieu ne descend à du n°12 pour les empiles du haut et à du 10 pour le traînard que lors des compétitions ou les pêches de loisir les plus fines.

Les appâts utilisés en pêche de roche devront offrir une tenue suffisante pour pouvoir résister aux petits poissons parasites qui sont nombreux en pêche de roche. Mathieu vous conseille d’utiliser ces vers :

Le Mouron est vraiment un des meilleurs appâts pour les pêches de roche et il a tendance à sélectionner les plus beaux poissons. Ces sucs sont très attractifs et il représente une belle bouchée. C’est l’appât de prédilection de Mathieu pour viser les plus gros poissons de roche et il l’utilise souvent entier sur son traînard. Il prend ainsi des sars, des veirades, de beaux labres, des rascasses, etc.

Charnu et de forte section, le Rag est lui aussi un appât parfait pour cibler les plus beaux poissons et Mathieu l’utilise souvent sur son traînard. Esché à l’aiguille pour que la tête se trouve au niveau de la pointe de l’hameçon, il s’avère très résistant. Il diffuse des effluves très puissants que les poissons de roche sentent sur des distances importantes. C’est un appât qui fonctionne très bien sur les sparidés ainsi que sur les gros labres.

Ce ver est vraiment une base incontournable pour les pêches de roche car il est résistant et très polyvalent. Ainsi, il peut être utilisé entier sur le traînard ou coupés en morceaux de 2 à 3 cm pour les empiles hautes. Qu’elle soit verte ou rouge, la Dure est un excellent appât pour les pêches de roche !

Sur son traînard, il est fréquent que Mathieu fasse un panachage de deux appâts différents. Il peut ainsi avoir une bouchée encore plus conséquente afin de cibler les plus beaux spécimens. Ce panachage permet de combiner différentes textures et de bénéficier des différents effluves attractifs de chaque appât.

Pour une meilleure tenue dans la durée afin que cette association tienne jusqu’à l’arrivée d’un beau spécimen, notre compétiteur le consolide généralement avec du fil élastique à ligaturer fin. Il peut ainsi associer bibi et américain, couteau et mouron, bibi et mye, etc.

Pour une parfaite perception des touches les plus fines des petits poissons de roche, Mathieu vous conseille vivement d’utiliser de la tresse en corps de ligne. Les modèles modernes en 8 brins offrent un rapport diamètre / résistance vraiment spectaculaire et du 10 à 14/100 suffira amplement – d’autant plus que les poissons dépassent rarement le kilo en pêche de roche.

L’organisation du poste est très importante pour optimiser le temps de pêche en compétition mais c’est également le cas même pour les pêches de loisir. Les quelques secondes gagnées à chaque poisson s’accumulent rapidement et deviennent des minutes. Additionnées, ces minutes correspondent vite à de nombreuses prises supplémentaires. Les poissons étant très actifs tôt le matin et l’activité baissant à mesure que la matinée avance, il est ainsi nécessaire d’optimiser au maximum les créneaux intéressants. Mathieu a donc l’habitude d’utiliser un râtelier doté de peignes verticaux sur lequel il dispose plusieurs montages déjà équipés d’un plomb. Entre deux prises, il en esche à l’avance. Ainsi, lorsqu’il a une prise, il n’a plus qu’à enlever le montage et le remplacer par un autre qui est disponible prêt à l’emploi. Ca ne lui prend que quelques secondes. Après avoir relancé, il peut profiter de l’attente de la touche pour enlever ses prises et escher un autre montage. C’est également très utile en cas d’accroche et qu’il est nécessaire de casser une des empiles. Un remplacement rapide et efficace du montage est alors un réel avantage !

Toujours dans le but de gagner du temps, Mathieu utilise souvent un support feeder doté de multiples fentes destinées à accueillir le blank de ses cannes. Il apprécie ce type d’accessoire car contrairement à un trépied où il est nécessaire de cibler le godet et les têtes de support étroites en V ou en U, il est ici possible de poser sa canne très rapidement – presque sans regarder. Il y a en effet toujours une fente disponible et il est inutile de viser pour faire reposer la canne. Encore un gain de temps appréciable !

En pêches de roche, il est fréquent que les poissons se mettent à trou lors du combat. On le ressent nettement par une résistance soudaine et le frottement du fil. Exercer une forte traction peut alors rapidement faire casser votre montage. Mathieu vous conseille dans ce cas de détendre votre ligne canne en main et d’attendre. Le poisson ne ressentant plus la tension sort souvent de la faille ou du trou où il était venu se réfugier. Une fois qu’il est en pleine eau, il sera nécessaire de le brider d’autorité afin d’éviter qu’il ne retourne se cacher dans un obstacle. Cette astuce peut permettre de sortir des poissons qui auraient été perdus à cause d’une casse. Ce fut ainsi le cas de cette veirade sortie de sa faille par Mathieu qui est aussitôt allée se refugier dans des coraux dont il a fallu l’arracher.