Pour sa dernière sortie surfcasting, Marc Puig du team Normandie Appâts a décidé d’aller pêcher sur une de ses plages préférées. Il la connaît parfaitement et il sait que la faible déclivité oblige à lancer à de très grandes distances pour avoir suffisamment de profondeur. Arrivé tardivement à 23.00 h après son travail, il a prévu d’y passer la nuit jusqu’à l’aube. L’objectif de la soirée est de pêcher en finesse les méfiantes daurades royales et autres sparidés difficiles. Comme à son habitude, Marc utilise encore ici son montage longues distances ultra polyvalent mais en version light. Celui-ci lui a permis de prendre un très grand nombre de poisson et c’est assurément son montage fétiche. Il espère ici qu’avec les eaux claires et les faibles fonds, sa finesse peut lui permettre de faire la différence.

Le montage de Marc est directement réalisé sur son arraché. L’attache du traînard est juste constituée d’un mini rolling maintenu en place par de petits stop floats longs. Ces derniers ont un coulissement dur et permettent donc de positionner à sa guise cette attache sur l’arraché – ce qui rend ce montage hyper polyvalent. Ce montage a volontairement été simplifié au maximum. Cela permet de gagner en aérodynamisme et donc en distances de lancer. Il ne possède que très peu d’éléments et ceux-ci sont choisis dans les plus petites tailles possibles. Il est en effet nécessaire de rechercher les plus grandes distances possibles lors des lancers pour atteindre des profondeurs suffisantes. L’idéal pour aller rechercher les poissons très loin quand on pêche sur ce type de plage plate !

Marc utilise ici un traînard en fluorocarbone hyper fin (18/100). Pour encore plus de discrétion et pour une parfaite présentation, celui-ci est également ultra long puisqu’il fait une taille de 3 m ! Les hameçons employés sont des « chinu » n° 6 à 4 – ce qui est un parfait compromis entre une taille suffisamment petite et une bonne résistance face à de beaux sparidés. Ces tailles correspondront parfaitement aux appâts qu’il va utiliser : le Bibi ligaturé et le Ver de Sable.

Marc ciblant les sparidés, il sait que ces appâts sont particulièrement efficaces sur ces poissons en plage.

Très fin, le Ver de sable offre l’avantage d’être hyper aérodynamique et de bien résister aux lancers puissants. Il contribue donc à atteindre de très longues distances. Le Ver de sable est un des meilleurs appâts pour le marbré et la plupart des sparidés mais il est également parfait pour pêcher tous les poissons méfiants se nourrissant en plage.

Comme il le fait régulièrement, Marc a aussi utilisé du Bibi qu’il a soigneusement « ligaturé à l’espagnole ». Cette méthode inédite d’escher en découpant et en ligaturant une lanière de gros Bibi offre en effet de multiples avantages :

• Excellente tenue permettant les lancers les plus appuyés
• Grande résistance face aux petits poissons indésirables
• Plus grandes distances de lancer grâce à un meilleur aérodynamisme (faible section)
• Présentation parfaite même après un lancer très puissant
• Face interne du bibi exposée : reflets nacrés et meilleure dispersion des effluves
• Appât multi-espèces (daurade royale, sars, pageots, marbrés, bars, etc.)

Ce Bibi ainsi préparé permet d’ailleurs d’atteindre des distances records puisque les bons lanceurs peuvent propulser cet appât à plus de 200 m – ce qui prouve bien son excellent aérodynamisme !

Marc a généralement l’habitude de disposer ses cannes « à l’espagnole ». Cela consiste à positionner les cannes parfaitement parallèles sur leur pique. Chacune servant de référence par rapport à l’autre, la lecture des touches est ainsi bien facile. Le fil étant sous tension, l’avantage est également de facilement repérer les « touches à revenir ». Mais arrivé tardivement et comptant passer une nuit blanche, il a préféré utiliser des écureuils lumineux qui lui éviteront de passer des heures à regarder les scions en hauteur.

À peine a-t-il fini d’installer son poste que Marc repère une touche sur sa canne eschée avec du Ver de Sable. Mais après avoir ferré et combattu quelques instants ce qui semble être un beau poisson, notre pêcheur casse. La rupture s’est déroulée au niveau du nœud entre l’arraché conique et la ligne. C’est le genre d’incident qui peut arriver quand on utilise du 12/100 pour optimiser ses lancers – et Marc le sait bien !

C’est d’autant plus rageant pour le membre du team Normandie Appât qui ne touche dans la nuit qu’une minuscule daurade aussitôt relâchée ! Ce n’est qu’un peu avant l’aube qu’il arrive à identifier une touche insignifiante sur un de ses écureuils. Il ferre et prend contact : le poisson est bien piqué mais son combat est étrange. Marc sent de plus qu’il y a comme un poids supplémentaire sur la ligne. Après un combat un peu plus long qu’à l’accoutumé, il arrive à échouer le poisson sur la plage. C’est une belle daurade royale !

Mais lorsque Marc cherche à décrocher son poisson, il se rend compte qu’il a 2 hameçons en gueule ! Et le pêcheur n’est pas au bout de ses surprises. Il reconnaît en effet immédiatement le type d’hameçon qu’il utilise. En ramenant le second fil, il constate également qu’il s’agit de son premier montage avec ses 15 mètres d’arracher. Il y a même le plomb ! Comment cette daurade a-t ’elle bien pu traîner un tel poids et continuer à manger en toute insouciance ? De quoi faire relativiser les théories disant qu’un poisson piqué et décroché ne mord plus. Comme nous l’a confié Marc Puig lors de son interview : « Cette daurade voulait vraiment venir dans mon assiette. Une véritable suicidaire ! ».