Pêches profondes du merlu

Publié le vendredi 8 janvier 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Beau merlu pris par Marc Puig avec un montage pêche profonde doté d'octopus

 

 

Le merlu

 

Nom scientifique : Merluccius merluccius 
Famille : Merlucciidae (Merlucciidés)
À noter : ce poisson fait partie du large groupe des gadiformes regroupant la morue, le lieu, le tacaud, le merlan, etc.
Noms communs : Merlu, merlu blanc, merlu européen. Notez qu’il est nommé à tort merlan dans certaines régions méditerranéennes (ex : Languedoc) ou encore colin dans son appellation commerciale.

 

Gravure extraite du livre « Les poissons » de Gervais et boulart – 1877 – Source Wikimedia (ndlr : reproduction de cette gravure libre de droit car comme le stipule la loi, ce document a perdu ses droits d’auteur puisqu’il a été publié il y a plus de 70 ans.)

 

Le merlu est un poisson carnassier qui peut atteindre 1,4 m de long pour un poids maximal de près de 15 kg. Le merlu est facilement identifiable par sa large gueule très fendue dotée d’un grand nombre de dents pointues visibles même bouche fermée. On reconnaît également ce prédateur par son corps fusiforme et allongé qui présente deux nageoires dorsales. La première est plus haute et triangulaire. Plus basse, la seconde court tout le long du dos pour devenir plus haute et ronde au niveau de la naissance de la queue. La nageoire anale reproduit à l’opposé le même profil que la seconde dorsale. Le merlu dispose de très petites écailles cycloïdes. Le dos est de couleur grise et brune, ses flancs sont argentés et son ventre est blanc.

 

 

La taille minimale de capture du merlu

 

Merlus pris en pêche très profonde (240 m)

 

Réglementation :
Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du merlu est de 27 cm en Atlantique, Mer du Nord, Manche et de 20 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »
Retrouvez toutes les tailles minimales de capture officielle dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce lien : 
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027093867&dateTexte=&categorieLien=id

 

Merlu pris avec un inchiku boosté aux appâts

 

Le merlu est une espèce bentho pélagique et démersale – ce qui signifie qu’il vit près du fond durant la journée et qu’il remonte en pleine eau pour chasser durant la nuit. Ce prédateur vit généralement dans des fonds importants pouvant atteindre près de 1000 m de profondeur. Même s’il peut être occasionnellement près des côtes, il se trouve surtout dans des fonds situés entre 70 et 350 m. Cette espèce apprécie les substrats meubles de type sédiments ou sablo-vaseux. Jeune, le merlu se nourrit surtout de crustacés et de mollusques puis, au fur et à mesure qu’il grandit, son alimentation est surtout composée de poissons et de céphalopodes. Il est à noter que ce poisson est beaucoup plus présent en Atlantique qu’en Méditerranée où les captures sont plus rares.

 

Le saviez-vous ?

Merlu de l’aquarium Finisterrae de Corunna et Galice (Espagne) – source Wikimedia

Le terme merlu et son nom scientifique Merluccius ont pour origine l’ancien mot provencal « merluche » (ou merlusse) signifiant un poisson commun. Vous noterez que ce poisson est un des plus pêchés commercialement en Europe car il est très prisé des consommateurs pour sa chair fine légèrement saumonée.

 

 

Les bons appâts pour le merlu

 

Lamelles de blanc de calamars et bibis Normandie Appâts

 

Pour ces pêches profondes, il sera nécessaire d’utiliser des appâts suffisamment robustes pour résister aux nombreux petits poissons indésirables. De belles bouchées permettront également de sélectionner les beaux poissons recherchés en pêches profondes tels que les merlus ou même encore les pagres, les chapons, les dorades roses, etc. Concernant l’utilisation de vers, de beaux Bibis ou des Rags Normandie Appâts seront des appâts très attractifs sur toutes ces espèces. Il sera également possible d’utiliser des lanières de calamars coupées en forme de feuille afin qu’elles ondulent dans le courant.

 

Bibis Normandie Appâts
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De forte section, le Bibi est un appât conséquent qui permet de sélectionner les beaux poissons. Sa couleur blanc nacré et sa légère phosphorescence visible par les poissons feront qu’il sera repéré sur de grandes distances. Grâce à sa peau épaisse et robuste, il résiste bien aux dents des petits poissons indésirables dans l’attente de beaux prédateurs capables de le gober entièrement.

 

Les Bibis Normandie Appâts eschés à l’aiguille sont parfaits pour les pêches profondes !

 

Rags Normandie Appâts
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Ce ver épais et charnu représente une belle bouchée pour cibler de gros poissons. Ses sucs hyper puissants sont très attractifs et sont repérés de loin par les beaux prédateurs. Esché à l’aiguille de telle façon que la tête se trouve au niveau de l’hameçon, ce ver est très résistant.

 

 

Pêches profondes du merlu au montage octopus

 

A la canne, le merlu sera surtout recherché dans des fonds compris entre 70 et 200 m. Les pêches de nuit en bateau étant rares (surtout dans de telles profondeurs !), ce poisson bentho pélagique restant sur le fond durant la journée sera alors pêché directement sur le substrat.

 

 

Marc avec un joli merlu pris en grandes profondeurs au montage octopus

 

Montage pêche profonde avec octopus

 

Encore ici le montage octopus spécial pêches profondes sera idéal pour la pêche de ce poisson de grands fonds. Monté sur un bas de ligne de 60/100, ce montage dispose d’empiles montées sur des perles clipots leur assurant une parfaite rotation multidirectionnelle dans les courants. Ces empiles sont assez courtes (40 à 60 cm) et réalisée dans du fluorocarbone de 50/100. Avec la rigidité naturelle de ce matériau dans de tels diamètres et l’utilisation des perles, les risques d’emmêlements sont ainsi fortement réduits.

 

Hameçons ronds à palette de type « chinu »

 

Le hameçons chinu à palette permettront de faire remonter le ver sur le fil en utilisant une aiguille à escher – lui assurant ainsi une bien meilleure tenue et une présentation parfaite. Ceux-ci seront choisis en grande taille (1/0 à 4/0) afin de correspondre à la large gueule de tous les prédateurs de grands fonds - dont les merlus.

 

Marc en train d’enfiler un octopus sur l’empile de son montage

 

Un octopus placé en teaser devant l’hameçon apportera une plus grande attractivité à votre appât. Parfaite imitation d’un petit calamar, il attirera le merlu sur de grandes distances car cette espèce est très friande de céphalopodes.

 

 

Il sera possible d’intercaler une perle phosphorescente entre l’hameçon et l’octopus afin d’éviter qu’il ne camoufle entièrement l’appât ou qu’il ne vienne se tasser dans la courbure de l’hameçon. Un nœud double réalisé sur l’empile quelques centimètres devant l’hameçon bloquera la perle. La tête creuse de l’octopus viendra alors en butée contre elle quelques centimètres avant l’hameçon. La perle étant ronde, celle-ci évitera que la tête du leurre souple ne se déchire sous la pression des courants. Ce montage permet une excellente présentation de l’appât, un ferrage optimisé (la pointe de l’hameçon est bien découverte) tout en bénéficiant de toute l’attractivité de l’octopus.

 

 

Pêche du merlu au leurre boosté avec de l’appât

 

Un inchiku boosté avec de l’appât est très efficace sur le merlu !

 

Il est également possible de pêcher le merlu avec un inchiku ou un madaï jig boosté à l’appât. Ces leurres lourds et denses seront parfaits pour suivre au plus près les reliefs du fond en « pêches à raser ». Le madaï jig imite à merveille un petit poulpe nageant d’un rocher à l’autre. L’inchiku évoquera à la perfection un petit calamar juvénile. Ces céphalopodes constituent de véritables friandises pour tous les prédateurs en grandes profondeurs – dont bien sûr le merlu. Le madaï jig rendra l’appât bien plus attirant grâce à sa jupe constituée de fins brins de silicone qui crée de subtiles vibrations attractives. Celle-ci émet de multiples vibrations et présente des effets de volume en s’écartant et se contractant successivement lors de la nage. L’inchiku offrira l’avantage d’une nage très souple grâce à l’articulation entre son corps et l’octopus. En eschant les assist hooks de ces leurres avec une lanière de calamar, un bibi ou un Rag, cette combinaison est hyper efficace ! En passant au plus près des failles, des trous ou des remontées rocheuses, vos chances de capturer un beau poisson benthique sont démultipliées. Dans les deux cas, ces leurres permettront des pêches très précises car vous pourrez caresser au plus près les dénivelés du fond où se trouvent les merlus.

 

 

Pêche du merlu en très grandes profondeurs

 

Le moniteur guide de pêche Fabien Harbers avec un beau merlu pris à plus de 300 m de profondeur au moulinet électrique

 

Le merlu étant un poisson pouvant vivre très profondément, il sera également possible de le rechercher dans des fonds compris entre 200 et 400 m environ. En effet, comme nous vous l’avons précédemment précisé, même s’il est possible de trouver des individus jusqu’à près de 1000 m, ce sont dans de telles profondeurs qu’il sera le plus présent. Pêcher à plus de 200 m de profondeur avec un ensemble classique serait trop difficile à long terme. Le poids des plombs nécessaires pour atteindre ces fonds balayés de puissants courants cumulé avec une ou plusieurs prises rendent en effet cette technique éreintante avec un simple moulinet. Dans de telles profondeurs, il sera ainsi conseillé de rechercher le merlu et les autres poissons de grands fonds au moulinet électrique. Avec de bons appâts très résistants tels que le Bibi ou la lanière de calamar, cette pêche peut être ultra productive et il n’est pas rare de faire plusieurs dizaines de kilos de poissons en une session. Le merlu étant un poisson très abondant dans certaines zones, il est fréquent de toucher de très nombreux poissons à la suite sur certains secteurs.

 

Le merlu peut être pêché en grandes profondeurs