Avec les beaux jours de printemps, les eaux se sont réchauffées et les mulets redeviennent très actifs. Une bonne occasion pour aller pêcher ces poissons avec une cuiller à mulets eschée avec des vers Normandie Appâts ! Comme nous l’avons montré dans de précédents articles, celle-ci est d’une redoutable efficacité sur les mulets. Il s’agit en fait d’une simple cuiller tournante qui est équipée d’un très court bas de ligne en nylon ou d’un hameçon à hampe longue permettant d’accueillir un ver. Par rapport à une cuiller classique, celle-ci est dotée d’un axe en métal plus long afin d’éviter les emmêlements lors du lancer avec le court bas de ligne. Lors de la récupération, la palette de cette cuiller émet de fortes vibrations et de puissants reflets lumineux qui attirent les mulets sur de grandes distances. Une fois à proximité de la cuiller, ces poissons voient le ver et le mordent alors aussitôt. Le principe est ultra simple…mais d’une redoutable efficacité ! Durant la rotation de la palette, celle-ci crée une forte portance dans l’eau, - ce qui vous permet de rester dans la même couche d’eau - même à très faible vitesse. Vous pouvez donc pêcher très lentement (ce qui est recommandé !) en prospectant toutes les profondeurs pour déterminer celle où se trouvent les poissons. Sachez que la cuiller doit en fait tourner mais juste à la limite du décrochage. La lenteur lors de la récupération est un des secrets de cette technique !

Vous noterez que la taille des cuillers à mulets est calculée en fonction de la taille de sa palette. Ainsi, les tailles vont en moyenne du n° 1 à 5. Plus le chiffre est important et plus la cuiller est grosse (l’inverse de la taille d’un hameçon). Sur le terrain, les cuillers les plus utilisées seront les n°1, 2 et 3. Assez légère, la n° 1 est parfaite pour les pêches à courte distance. Elle est préconisée pour les mulets les plus méfiants et pour pêcher dans de faibles fonds car elle plonge peu profondément. La taille n°2 reste la plus polyvalente car elle se lance bien et elle plonge suffisamment pour exploiter toutes les couches d’eau. À l’usage, cette taille est la préférée de Mathieu Courtin du team Normandie Appâts. Plus lourde et massive, la taille n° 3 est plutôt conseillée pour les pêches à grandes distances, dans les forts courants ou pour les zones présentant de grandes profondeurs. Vous noterez que lors de ses expériences sur le terrain, Mathieu a constaté que la grosseur de la cuiller influait peu sur la taille des mulets capturés. Ne coûtant que quelques euros, disposer de cuillers de chaque taille (n°1, 2 et 3) avec une boîte de vers Normandie Appâts permettra donc de s’adapter à toutes les conditions rencontrées en pêchant à moindre coût. C’est d’ailleurs une des pêches les plus économiques qui soit !

Toutes les cuillers à mulets sont fabriquées en France. Ainsi, les cuillers JB, Leurres Rudipontains, Swissex ou encore Mepps sont essentiellement conçues dans l’hexagone depuis des générations. C’est assez rare pour être noté dans le marché pêche français et c’est un bon point pour notre économie ! Lors de cette session Mathieu a uniquement utilisé une cuiller Mepps. Malgré son nom à consonance anglaise, cette marque est en fait française et ses cuillers sont même fabriquées à… Nice ! Créée par André Meulnart, la société MEPPS est en fait l’acronyme de Manufacture d’Engins de Précisions pour la Pêche. La première cuiller Mepps a ainsi été inventée il y a plus de 80 ans et elle n’a pas changé depuis lors. Elle est même une des cuillers tournantes parmi les plus vendues au monde. Sa pérennité dans le temps est bien la preuve de son impressionnante efficacité sur les poissons !

La cuiller à mulets est un des plus anciens « leurres-appâts » jamais créés et elle ne fonctionne sur ce poisson qu’eschée avec un ver. Normandie Appâts vous conseille ainsi ces vers qui ont fait leurs preuves sur les mulets lorsqu’ils sont eschés sur l’hameçon d’une cuiller à mulets :

La Demi-dure Normandie Appâts est un des vers préférés par les mulets ! Ce poisson délicat aux lèvres sensibles apprécie particulièrement sa structure très tendre. En s’écrasant plus facilement lors de la prise en gueule, la pointe est plus facilement libérée, - ce qui optimise le nombre de prises. Quand les poissons sont très méfiants et qu’ils mordent du bout des lèvres, c’est l’appât à privilégier.

Mathieu a noté que la Dure Normandie Appâts offre un avantage considérable quand les poissons sont actifs et en nombre : ce ver est en effet plus robuste. Il résiste ainsi beaucoup mieux aux attaques manquées et il évite donc d’avoir à escher un nouveau morceau de ver à chaque touche ratée. Mathieu a ainsi remarqué lors de sa dernière session qu’il perdait beaucoup moins de temps à enfiler ses vers à l’aiguille – ce qui est pourtant indispensable pour une bonne tenue et une présentation parfaite. Et cet excellent compétiteur a vite compris que ce gain de temps représentait autant de poissons supplémentaires capturés ! Quand le poisson mord facilement, c’est donc le ver à privilégier.

Pour cette session, Mathieu est allé dans un canal maritime à proximité de chez lui où les mulets sont abondants. Sachez que ces poissons peuvent aussi être pêchés facilement avec cette technique dans d’autres types de zone tels que les étangs salins, les embouchures, les digues rocheuses, les passes de ports ou les infrastructures portuaires (attention à la réglementation !).

Après plusieurs sorties bredouille, Mathieu s’est vite rendu compte que si le spot est important, il l’est beaucoup moins que les créneaux horaires ! C’est primordial pour cette pêche car les mulets mordent à certaines heures très précises. Vous pouvez ainsi faire plusieurs dizaines de poissons en peu de temps et ne plus avoir aucune touche l’heure suivante ! Lors des journées ensoleillées, Mathieu s’est ainsi aperçu que les mulets étaient très mordeurs le matin et le soir mais qu’ils gardaient la bouche fermée aux heures les plus chaudes. Il a ainsi enchaîné une vingtaine de prises ce matin-là et n’a plus eu aucune touche à partir de midi. Il est ainsi possible de passer d’un poisson par lancer (expérience vécue !) à une absence totale de prise en quelques dizaines de minutes. La différence est flagrante et connaître les bons horaires de votre spot est vraiment un des autres secrets de cette technique !

Pour cette pêche, Mathieu vous conseille un ensemble léger (ex : 5/20 g) afin de profiter au maximum du combat avec ce poisson. Vous pouvez néanmoins utiliser un simple ensemble pour le bar (10/30g). Il est possible de pêcher avec une tresse fine (PE# 0.8 : soit 10/100) dotée d’un bas de ligne en fluorocarbone. Mais Mathieu a vite réalisé que la rotation de la cuiller entraînait un vrillage rapide de ce fil – et donc des emmêlements. Un simple nylon de 18 à 22/100 en fonction de la taille des poissons convient donc beaucoup mieux à cette technique. Vous noterez que certains utilisent même des ensembles ultra-légers (1 à 7 g) initialement destinés à la pêche de la truite ou pour le rockfishing. Avec du nylon de 14 à 16/100, les sensations sont alors garanties mais un parfait réglage du frein sera alors indispensable avec la défense puissante d’un beau mulet !

Mathieu a remarqué que les cuillers à mulets ont parfois un hameçon peu piquant, - ce qui entraîne de nombreuses touches sans suite. Afin d’éviter de manquer un poisson qui mord, il le remplace donc systématiquement par un modèle ultra piquant mais suffisamment robuste qu’il utilise avec succès en compétition : le MR 300 Colmic. Il change également le bas de ligne par du bon fluorocarbone car celui-ci vrille rapidement avec les ramenés fréquents. À l’usage, les résultats de ces simples changements ont été spectaculaires puisqu’il a instantanément doublé le nombre de ses prises lors de la deuxième heure de sa session. Comme quoi de simples petits détails peuvent avoir de grandes conséquences en pêche !