Durant tout l’été, la canicule a rendu la pêche du bord très compliquée. Walter a donc pris l’habitude de faire de très courtes sessions en commençant très tôt le matin et en rentrant avant midi. Et il a bien fait en cette fin août car alors qu’il arrive sur un de ses spots préférés pour les pêches à la calée, la chaleur se fait déjà sentir. Il est 6.00 h et alors que le jour ne s’est pas encore levé, le thermomètre indique déjà plus de 26 °. Avec la très forte humidité du matin (plus de 60 %), le pêcheur a l’impression au bout d’une heure d’être dans un sauna !

La nouvelle variante de son montage coulissant avec un traînard doté de deux triples ayant parfaitement fonctionné lors de ses dernières sorties, Walter l’utilise donc à nouveau. La base de son montage coulissant reste inchangée. Il utilise ainsi un petit coulisseau qui joue le rôle d’anti-emmêleur lors du lancer et qui lui permet de changer rapidement de plombée grâce à son agrafe. Ce petit accessoire très léger offre aussi l’avantage de toujours se positionner dans l’axe de fuite du poisson. Sa matière plastique confère également au nylon un bien meilleur coulissement que la traditionnelle olive en plomb. Autant d’atouts pour pêcher les daurades royales si méfiantes ! Un simple ensemble perle dure / perle molle en caoutchouc est placé devant le nœud de raccord de l’émerillon rolling afin d’éviter de le fragiliser. Le principe de ce montage est très simple et facile à réaliser mais il n’en reste pas moins redoutable d’efficacité face aux sparidés les plus tatillons !

Comme à son habitude sur ce spot spécifique, Walter a décidé de pêcher la daurade royale au crabe. Il en a pris une bonne quantité car sur ce spot, il sait qu’il devra en changer souvent. En effet, les daurades mangent ici du bout des lèvres et occasionnent souvent des touches sans suite.

Il a ainsi fréquemment ramené des crabes grignotés par petits bouts minuscules. Les daurades mangent sur ce spot avec tant de délicatesse qu’elles arrivent à picorer l’intérieur du crabe en évitant de se faire piquer - même avec un montage wishbone constitué de 2 hameçons ronds de type « chinu ». Peut-être est-ce dû aux très faibles profondeurs et à la grande clarté de l’eau ? Mais dans ce secteur, les daurades sont vraiment tatillonnes et particulièrement difficiles à ferrer. C’est la raison pour laquelle Walter a imaginé ce montage double triple.

Il utilise ainsi deux petits triples à hampe courte qui sont montés en ligne (montage dit stewart). Le premier triple est attaché en terminal au bout de son traînard alors que le second coulisse librement sur le fil. Walter peut ainsi ajuster facilement l’écartement en fonction de la taille du crabe pour un armement parfait.

Walter utilise ici des triples de très petites tailles (n° 8 à 10) afin de correspondre aux petits crabes qu’il utilise. Il a choisi un modèle à hampe courte et doté d’une large ouverture afin de correspondre à la gueule de la daurade royale. Malgré leur excellent piquant et leur taille réduite, ces triples sont suffisamment robustes pour résister à la terrible dentition d’une belle daurade royale.

Les triples sont placés en opposition, le premier étant planté à l’avant de la carapace alors que le second est fiché à l’arrière du crabe. Avec 6 pointes en tout, ce montage optimise donc d’autant les chances de piquer correctement les daurades royales les plus tatillonnes !

Sur ce spot très particulier où les daurades royales sont si difficiles à piquer avec un crabe, Walter a utilisé son montage coulissant avec deux triples avec succès durant toute cette saison. Il a ainsi réussi à chaque session à sortir un beau poisson dépassant le kilo. Pour cette session fin août, il l’a donc de nouveau employé. « On ne change pas une équipe qui gagne ! » De même, le pêcheur sait qu’on ne peut juger d’un montage qu’en l’utilisant de nombreuses fois et avec différentes conditions. Et alors qu’il n’est en action de pêche que depuis 2 h, il enregistre un départ lourd. Alors qu’il prend la canne, Walter sait que le poisson s’est déjà ferré tout seul.

Comme à son habitude dans cette zone présentant de très faibles fonds et parsemés de roches, le pêcheur combat canne haute. En fin de combat, il utilise également une épuisette à long manche pour assurer sa prise quand elle est à sa portée. Aux vues du nombre de poissons décrochés dans ce « salabre », celui-ci lui a permis de sortir de très nombreux poissons qui se seraient libérés près de la rive. Un accessoire vraiment indispensable dans cet environnement !

Cette belle daurade d’un peu plus d’un kilo lui confirme bien l’efficacité de son montage double triple. Ainsi, Walter constate à nouveau qu’une des branches d’un triple est juste fichée dans la lèvre du poisson. C’est bien la preuve que cette daurade a grignoté le crabe du bout des dents et que son montage fonctionne même sur des poissons très tatillons !

Le pêcheur insistera encore 2 heures mais même en se mettant à l’ombre, la chaleur devient vite étouffante. Comme les dernières fois, il choisit donc de ranger rapidement son matériel avant de subir le pic de température de midi. Il a fait une belle daurade royale et il est donc inutile d’insister. Sa logique pour continuer à pêcher durant cet été caniculaire fut simple. Il a préféré multiplier les courtes sessions matinales pour profiter d’une relative fraîcheur et se suffire d’un seul beau poisson. La pêche doit rester un plaisir et il n’y en a aucun à subir des chaleurs extrêmes. Une stratégie intelligente qui a permis à Walter de continuer à prendre avec régularité des daurades royales tout en évitant les chaleurs caniculaires de cet été 2022 - les plus extrêmes jamais enregistrées dans le sud par Météo France depuis sa création.