Mathieu Courtin est un compétiteur acharné qui ne cesse de peaufiner ses techniques pour améliorer ses résultats. Ainsi, le double champion de France surfcasting (2010 et 2018) a développé des stratégies et utilise des astuces spécifiques pour la pêche des marbrés. La pêche de ce sparidé est si technique qu’il considère que la recherche de cette espèce en plage est le symbole même du surfcasting. Ainsi, ce poisson est d’ailleurs un de ceux qu’il préfère pêcher. Mathieu nous livre ici quelques précieux conseils ainsi que de nombreuses astuces pour mieux pêcher ce sparidé si craintif en surfcasting.

Bien que les marbrés soient souvent recherchés très loin du bord, ils peuvent aussi évoluer assez près des côtes. Pour ce poisson, Mathieu utilise son montage fétiche spécial longues distances en se basant sur un principe simple : « qui peut le plus peut le moins » ! Il peut donc couvrir toutes les distances avec un seul montage. L’avantage de ce montage est de disposer de 2 longues empiles de 130 cm. En fluorocarbone d’un diamètre de 22 à 24/100, celles-ci offrent un maximum de discrétion pour tromper ces sparidés si méfiants. De grande taille, elles retardent le moment où le poisson ressent le poids du plomb et l’auto-ferrage est donc optimisé. Il est d’ailleurs rendu d’autant plus efficace par l’utilisation d’hameçons fins de fer dotés d’un excellent piquant en tailles 4 ou 6. Ils sont très légers et sont ainsi mieux aspirés par les poissons tout en étant suffisamment robustes pour résister à la mâchoire de ces sparidés.

Pour la fixation de ses empiles, Mathieu utilise un mini-rolling maintenu en place par des micro-perles collées. Cet ensemble minimise les risques d’emmêlements et permet une rotation multidirectionnelle parfaite des empiles. Choisis dans de très petites tailles, ces accessoires participent à l’aérodynamisme du montage durant son vol et augmentent donc les distances atteintes.

Pour la pêche en surfcasting des marbrés, Mathieu optimise au maximum l’organisation de son poste. Ces sparidés vivent en groupes parfois très denses et la pêche de toute une soirée peut être réalisée uniquement avec quelques passages de marbrés évoluant en bancs – voire même un seul. Il est donc nécessaire d’être rapide et ultra réactif pour intercepter un maximum de poissons lors de leurs déplacements. C’est d’autant plus délicat que cette pêche se déroule de nuit et rechercher le moindre accessoire est une perte de temps qui se paie…en poissons ! Le poste de Mathieu est donc organisé pour que chaque objet ait une place bien définie et que tout lui tombe sous la main rapidement.

Ainsi, il dispose d’un trépied pour ses cannes – ce qui les rend toutes deux immédiatement accessibles à la moindre touche. Il utilise même un râtelier dont les bras transversaux dotés d’encoches peuvent accueillir en quelques secondes des montages. Ils peuvent ainsi recevoir d’un côté ceux qu’il vient de récupérer et dont les appâts doivent être changés et de l’autre ceux qui sont déjà eschés et prêts à être lancés. Mathieu peut même utiliser deux râteliers différents pour chaque usage afin d’être encore plus rapide. C’est un gain de temps considérable !

Mathieu dispose aussi d’une tablette à appâts placée à hauteur d’homme. Très pratique à l’usage en action de pêche, elle lui permet un eschage très rapide. Ses compartiments séparés accueillent de façon distincte ses appâts et cette tablette lui sert même à avoir à portée de main de petits accessoires indispensables comme les aiguilles à vers, les ciseaux, l’élastique à ligaturer, etc.

La marbré est un sparidé qui peut se rechercher en surfcasting une grande partie de l’année – de l’été jusqu’en plein cœur de l’hiver – c'est-à-dire jusqu’à fin février. Il est souvent nécessaire d’effectuer des lancers à très grandes distances pour trouver les bancs – surtout durant les mois les plus froids. Mais pour autant, la seule recherche de la distance ne vous garantie pas de belles pêches de marbrés ! Ainsi, Mathieu a fait de très belles pêches de marbrés à des distances moyennes ou même à quelques dizaines de mètres du bord !

Ainsi, Mathieu n’hésite pas à systématiquement lancer un montage à 20 / 30 m du bord à peine en début de saison. En effet, les poissons n’hésitent alors pas à se rapprocher très près des côtes dès que les eaux se sont suffisamment réchauffées. De même, il est fréquent que ces poissons vivant en groupe se trouvent à des distances intermédiaires durant la belle saison. Ainsi, la stratégie de Mathieu est de placer ses 3 cannes à différentes distances afin de localiser la zone de passage du banc de marbrés. Par exemple, il en place une à distance de lancer maximale, une autre à 100 m et la dernière à 70 m. Dès la première prise à une distance définie, Mathieu relance ses deux autres cannes de chaque côté à distance équivalente. Ce poisson grégaire évoluant en bancs parallèlement à la côte, le but du jeu est ici d’essayer d’anticiper le sens de déplacement du groupe. Une fois celui-ci repéré et en étant très rapide, il est alors possible de multiplier les prises dans le même banc.

Le ver de sable est certainement un des meilleurs appâts pour cibler le marbré en plage. Poisson fouisseur, le marbré mange régulièrement des vers de sable dans son environnement naturel. C’est d’ailleurs pour lui une véritable friandise ! Cet appât est assez robuste une fois esché à l’aiguille et sa faible section le rend très aérodynamique. Il est donc parfait pour les lancers longues distances. Mathieu l’utilise donc régulièrement – surtout lorsque les poissons sont difficiles.

Mais ce ver n’est pas le seul que le compétiteur utilise pour rechercher le marbré. Ainsi, il place souvent d’autres vers plus charnus tel qu’un Américain ou un morceau de Ver de chalut sur une ou deux cannes. Il privilégie surtout ces appâts pour les montages situés aux plus grandes distances car ils tiennent beaucoup plus longtemps face aux petits poissons et permettent donc de faire des calées plus longues.

Ces appâts permettent de varier les menus afin de définir celui que préfèrent les marbrés ce jour-là, mais pas uniquement. Ces gros vers sont également idéaux pour sélectionner les plus gros spécimens. Il peut même arriver dans certaines circonstances que ces appâts soient préférés par les marbrés. C’est ainsi souvent le cas du Ver de chalut sur les plages de galet.

Quand le marbré se saisit de l’appât et revient vers la côte, il ne fait que détendre la ligne et ne produit pas de touche sur le scion de la canne. C’est même une des spécialités de ce poisson ! Afin de repérer ce type de touche, Mathieu utilise donc un écureuil lumineux positionné sur le fil entre les deux premiers anneaux.

Lorsque la ligne se détend, ce petit lest descend – ce qui vous indique clairement qu’un poisson ayant mordu est en train de revenir vers vous. Cet accessoire est particulièrement utile avec les marbrés car ils produisent très souvent ces « touches à revenir ». Vous augmentez ainsi de façon significative le nombre de prises lorsque vous pêchez ce poisson !