La pêche des mulets est une technique indispensable pour tous les compétiteurs. En effet, ce poisson tient une place très importante en compétition car il est abondant, facile à pêcher et qu’il permet donc de cumuler de précieux points rapidement. Marc Puig du team Normandie Appâts participant à de nombreux concours, il est donc logique qu’il ait développé des stratégies de pêche spécifiques pour pêcher cette espèce et qu’il s’entraîne en dehors des compétitions pour les affiner. Mais le mulet est également une espèce idéale pour les pêcheurs de loisir. Très présent sur toutes les côtes françaises, ce poisson est un fantastique partenaire de jeu pour les amateurs car il est facile à pêcher et extrêmement combattif. Ainsi, la plupart des pêcheurs estiment qu’il offre un meilleur rapport poids / puissance qu’un bar – c’est dire ! Sa population est ainsi très abondante et il n’est pas rare d’en faire plusieurs dizaines en quelques heures dans les bonnes zones. L’idéal pour une pêche de loisir rapide !

Un des autres avantages de rechercher le mulet est méconnu de bon nombre de pêcheurs de loisir. Ainsi, il existe 6 espèces de mulets sur les côtes françaises : Le muge lippu (Chelon Labrosus), le mulet porc ou muge capiton (Liza ramada), le muge sauteur (Liza saliens), le muge cabot ou mulet à grosse tête (Mugil cephalus), le muge labeon (Oedalechilus labeo) et le mulet doré (Liza aurata). La plupart de ces poissons ont une chair fade et peu goûteuse – voire désagréable en bouche. Pourtant, parmi ces mulets, l’un d’entre eux est particulier puisque c’est le seul à être carnassier. Ainsi, le mulet doré se nourrit de petits poissons et ce doit être la raison pour laquelle ce poisson possède une chair excellente – ce qui n’est pas le cas pour les autres espèces. En Afrique du nord, le doré est d’ailleurs très estimé et il rentre dans la composition de tajines ou de couscous. Certains estiment même que sa chair est meilleure que celle du bar. Les gourmets amateurs de poissons frais apprécieront ainsi de savoir que ce poisson si abondant est un met de choix dans l’assiette !

Marc utilise ce montage durant la belle saison en Méditerranée pour les conditions difficiles. Il est ainsi parfait pour une mer calme comme un lac, des eaux cristallines offrant une grande visibilité et en présence d’un fort ensoleillement. Il est très efficace sur les mulets rendus méfiants par de telles conditions mais pas uniquement. Ainsi, ce montage est également idéal  pour pêcher à courtes ou moyennes distances d’autres espèces évoluant près de la surface comme des palomines (ou liches étoiles), des sévereaux, des oblades, des orphies, etc. Autant de poissons qui peuvent faire la différence lors d’un concours !

Ce montage est constitué de 3 empiles en fluorocarbone d’1 m en 16/100 – ce diamètre permettant une discrétion maximale pour les eaux claires et les mulets méfiants. Ces empiles sont maintenues sur le bas de ligne par des mini perles clipots rondes. Celles-ci sont bloquées avec des micro perles collées, - l’ensemble assurant ainsi une parfaite rotation multidirectionnelle de l’empile. L’espace entre les empiles est d’environ 1,20 m afin d’éviter les emmêlements. Dans le but de surélever les appâts vers la surface où évoluent les mulets, Marc utilise des pop-ups. Il préfère ces petits cylindres en mousse flottante molle aux perles dures. En effet, il estime que les mulets aux lèvres très sensibles ont tendance à mieux engamer cette matière souple et qu’ils mordent alors plus franchement. Vous noterez que d’autres compétiteurs privilégient les perles dures pour rechercher les mulets, c’est à nouveau la preuve que des pêcheurs confirmés peuvent avoir des stratégies totalement différentes pour la même espèce. Ce sera encore ici à chacun de faire ses choix par rapport à son expérience personnelle !

Quand il vivait encore en Espagne, Marc avait l’habitude de pêcher le mulet avec des hameçons à palette disposant d’une hampe assez longue. Arrivé en France, il a constaté lors des concours surfcasting que de nombreux compétiteurs utilisaient des hameçons à hampe courte. Questionnés, ces pêcheurs lui ont expliqué qu’ils utilisaient ces modèles pour alléger au maximum le ver une fois esché afin qu’il reste mieux dans les couches de surface grâce à la perle flottante. Le pêcheur ibérique a donc essayé ces hameçons à hampe courte mais il a constaté un plus grand nombre de ratés à la touche lors de ses entraînements. Il est donc repassé à des hameçons fins de fer à hampe longue ou mi-longue pour la pêche de cette espèce – et ses résultats parlent d’eux-mêmes ! Il a tout d’abord remarqué que ces hameçons étaient suffisamment légers pour que l’appât flotte bien en surface avec les pop-ups qu’il utilisait. De même, il a aussi constaté que le ratio touches / prises était plus élevé car la hampe crée un point d’appui lorsque le poisson se saisit de l’appât. Le mulet se ferre donc de lui-même et il est ainsi généralement piqué au bord des lèvres. Vous noterez d’ailleurs que pour optimiser encore cet auto-ferrage, Marc vous recommande d’utiliser un plomb suffisamment lourd (100 g minimum),- même pour des pêches à courtes distances. En utilisant cet hameçon à hampe mi-longue, notre pêcheur a également noté que le ver a moins tendance à se tasser dans la courbure. C’est encore ici la preuve que les résultats de pêche tiennent à parfois quelques petits détails et qu’un bon compétiteur doit sans cesse se remettre en cause pour progresser. Et ce constat devrait également s’appliquer à tous les pêcheurs de loisir !

Dans cette vidéo de notre chaîne You Tube, retrouvez Marc sortant un mulet avec son montage :

Tous les compétiteurs savent combien la demi-dure est l’appât de prédilection pour le mulet. Cette espèce ayant les lèvres très sensibles apprécie en effet sa structure très tendre. De même, ses effluves ont le don d’attirer les mulets sur de grandes distances.

Pour la pêche des mulets, Marc préfère positionner ses cannes assez basses. En effet, il a remarqué qu’une canne trop à la verticale engendrait des ratés à la touche avec cette espèce. C’est logique puisque lorsque le poisson engame l’appât avec une canne placée à la verticale, il est immédiatement en contact avec la rigidité du blank. Avec une canne placée plus à l’horizontale et une ligne peu tendue, le scion amortit bien mieux le choc de la touche. Le mulet mangeant très délicatement et se piquant souvent au bord de la gueule, vous évitez ainsi de nombreux décrochés à la touche. De même, cette espèce ayant des lèvres très sensibles, une trop forte résistance peut le décourager à engamer complètement l’appât.

Aant de lancer, Marc vérifie que les pop-ups soulèvent bien les appâts en mettant son montage à l’eau afin que ceux-ci soient bien proches de la surface – la couche d’eau où évoluent les mulets. Il a d’ailleurs remarqué que voir flotter les pop-ups dans la peau de l’eau provoquaient plus de touches. Ce petit cylindre de mousse en surface crée de petits ondes en surface qui, associé à sa couleur blanche ont tendance à attirer les mulets qui sont des poissons curieux. Avec son montage, Marc pêche généralement le mulet à des distances comprises entre 50 et parfois 10 m à peine. Pour les pêches très proches, il a l’habitude de se reculer d’une dizaine de mètres de la rive. Une fois repérée la zone où évoluent le banc de poissons repérés, les touches surviennent rapidement. Ainsi, lors de cette session, les touches se sont succédées à une vitesse impressionnante ! Voici une vidéo vous montrant de belles touches en direct, un combat bien géré par Marc ainsi que la relâche du mulet :

Cette partie de pêche où ont été faites ces photos n’a duré que quelques heures mais elle a été très prolifique puisqu’en pêchant à deux, Marc et son ami Stéphane ont sorti près d’une cinquantaine de mulets ! Il s’agissait pour la plupart de mulets dorés qui faisaient tous entre 30 et 35 cm.

Les poissons se trouvaient à une cinquantaine de mètres à peine et étaient particulièrement actifs. Une fois la distance trouvée, les deux pêcheurs n’avaient à attendre que quelques secondes après le lancer pour avoir des touches. Ainsi, il ne fut pas rare qu’ils enchaînent les doublés ou les triplés.
Comme preuve de l’efficacité du montage de Marc et des demi-dures Normandie Appâts, retrouvez-le avec un magnifique triplé de mulets dans cette vidéo sur notre chaîne You Tube :

Même si le mulet doré est comestible et que sa chair est prisée, Marc et son ami Stéphane ont libéré tous les poissons pris lors de ce reportage. Pêcheurs sportifs, ces quelques heures au bord de l’eau étaient avant tout pour eux une détente ainsi qu’un entraînement pour les compétitions à venir.

Ils sont également peu amateurs de poissons pour les plaisirs de la table – comme c’est d’ailleurs le cas pour beaucoup plus de pêcheurs qu’on ne l’imagine ! La pêche est pour eux un loisir qui se justifie par lui-même. Bien loin d’être des intégristes du no-kill, ils effectuent néanmoins des prélèvements raisonnés pour leurs proches afin de profiter de moments conviviaux avec eux dans le cadre d’une consommation familiale. Savoir respecter la ressource et être un pêcheur responsable est pour nous tous le gage que notre loisir perdure dans le temps.