Nom scientifique : Phycis Phycis 
Famille : Gadidae (Gadidés)
Noms communs : Mostelle, mostelle de roche, mostelle brune, mustèlo (provencal), etc.

La mostelle atteint une taille maximale de 60 / 65 cm pour un poids pouvant avoisiner près de 3,5 kg. De forme oblongue et fusiforme, la mostelle est un gagidé (famille de la morue). Elle est facilement reconnaissable par son barbillon sous le menton ainsi que par ses nageoires pelviennes en forme de filaments dont elle se sert pour tâtonner le substrat lorsqu’elle évolue sur le fond. Elle possède deux nageoires dorsales – le première étant petite et arrondie alors que l’autre court sur tout le dos jusqu’à la queue. Vous noterez que la nageoire caudale, dorsale et anale disposent toutes les trois d’un pourtour blanc. La mostelle est généralement de couleur marron avec des variantes brun foncé à clair.

Réglementation :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la mostelle est de 30 cm dans le secteur conjoint « Atlantique, Mer du Nord, Manche » et en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »
Retrouvez toutes les tailles minimales de capture officielle dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce lien :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000026582642/

L’aire de répartition de la mostelle se situe en Atlantique et en Méditerranée. Ce poisson est benthique et il vit au plus près du fond dans les zones rocheuses et coralligènes. Il se camoufle généralement dans les anfractuosités, les failles et les cavités rocheuses où il passe la journée pour ne sortir qu’à la nuit tombée. Ce prédateur nocturne se nourrit de petits poissons, de crustacés, de petits céphalopodes ou de vers. La mostelle peut se trouver aussi bien dans quelques mètres de fonds que dans des profondeurs pouvant dépasser les 200 m. Il est à noter qu’avec ses habitudes nocturnes, les pêcheurs pourront surtout la trouver de jour dans des profondeurs importantes où la lumière ne pénètre plus (100 m et plus). C’est la raison pour laquelle ce poisson assez courant en Méditerranée est rarement touché par les pêcheurs à la ligne. Il faut en effet présenter un appât au plus près de son antre pour qu’elle morde. Se pêchant occasionnellement, la mostelle est connue pour sa chair très fine et goûteuse mais celle-ci est fragile et doit être mise au frais rapidement pour ne pas se gâter. Signalons que ce poisson grandit et grossit rapidement, ce qui fait qu’il est fréquent de pêcher des individus de belle taille (plus de 50 cm).

Comme nous vous l’avons indiqué, la mostelle est un poisson qui sera surtout recherché dans des profondeurs importantes situées entre 100 et 200 m. La lumière ne pénétrant que très peu dans de tels abysses, les chances de rencontrer ce prédateur nocturne seront ainsi plus élevées. Mais encore ici, prétendre cibler spécifiquement ce poisson lors d’une session serait illusoire et c’est en pêchant tous les types de prédateurs présents sur zones qu’on pourra en toucher occasionnellement. Sachez néanmoins qu’à l’instar des « pierres à chapons », certaines zones possèdent de fortes populations de mostelles. Nous connaissons ainsi des pêcheurs ayant des spots si riches en mostelles qu’ils en pêchent systématiquement à chaque sortie !

Le montage pêche profonde avec octopus est ainsi parfait pour espérer prendre ce prédateur. Pour pêcher dans ces fonds importants (entre 100 et 200 m) où les courants y sont puissants, celui-ci est constitué de fluorocarbone de forts diamètres dont la rigidité naturelle limite considérablement les emmêlements. Ainsi, le bas de ligne est en 60/100 et les empiles relativement courtes (40 à 60 cm) sont en 50/100.

Un hameçon « chinu » à palette fort de fer mais à l’excellent piquant sera disposé au bout de chaque empile. La palette offre l’avantage par rapport à un œillet de vous permettre d’escher plus facilement et plus proprement des vers (ex : Bibis, Rags, etc.) avec une aiguille à vers en les faisant remonter sur le fil. La présentation ainsi que sa tenue face aux courants seront ainsi bien meilleures et vous éviterez que le ver ne vienne se tasser dans la courbure de l’hameçon – le rendant alors bien moins efficace. Cet eschage évitera également que les poissons chipoteurs mordant du bout des lèvres (ex : sparidés) ne vous dévore l’appât sans se faire prendre.

De petits octopus aux couleurs fluos et phosphorescents de 5 à 6 cm sont enfilés sur chaque empile en ayant pris soin de faire une petite fente dans la tête afin de permettre le passage du fil. Ces leurres souples sont particulièrement efficaces comme teaser en pêches profondes car les céphalopodes sont un des maillons essentiels de la chaîne alimentaire des poissons carnassiers dans ces abysses. En se gonflant et en se rétractant successivement dans le courant, les octopus créent des effets de volumes très attractifs. Les longs tentacules émettent également des vibrations qui attirent les carnassiers sur de grandes distances. Associé à un bon appât, c’est un teaser idéal pour les beaux prédateurs (mostelles, pagres, chapons, etc.).

Le montage avec des perles clipots (ou « perle à quatre trous ») permettra une parfaite rotation multidirectionnelle des empiles. Ces perles seront bloquées sur le bas de ligne par de simples nœuds doubles de chaque côté. L’empile sera également bloquée par ce type de nœud. Il suffit de passer deux fois dans la boucle avant de serrer – ce qui crée un nœud plus gros venant en butée contre le trou de la perle. Un montage avec des nœuds de ligatures collés offre plus de résistance linéaire mais ce type de montage avec des nœuds est une solution simple et très pratique quand on doit faire son montage sur le bateau !

En pêches profondes, il sera nécessaire d’avoir des appâts résistants et très sapides. Des lanières de calamars coupés en forme de feuille, du Bibi ou encore des Rags Normandie Appâts seront ainsi parfaits pour pêcher en grandes profondeurs.

Le bibi est très intéressant pour les pêches profondes. De grande taille et de forte section, seuls des poissons ayant une gueule suffisamment grande peuvent le gober intégralement - permettant ainsi de sélectionner les belles prises. De même, sa peau épaisse ne peut être attaquée par les nombreux petits poissons indésirables vivant sur le fond.

Cette grande résistance évitera donc que vous ne pêchiez à blanc – ce temps perdu limitant automatiquement le nombre de vos prises. Sachez également que l’intérieur du bibi possède une légère phosphorescence que les poissons peuvent distinguer dans le noir, - le rendant ainsi très intéressant pour pêcher dans l’obscurité régnant dans les grandes profondeurs.

Le Rag est un ver épais et charnu pouvant atteindre près de 20 cm qui permet donc de proposer une belle bouchée correspondant bien à la large gueule de la mostelle ainsi qu’à sa voracité. Le Rag Normandie Appâts présente de nombreux avantages pour les pêches en grande profondeur. L’obscurité régnant dans ces abysses, sa légère phosphorescence visible par les poissons et ses sucs attractifs très puissants attirent les poissons sur de grandes distances. Enfilé à l’aiguille à escher de telle façon que la tête très robuste se trouve au niveau de la pointe de l’hameçon, ce ver résiste également très bien aux attaques des petits poissons.

La mostelle est un poisson vivant uniquement sur le fond (espèce benthique). Contrairement à ce qu’on pourrait penser, une mostelle de bon poids offre un joli combat mais sachez néanmoins que celui-ci ne se déroule qu’à proximité du substrat. En effet, comme certaines espèces telles que le lieu, ce poisson supporte très mal une remontée rapide de profondeurs importantes.

Ainsi, ce poisson subit un important barotraumatisme (expansion de l’air contenu dans la vessie natatoire) au bout de 20 à 30 m de remontée. Pêché profondément, il se remonte ainsi presque tout seul arrivé à une certaine profondeur car sa vessie le fait flotter comme un ballon. Tout comme pour le lieu, il n’est ainsi pas rare qu’un poisson ayant cassé la ligne ou s’étant décroché de l’hameçon remonte de lui-même des profondeurs pour flotter à la surface à proximité du pêcheur. Cette anecdote arrive plus fréquemment qu’on ne le croit et certains pêcheurs en ont eu plusieurs fois l’expérience dans leur vie ! Cette particularité fait que lors de pêches très profondes, sa relâche est impossible car elle est morte ou mourante arrivée en surface. Les gourmets ne s’en plaindront pas car sa chair est d’une grande finesse. Celle-ci étant néanmoins très fragile, il sera vivement recommandé de la mettre au frais aussitôt pêchée puis de la consommer rapidement.