Durant tout le mois de décembre, Walter n’a pu aller pêcher car sa voiture était immobilisée par une panne sévère. Et - hasard malheureux du destin – lorsque celle-ci a été réparée début janvier, il est tombé malade du covid 19. Des symptômes sans gravité (fièvre, forte toux, etc.) mais qui l’ont contraint à rester chez lui pour se soigner. N’ayant pu pêcher pendant plus de deux mois, ce passionné avait donc hâte de retourner pratiquer sa passion au grand air une fois guéri ! Mi-février, la météo lui indique que le vent baisse en soirée. Et comme à son habitude, il décide donc au dernier moment d’aller faire une session en soirée. De plus, la lune est pleine et se lève à 18.00 h. Il pourra donc profiter de toute la montante. Des conditions idéales selon Walter ! Ayant hâte de pêcher, Il n’hésite donc pas à faire 1 heure de route pour aller sur un de ses spots préférés. Il y pêche depuis enfant et il y a fait de très belles pêches. Après 2 mois et demi d’attente, autant se donner un maximum de chances de toucher du poisson !

À nouveau, Walter utilise son montage urfe avec traînard doté d’un circle hook. Celui-ci lui a permis de faire de très nombreuses prises ces dernières années et il lui fait entièrement confiance. Walter a juste changé son arraché conique car il a remarqué qu’avec ses toutes nouvelles cannes très nerveuses, il lui arrivait de casser au lancer avec une tête de ligne en 57/100. Il a donc opté pour un arraché de 15 m commençant en 23/100 et se terminant par du… 67/100 ! Avec un corps de ligne dans le moulinet en 22/100, il a l’assurance de pouvoir atteindre de très grandes distances de lancer avec un plomb de 150 g ! Walter sait qu’ainsi, il pourra dépasser le large plateau rocheux devant lui et atteindre facilement le couloir de sable situé à plus de 100 / 120 m. Encore ici, la connaissance de la zone fait toute la différence !

Tout le principe du montage de Walter est basé sur l’utilisation de l’urfe – un accessoire de connexion qui est également employé par la plupart des autres membres du team Normandie Appâts. Celui-ci est aussi pratique qu’efficace pour la réalisation d’un montage avec un long traînard bas. En effet, il suffit de l’attacher à l’arraché puis de nouer le traînard au rolling pour qu’il soit opérationnel. Il évite ainsi d’avoir à réaliser des systèmes d’attaches complexes pour l’empile tels que des nœuds de ligatures collés avec des perles clipots, des rollings encadrées de perles collées, etc. C’est aussi simple qu’ingénieux !

L’Urfe pouvant être connecté directement à votre arraché (comme le fait ici Walter), cela vous permet donc de beaucoup mieux charger votre canne lors du lancer avec une bannière plus courte à l’arrière. Cet accessoire permet aussi de limiter considérablement les emmêlements avec une longue empile lors de lancers puissants. L’intérêt est également de pouvoir changer de traînard en un instant pour s’adapter aux conditions – ce qui est plus long avec d’autres montages. L’avantage de l’urfe est enfin de vous permettre de changer de plombée en quelques secondes. Il suffit en effet de remonter la gaine thermorétractable recouvrant l’œillet bas pour remplacer avec facilité votre lest. Une fois la gaine remise en place en la rabaissant de la tige, la connexion est alors très sécurisante et permet les lancers les plus appuyés.

Mais si Walter utilise ici un urfe, ce n’est pas uniquement pour la facilité d’installation ou le changement simplifié du traînard ou encore du plomb. En fait, la principale raison pour laquelle le pêcheur utilise un urfe pour cette session est d’optimiser l’auto-ferrage avec un circle hook ! En effet, par rapport à un montage traditionnel, le traînard est ici en contact direct avec l’inertie du plomb. Dès que le poisson prend l’appât et se déplace avec, le circle joue immédiatement son rôle sans que le poisson ait le temps de sentir la moindre résistance et de recracher. L’ensemble attache du traînard / plomb constituant un bloc compact et rigide, l’urfe optimise considérablement l’auto-ferrage avec un circle hook. C’est même le meilleur montage pour utiliser ce type d’hameçon – et Walter le sait bien !

Pour cette sortie ciblant la daurade royale, Walter s’est procuré de beaux Bibi Normandie Appâts. Avec les nombreux petits poissons indésirables présents dans ce secteur mixte sable / roches, il sait que cet appât lui permettra d’attendre plus longtemps les gros sparidés. En effet, ce ver possède une peau épaisse qui résiste bien aux petits parasites et sa forte section sélectionne les plus beaux spécimens. L’idéal pour les belles daurades royales !

Pour cette session nocturne, Walter utilise des écureuils lumineux. Cet accessoire qui se place entre les deux premiers anneaux de la canne lui permet de voir les touches les plus fines. Légers, ils n’opposent pas de résistance aux méfiants sparidés quand ils mordent. Il offre aussi l’avantage de signaler les touches à revenir – c'est-à-dire lorsque le poisson revient vers le pêcheur après avoir pris l’appât. Walter étant un véritable « geek » concernant le matériel pêche, il a pris soin de placer un écureuil dont la lumière est de même couleur que celle de chacune de ses cannes. Même la teinte du fil employé est identique à celle du blank. Un coté « geek » qu’il partage avec son ami Marc – lui aussi membre du team Normandie Appâts. Comme pour beaucoup de pêcheurs, la passion se transcrit également dans leur matériel !

Après une touche très franche, Walter sort rapidement son premier poisson de l’année 2022. Il s’agit d’un beau sar qui n’a fait qu’une bouchée de son gros bibi. Preuve que son montage urfe avec circle marche sur tous les sparidés. Comme il le fait à chaque entrée de saison depuis qu’il est jeune, Walter libère immédiatement sa première prise de l’année. Une superstition que le pêcheur respecte année après année. Comme une offrande à la mer pour qu’elle soit généreuse le reste de la saison. Beaucoup de pêcheurs ont ce type de superstitions. Walter nous a même parlé lors de son interview d’une personne qui ne pouvait aller pêcher sans son caleçon fétiche – son plus gros poisson ayant été fait avec. Tous les pêcheurs ont au moins un ami ayant de telles superstitions !

Peu après, Walter remarque qu’un de ses écureuils descend rapidement – preuve d’une belle touche à revenir. Se saisissant de la canne, il prend contact en tendant le fil – le ferrage étant inutile avec le circle hook. C’est pendu ! Walter la combat canne haute afin d’éviter que la ligne ne touche le plateau rocheux situé devant lui lors des rushs latéraux. Après plusieurs minutes intenses c’est au tour d’une belle daurade royale d’être échouée.

Après deux mois sans pêcher, Walter est ravi. La daurade royale est son poisson préféré et ce beau spécimen dépassant le kilo n’en a que plus de valeur !

Mais alors qu’il se prend en photo avec son retardateur, Walter voit soudain un de ses écureuils littéralement sauter en l’air suite à une touche ultra puissante. Il se saisit de la canne mais il ne sent aucun poids. Après avoir récupéré sa ligne, il constate que le bibi est parfaitement intact. Peut-être s’agit-il d’un gros poisson qui est passé sur son fil ? Un des nombreux mystères tel qu’on peut vivre en pêche et qui n’auront jamais de réponse.

Walter sait que la fin de la montante est à minuit mais il décide d’insister un peu plus pendant une heure. En cette nuit de février, les températures ont tellement baissé qu’il commence à avoir vraiment froid. Afin de se revigorer, il a bu durant toute la soirée du thé vert conservé au chaud dans un thermos. Alors qu’il prend le départ vert 1.00 h du matin, son thermos d’1 litre a été entièrement vidé. Et même après une heure de route pour rentrer chez lui et la fatigue de cette longue journée, Walter nous avouera qu’après avoir bu autant de thé, il n’a pu dormir de toute la nuit ! Que ne ferait-on pour sa passion ?