En ce début juillet, Walter nous invite à partager avec lui une sortie pêche à la calée avec deux types de crabes différents distribués par Normandie Appâts : les crabes verts et les crabes roses. Pour cette cession ciblant prioritairement les belles daurades royales, Walter nous explique le montage utilisé :

Walter étant un adepte de la pêche à la calée au crabe pour cibler les grosses daurades royales, il dispose de plusieurs montages coulissants différents. Pour celui-ci, il utilise un corps de ligne en 30/100 car il n’est pas nécessaire de lancer très loin en pêche à la calée. En effet, dans les structures portuaires, les digues ou en côte rocheuse, les poissons s’alimentent généralement très près de la côte – parfois même directement sur les roches du bord. Tout comme Walter, évitez donc de vous trouver trop près de l’eau afin d’éviter que les daurades vous voient – ce qui les ferait fuir.

Pour ce montage, Walter utilise un coulisseau transparent qui offre l’avantage de permettre de changer rapidement et facilement de plombée afin de pouvoir s’adapter aux différentes conditions rencontrées (vent, profondeur, courants, etc.) La matière plastique de ce coulisseau offre également une bien meilleure glisse du fil, ce qui est un réel atout face aux daurades royales dont les plus gros spécimens sont généralement très méfiants. Ainsi, en opposant beaucoup moins de résistance que la canal interne d’un plomb, celui-ci optimise grandement vos chances de toucher de beaux poissons.

Il utilise un plomb LSC Concept de 80 g dont le revêtement est bleu – blanc – rouge comme le drapeau français. Walter aime utiliser des plombs de couleur car il a constaté qu’ils avaient tendance à attirer les daurades royales qui sont curieuses lorsqu’elles sont en quète alimentaire. Il espère que le contraste apporté par les trois coloris amplifiera cette attirance et que le plomb sera visible par les sparidés sur de plus grandes distances. Afin de protéger le nœud raccord situé entre son corps de ligne et le rolling tenant le bas de ligne, Walter intercale deux perles.

Bien qu’il utilise également des circle hooks pour la pêche des daurades royales, il a ici choisi pour cette cession d’utiliser un bas de ligne avec montage Wishbone pour armer ses crabes. Avec ces fortes chaleurs et la profusion de nourriture, les daurades royales sont en effet devenues très difficiles et elles mangent du bout des dents. La présence de deux hameçons de chaque côté du crabe lui donne ainsi plus de chance de pouvoir ferrer correctement un de ces beaux sparidés chipoteurs mordant si mal. Le montage wishbone est constitué de deux courtes empiles accolées dont chacune est dotée d’un hameçon rond à palette de type « Chinu » n° 4 à 1. On peut aussi bien utiliser des hameçons à monter soi-même que des hameçons déjà montés.

Pour ce bas de ligne, Walter utilise du fluorocarbone pour sa résistance à l’abrasion et sa légendaire discrétion.

Le montage wishbone est très simple à réaliser. Il suffit de prendre l’extrémité du bas de ligne et de superposer un brin de même diamètre. En formant une boucle puis en y passant trois fois les deux brins, il suffira de serrer progressivement en humectant afin d’éviter l’échauffement. Une fois le brin excédentaire du haut coupé, vous avez ainsi deux empiles accolées. Avant de réaliser ce montage wishbone, Walter vous conseille de monter vos hameçons au préalable. Il sera ainsi bien plus facile d’avoir deux brins de longueur égale. Un montage Wishbone aux brins inégaux déséquilibrerait le crabe. Le principe reste le même si vous utilisez des hameçons déjà montés.

Walter apprécie particulièrement les 15 premiers jours du cycle lunaire pour aller pêcher les belles daurades royales. Avec les très fortes chaleurs de ce mois de juillet sur la façade méditerranéenne, Walter a choisi de commencer à pêcher très tôt afin de profiter au mieux de la fraîcheur du matin. Cet horaire jusqu’au créneau situé entre midi et 14.00 h est également très favorable à la prise de belles daurades royales. Il est déjà sur poste dès 5.00 h du matin. L’idéal est en effet d’arriver assez tôt pour que les cannes soient installées juste avant le lever du soleil – un moment qui a souvent réservé de belles surprises à Walter !

Et en effet, à peine a-t’il lancé sa seconde canne qu’il enregistre une touche violente. Il prend contact avec le poisson tout en réglant son frein qui était desserré en attente de la touche. Les violents coups de tête ainsi que les rushs puissants lui indiquent de façon certaine qu’il s’agit d’une très belle daurade royale. Mais alors qu’il combat, la ligne s’immobilise soudain. Une accroche ! Walter aura beau faire mais impossible de dégager son montage et il finit par casser. Dommage : il devait s’agir d’un poisson de plusieurs kilos ! Le pêcheur connait bien ce spot où il va souvent pêcher et il est étonné : les fonds sont normalement très peu encombrés et c’est la première fois qu’un tel incident lui arrive. En vérifiant son montage, il constate que la casse est survenue au niveau du nœud de raccord entre les deux brins du wishbone. Il y a donc de fortes chances que le poisson n’ait été piqué qu’avec un seul des deux hameçons et que, lors du combat, le second ait accroché une roche ou bien encore un des spirographes si présent dans cette zone. C’est le danger avec un montage wishbone ! Il offre moins de ratés à la touche avec des poissons timides mais un des deux hameçons peut s’accrocher au fond lors du combat. De même, le nœud de chirurgien est un point de faiblesse dans votre ligne. Plus de chance donc de piquer un poisson mais avec le risque de le perdre. Encore ici, la pêche est une question de stratégies et de choix !

Walter remplace son bas de ligne wishbone et esche un nouveau crabe. Il a le choix entre deux types de crabes distribués par Normandie Appâts : les verts et les roses. Walter sait que bien qu’ayant la même apparence, ces crabes sont différents. Ainsi, le crabe rose a la carapace plus fragile que celle du vert. C’est un réel avantage lorsque les belles daurades royales mangent difficilement car elles ont tendance à mieux engamer un crabe rose. Le désavantage de ce crabe est par contre d’être moins sélectif que le vert au niveau des prises et de pouvoir être mangé par des daurades de quelques centaines de grammes.

Au milieu de la matinée, Walter ferre à nouveau un poisson mais dès qu’il prend contact, il sait déjà qu’il s’agit d’une petite daurade. Et c’est effectivement le cas puisqu’après un combat bref, il constate que le poisson ne fait que 600 à 700 g. La daurade ayant été prise au bord des lèvres et étant en pleine forme, il la libère donc aussitôt. Un bel exemple de respect de la ressource pour assurer nos pêches futures ! Retrouvez dans cette vidéo cette relâche responsable :

Walter ramène ses montages de quelques mètres toutes les dix minutes. Il sait qu’ainsi ses crabes appâts ne sont pas camouflés dans un herbier ou bien encore dans un trou. De même, ce mouvement peut inciter les daurades à mordre plus franchement. Le pêcheur remonte également souvent ses lignes pour vérifier l’état de ses appâts. En effet, les escargot marins peuvent vider en peu de temps les crabes qui se retrouvent alors sans substance et perdent alors toute attractivité. De même, il peut alors vérifier si une daurade a grignoté une partie du crabe – ce qui est trés fréquent ! Ainsi, il constate à plusieurs reprises lors de cette cession que certaines favouilles vertes sont écrasées ou coupées en deux. À croire que ces sparidés tuent le crabe non pour s’alimenter mais juste par agressivité en ne le croquant du bout des dents qu’une seule fois ! A moins qu’avec leur méfiance proverbiale, elles ne fassent que gouter ce qui pour elle est une véritable friandise ?

La solution qu’utilise Walter pour décider ces poissons très difficiles est alors de passer du crabe vert à une favouille rose plus tendre ou encore à un crabe mou. C’est ce qu’il fait aussitôt pour le « coup » de midi (plus précisément entre 12 et 14.00 h) qui est si favorable à la prise de grosses daurades royales ! L’avantage du crabe en train de muer est qu’il libère également des effluves très attractifs que les daurades royales repèrent de très loin. Walter est dépité par la casse de la grosse daurade le matin. Il vient d’avoir un ami au téléphone qui lui a rappelé que le créneau horaire du midi était idéal pour prendre un spécimen et qu’il faut persévérer. Malgré la chaleur écrasante et en se mettant à l’ombre, il insiste donc avec ce crabe rose mou : un véritable joker !

Et le pari est gagnant puisque juste une demi heure avant de partir, Walter enregistre une énorme touche. Le premier rush est très rapide et le frein desserré en attente de la touche hurle. Au fur et à mesure que Walter durcit le frein, la canne encaisse de lourds coups de tête. C’est une belle daurade ! Le pêcheur sait qu’il faut prendre le temps de bien fatiguer le poisson. Il encaisse d’autres rushs mais, au fur et à mesure, le combat baisse en intensité. La daurade royale se laisse enfin sortir de l’eau. C’est un beau spécimen qui accuse au peson 1,840 kg ! Une revanche sur celle du matin et une récompense pour la relâche de la plus petite. Comme quoi le coup de midi n’est pas un mythe !

Retrouvez dans cette vidéo Walter avec sa daurade royale de 1,840 kg. Vous saurez ainsi que le surnom affectueux que Walter donne aux belles daurades est… « Patates ! » :