En cette soirée d’hiver, le soleil s’est déjà couché depuis plus de 2 h quand Marc arrive sur la plage où il veut pêcher. Comme à son habitude, il a positionné ses cannes « à l’espagnole ». Ainsi, celles-ci sont placées parfaitement parallèles l’une par rapport à l’autre. Chaque blank sert ainsi de repère – ce qui permet de visualiser les touches les plus subtiles. Les cannes sont également légèrement penchées vers l’arrière sur leur pique et la ligne est tendue pour que le scion bandé soit à 90 °. Ainsi positionnées, elles permettent de repérer également les touches « à revenir » - c’est-à-dire quand le poisson revient vers la côte avec l’appât. En effet, le poisson libérant la tension, la canne tourne sur le support et déplace le moulinet côté terre. Un positionnement de canne ultra efficace – surtout en pêche de nuit !

Le montage fétiche de Marc Puig est volontairement simplifié au maximum afin d’être hyper aérodynamique. Il lui permet donc d’atteindre des distances de lancer maximales – ce qui est idéal sur les plages plates à faible déclivité qu’il a l’habitude de pêcher. Ce montage est directement réalisé sur son arraché conique (diamètre de 57/100 à 20/100). Avec un corps de ligne 16 à 14/100 – voire même comme ici du 12/100, cela lui permet déjà de gagner en distance.

Afin d’avoir un meilleur aérodynamisme avec peu de trainée dans l’air, ce montage est doté d’un minimum d’éléments et ceux-ci ont été choisis dans les plus petites tailles possibles. Ainsi, l’attache de l’empile est uniquement constituée de deux stop-floats minuscules maintenant un mini rolling encadré de micro-perles pour une rotation multidirectionnelle parfaite. En offrant un coulissement dur, ces stop-floats peuvent donc être déplacés sur l’arraché tout en offrant une certaine résistance pour un bon auto-ferrage – ce qui rend ce montage ultra polyvalent. Il est ainsi possible de positionner cette attache en position basse pour avoir un traînard ou de la remonter pour disposer d’une empile. Il est également possible d’interchanger l’empile afin que sa longueur, son diamètre et l’hameçon soient parfaitement adaptés aux poissons recherchés ainsi qu’aux conditions rencontrées. La mer restant assez formée, Marc utilise ici un traînard de 2 m en fluorocarbone 23/100 avec un hameçon correspondant à une taille n°4.

Le Ver de Sable mesure 15 à 40 cm en moyenne. De faible section, il est particulièrement aérodynamique et assez robuste pour supporter des lancers puissants. Il permet donc des lancers longues distances. Le ver de sable peut être un véritable sauve-bredouille – surtout en plage lors de conditions très calmes. Ce ver fin vit dans le sable (ce qui lui a valu son nom) et correspond donc parfaitement à ce que les poissons fouisseurs recherchent sur ce substrat.

Lors de son repérage le jour précédent, Marc avait constaté une mer super plate. Mais lors de sa session le lendemain, les conditions ont changé. Des vagues et des courants le contraignent à changer tous ses plans. Et sur une sortie aussi courte, il est difficile de tout modifier – même quand on a une bonne faculté d’adaptation comme Marc. Avec la houle, la lecture des touches est difficile mais Marc réussit quand même à ferrer du poisson.

Après un combat assez rapide, le poisson est échoué sur la plage. C’est un beau spécimen de marbré qui a mordu sur un Ver de Sable. Marc prendra d’autres marbrés. Les plus petits ont été immédiatement relâchés avec soin. Durant toute sa session, les crabes ont mangé ses vers de sable très rapidement. Le membre du team Normandie Appâts a donc beaucoup regretté de ne pas avoir pris avec lui des perles flottantes. Mais les poissons fouisseurs auraient-ils aussi bien mordu avec un appât surélevé ? Comme toujours, la pêche est une affaire de compromis !

Après une touche bien marqué, Marc ferre se qui semble être un beau poisson. Il ne donne pas de coups de tête marqués comme le font les sparidés mais il oppose néanmoins une bonne résistance.

Marc est très délicat lors de ce combat. En effet, le traînard est en 23/100 (ce qui est déjà fin !) mais le corps de ligne dans son moulinet est en 12/100 pour de meilleurs lancers. Le membre du team Normandie Appâts prend donc tout son temps afin d’éviter toute casse. Le poisson est bientôt échoué sur le sable.

Il s’agit d’une ombrine ! C’est un poisson qui est assez rare – d’autant plus en hiver. L’ombrine apprécie particulièrement les embouchures ainsi que les plages ouvertes et assez profondes. C’est une espèce carnassière et fouisseuse qui cherche sa nourriture sur les fonds meubles de type sablo-vaseux. Il se nourrit de vers, de crustacés, de mollusques ou encore de coquillages. Les vers constituent ainsi une grande part de la ressource alimentaire de ce poisson fouisseur qui fouille sans cesse les substrats sablo-vaseux en quête de nourriture. Et logiquement, même un fin Ver de sable peut donc vous permettre de pêcher les plus gros spécimens d’ombrines – comme Marc vous l’a ici prouvé !