Originaire d’Espagne, Marc Puig ne s’est installé en France qu’il y a quelques années. Ce pêcheur passionné connaissait parfaitement ses plages ibériques et leurs particularités. Mais depuis qu’il est dans le sud de la France, notre pêcheur sait qu’il doit désormais découvrir de nouveaux spots et connaître toutes leurs caractéristiques. Ainsi, un spot de pêche n’est pas une zone géographique où le poisson est toujours présent et où il est toujours mordeur. Un secteur peut être interessant à certaines heures et occasionner des bredouilles à d’autres périodes. Saisons, marées, pêche de jour ou de nuit, appâts spécifiques, distances de lancer, etc. Encore ici, la connaissance parfaite d’un spot fait clairement la différence en termes de résultats ! Cette prospection est exaltante car elle ouvre tous les champs du possible. Mais elle s’avère toutefois difficile car elle nécessite beaucoup de temps et d’abnégation.

Ainsi, Marc a décidé d’aller prospecter une plage de Camargue prometteuse. Sa configuration ressemble à s’y méprendre aux plages espagnoles où il avait l’habitude de pêcher car elle offre une très faible déclivité. Il a ainsi constaté qu’il avait encore pied à près d’une centaine de mètres du bord. Habitué à ce type de plage plate, le pêcheur sait qu’il est nécessaire de rechercher les plus grandes distances possibles lors des lancers. Les beaux poissons doivent en effet être recherchés dans des profondeurs suffisantes ! Avec son expérience, Marc sait également que ces plages offrant une très faible déclivité disposent généralement d’un seuil à une certaine distance où les fonds augmentent soudainement. Cette marche est très propice à la pêche car elle accumule la nourriture transportée par les courants et les belles daurades royales ont l’habitude de s’y nourrir.

Sur cette plage, cette déclivité se situe très loin – presque à la limite des meilleurs lancers que Marc peut réaliser. Et encore ici, Le pêcheur fait confiance à son montage longues distances ultra polyvalent. Ce dernier est directement réalisé sur son arraché conique de 15 m. La tête de ligne en 57/100 permet d’encaisser la pression considérable d’un lancer hyper puissant avec un plomb lourd. Le diamètre décroît progressivement sur toute la longueur pour atteindre un diamètre de 20/100 en queue de ligne. Ce diamètre étant très proche du 16/100 que Marc utilise en corps de ligne, le nœud est ainsi très fin et passe beaucoup mieux dans les anneaux – ce qui évite de freiner le montage durant son vol. Ce type d’arraché associé à une ligne aussi fine est idéal pour des lancers longues distances !

Le montage de Marc est simplifié au maximum. Il ne possède que très peu d’éléments et ceux-ci sont choisis dans les plus petites tailles possibles. Cela permet de gagner en aérodynamisme et donc en distances de lancer. Ainsi, l’attache du traînard est juste constituée d’un mini rolling maintenu en place par de petits stop floats.

Ces derniers ont un coulissement dur qui offre une certaine résistance pour un bon auto-ferrage et la possibilité de positionner à votre guise cette attache sur l’arraché. Vous pouvez donc la placer en hauteur pour avoir une empile ou en position basse afin d’obtenir un traînard – rendant ce montage très polyvalent. Des micro-perles intercalées entre l’émerillon et les stops floats agissent comme des roulements à billes pour assurer une parfaite rotation multidirectionnelle de l’empile.

Pour cette plage offrant de très faibles profondeurs et des eaux cristallines, le traînard en fluorocarbone de Marc est très long (3 m) et fin (23/100) pour un maximum de discrétion. Fidèle à ses habitudes, le pêcheur utilise un hameçon rond de type « chinu » à hampe courte coloris « gold » car il estime que ses reflets dorés attirent les sparidés sur de grandes distances.

Pour cette journée, Marc est avec sa compagne. Il est donc plus en villégiature qu’en pêche à proprement parler. C’est juste une bonne occasion pour tendre deux cannes afin de connaître le potentiel du secteur.  Il est donc sorti avec très peu de matériel et n’a pris qu’une boîte de Bibis fusibles Normandie Appâts. L’origine du nom de ces vers vient de leur ressemblance avec un fusible électrique, aussi bien par leur forme que par leur petite taille. Possédant une peau proportionnellement plus épaisse que de gros bibis, ces derniers sont donc plus robustes – ce qui leur permet de très bien résister aux lancers puissants. Petits et de faible section, ils sont également beaucoup plus aérodynamiques et vous permettent donc d’effectuer des lancers à de très longues distances.

Marc n’a découvert que récemment l’efficacité des Bibis fusibles Normandie appâts lors d’une session pêche. Ainsi, ces appâts lui ont permis de prendre 5 magnifiques daurades royales en décembre dernier. De quoi motiver notre pêcheur pour cette pêche sur un tout nouveau spot qu’il ne connaît pas. Par affection, Marc surnomme même depuis les bibis fusibles « les bonbons à daurades » - c’est dire la confiance qu’il porte à cet appât !

Marc enchaîne rapidement quelques petits pageots acarnés, des marbrés juvéniles et autres sparaillons. Le pêcheur souhaitant cibler de plus beaux sparidés, il remplace aussitôt son hameçon de 4 par un modèle 1/0. Cette taille correspond d’ailleurs parfaitement à la taille du bibi fusible et Marc espère ainsi toucher de plus gros poissons. L’attente est très longue car les poissons sont peu présents. Pendant qu’il patiente, Marc est étonné de constater que la mer recule à une vitesse étonnante. Alors qu’il est en Méditerranée, la très faible déclivité de cette plage associée aux gros coefficients de marée font que la mer s’est éloignée de plus d’une dizaine de mètres en près d’une heure. C’est dire si la pente de cette plage est faible !

Avec l’absence de touches, Marc vérifie de temps en temps ses appâts et relance à plusieurs reprises. Mais il a beau faire, le scion reste immobile – signe que les poissons ne sont pas au rendez-vous. La mer ayant découvert de vastes zones, il en profite avec son amie pour glaner des coquillages. Et à son grand étonnement, ils ramassent de grandes quantités de coquillages tels que des tellines, des palourdes et même des couteaux. La pêche, c’est aussi être en harmonie avec la nature et profiter de ce qu’elle peut apporter !

Après plusieurs heures d’attente, Marc repère enfin une touche sérieuse sur son scion. Dès le ferrage et les premiers coups de tête, il sait déjà qu’il s’agit d’un sparidé. Il combat bien mais le poisson n’est pas énorme. Le poisson est vite échoué et comme il le pensait lors du combat, il s’agit bien d’une daurade royale.

Juste après la photo d’usage, Marc s’empresse de décrocher soigneusement le poisson. L’hameçon est piqué au bord des lèvres et la daurade n’est pas blessée. Bien que le poisson fasse plus de 30 cm (soit bien plus que la taille légale), le pêcheur choisit de le libérer.

Cette daurade sera la seule de la matinée. Marc et son amie ont donc eu tout loisir de ramasser de nombreux coquillages dont des couteaux et de délicieuses tellines. Cette récolte très productive montre néanmoins au pêcheur que la zone a de quoi attirer les sparidés ! Il aurait ainsi gagné à venir lors de la montante car les poissons doivent profiter de la montée des eaux pour glaner ces coquillages. Marc n’aurait jamais imaginé que la marée ait pu avoir autant d’incidence sur cette plage ! Ce type de pêche de prospection sert après tout à connaître les spécificités d’une zone et un bon pêcheur doit avoir la faculté de s’adapter à son environnement. Comme pour d’autres secteurs, Marc sait donc que ce spot est peut être productif à d’autres heures ou avec des conditions différentes et qu’il faudra y revenir plusieurs fois pour connaître tout son potentiel. Car comme pour beaucoup d’autres choses dans la vie, les résultats pêche dépendent directement de la connaissance du milieu et surtout…de l’obstination du pêcheur !