Les montages longues distances à empiles multiples de Jonathan Gambier (partie 2)

Publié le vendredi 28 décembre 2018 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Jonathan avec un sar et un marbré pris avec un montage longues distances à empiles multiples

 

 

Les montages polyvalents

 

Nous avons montré la semaine dernière que Jonathan dispose d’une grande diversité de montages longues distances à empiles multiples qui lui permettent de s’adapter au terrain, à la météo ou encore à la recherche d’une espèce en particulier. Il dispose ainsi de deux montages à empiles courtes qui sont parfaits pour la recherche de distance et pour cibler en priorité les plats. Il possède également deux montages à empiles longues qui sont particulièrement adaptés à la pêche des bars ou encore des soles. Néanmoins, même avec une grande expérience de la zone de tenue des poissons par rapport à la saison ou aux conditions rencontrées comme peut l’avoir ce compétiteur chevronné, il est parfois difficile de se faire une idée des espèces présentes. Jonathan dispose alors dans ces situations de trois autres montages polyvalents qui lui permettent d’affronter toutes les situations et de savoir le type de poisson présent sur le poste.

 

Montage longues distances à empiles multiples 5 avec 3 empiles (30 / 35 / 70 cm)

 

Ainsi, Jonathan utilise le montage longues distances à empiles multiples 5 avec 3 empiles (30 / 35 / 70 cm) lorsque la mer est mi-agitée, mi-calme. En effet, lors de telles conditions, il ne peut savoir à l’avance s’il y a plus de flets que de bars – ces derniers se rapprochant ou s’éloignant du bord en fonction de l’état de la mer. Ce montage de 145 cm à peine offre tout d’abord l’avantage de se lancer à de très grandes distances – permettant ainsi de prospecter de grandes étendues d’eau et de trouver où se trouvent les bancs de poissons. De même, les deux empiles courtes (30 et 35 cm) sont parfaites pour toucher du plat alors que l’empile longue de 70 cm intéressera le bar. En utilisant ce montage intermédiaire très polyvalent et relativement court, il a ainsi un parfait compromis pour concilier d’excellentes distances de lancer et la prise d’un grand nombre d’espèces.

 

Montage longues distances à empiles multiples 6 avec 3 empiles (30 / 70 / 100 cm)

 

Ce montage est plus long puisqu’il fait 210 cm. Il se lance à de grandes distances mais sa taille plus importante fait que celles-ci sont un peu moins importantes qu’avec un montage plus court. Avec ses deux empiles longues (70 et 100 cm) et son empile de plus petite taille (30 cm), Jonathan l’utilise quand il soupçonne qu’il y a plus de bars que de flets. Ainsi, il l’emploie lorsque la mer est un peu plus agitée – conditions favorables pour la recherche de ce carnassier. Il l’utilise également quand il a pris plus de bars que de flets avec le montage précédent mais que ces deux espèces sont sur zone.

 

Montage longues distances à empiles multiples 7 avec 3 empiles (30 / 30 / 120 cm)

 

A l’inverse, quand les flets sont plus nombreux que les bars, il change son montage pour utiliser celui avec deux empiles courtes de 30 cm et une empile longue de 120 cm. Partant sur le principe que les bars sont alors plus rares, l’allongement de la dernière empile donnera une plus grande liberté à l’appât et lui apportera donc une présentation bien plus attractive dans les courants. Les deux empiles courtes seront de leur côté parfaitement adaptées à la recherche des plats. D’après Jonathan, il s’agit de son montage le plus polyvalent et il le privilégie en milieu de saison. On voit encore ici que la diversité de ces montages permet de s’adapter aussi bien aux conditions qu’aux poissons présents sur le poste.

 

 

Choisir son montage pour s’adapter au terrain et aux conditions rencontrées

 

Les montages longues distances à empiles multiples sont parfaits pour les plages plates

 

Avec ses 7 montages longues distances à empiles multiples, Jonathan peut donc s’adapter à la plupart des conditions rencontrées sur le terrain, à la météo ou encore à la présence d’espèces en particulier.

Ainsi, ce compétiteur a l’habitude de pratiquer sur des plages assez plates où les fonds intéressants se trouvent bien souvent à de très grandes distances. Comme il nous l’a confié, il est fréquent qu’une simple différence de 10 m au lancer entre deux pêcheurs fasse la différence sur des postes présentant de telles configurations. Et si Jonathan est un lanceur hors pair, il confie que ses montages l’aident grandement à atteindre de telles distances sur ces plages présentant une très faible déclivité. N’oublions pas que ce champion a ainsi fait homologuer un lancer lors de la qualification pour le championnat du monde à 198 m avec un corps de ligne en 26/100 (diamètre imposé par la réglementation du concours) ! Sachez également que son record personnel enregistré au télémètre laser est de 235 m avec un corps de ligne en 12/100. Il est donc capable de pêcher régulièrement au-delà de la barre fatidique des 200 m recherchée par beaucoup de pêcheurs en surfcasting ! De telles performances lui permettent donc d’aller rechercher des poissons à des distances que d’autres compétiteurs n’atteignent pas, ce qui fait souvent la différence lors d’une compétition !

 

Ces deux montages à empiles courtes sont ceux qui se lancent les plus loin parmi les montages longues distances de Jonathan

 

Sur ces plages en pente douce, il a ainsi l’habitude de rechercher les merlans à très grandes distances. Avec son expérience, Jonathan sait que cette espèce mord aussi bien sur de courtes empiles que sur des longues. Il privilégie donc les montages les plus courts avec des empiles de tailles réduites qui lui permettent d’atteindre les plus grandes distances possibles. Une fois le banc repéré, il peut ainsi enchaîner les prises rapidement.

 

Triplé de merlans pris à grande distance avec un montage à empiles courtes !

 

Il utilise ainsi son montage constitué de trois empiles de 40 cm ou celui avec des empiles de respectivement 20, 30 et 40 cm qui sont certainement ceux qui se lancent les plus loin. Et cette stratégie peut être particulièrement efficace puisqu’il est fréquent qu’il fasse des doublés ou des triplés de merlans sur le même montage !

 

Pour la recherche spécifique de soles à longues distances, il sera conseillé d’utiliser les montages à empiles longues

 

Dans la même logique, Jonathan sait que contrairement à d’autres plats, les soles apprécient particulièrement les longs traînards. Elles se pêchent assez loin du bord et sont plus faciles à prendre par gros coefficients. Il utilise donc son montage avec 3 empiles de 70 cm ou celui avec deux empiles de 100 cm quand il sait que ces poissons sont présents sur zone.

 

Jonathan fait de très belles pêches de soles à grandes distances grâce à ses montages !

 

La configuration du terrain peut indiquer la présence de soles. En effet, ce poisson aime les grandes plages de sable disposant de quelques enrochements. On la trouve ainsi fréquemment dans les zones à ridains d’avril à octobre.

 

Avec un vent de dos, les poissons se tiennent souvent à grandes distances des côtes

 

Le choix de l’utilisation de montages à empiles courtes ou longues peut également dépendre des conditions de vent. Ainsi, sur ces plages, un vent de dos a tendance à écraser la houle et les poissons se situent alors souvent loin du bord. Jonathan utilise donc dans ces circonstances ses montages à empiles courtes qui lui permettent d’avoir les plus grandes distances de lancer.

 

Avec un vent de face et des vagues, les poissons ont tendance à se rapprocher du bord

 

A l’inverse, un vent de mer crée des vagues qui font que les poissons se rapprochent de la rive. Et il sera alors possible d’utiliser les montages à empiles longues qui se lancent un peu moins loin mais qui offrent une meilleure présentation de l’appât. Ces derniers seront d’ailleurs tout indiqués pour la pêche spécifique des bars, des soles ou encore des sparidés.

 

 

L’importance des appâts

 

Beau doublé de plats sur un montage à empiles courtes pour Jonathan !

 

Les montages longues distances à empiles multiples peuvent donc être regroupés en trois grandes catégories :

  • Les montages à empiles courtes spécial plats et merlans (montages 1 et 2)
  • Les montages à empiles longues spécial bars et soles (montages 3 et 4)
  • Les montages polyvalents avec empiles courtes et longues pour toutes les espèces (montages 5,6 et 7)

Si la taille de l’empile est adaptée à une espèce en particulier, il faudra néanmoins l’escher avec un appât correspondant. Ainsi, certains vers permettent de cibler spécifiquement certains poissons. A l’inverse, d’autres s’avèreront très polyvalents et intéresseront la plupart des espèces.

 

 

Les vers à escher sur les empiles courtes pour les plats :

 

  • Les vers noirs

Vers noirs Normandie Appâts

 

S’il y a un ver en particulier à utiliser pour rechercher les plats, c’est bien l’arénicole. En effet, ces poissons en raffolent ! Ce ver étant peu résistant, nous vous conseillons de l’escher de part en part avec une aiguille à ver. L’arénicole étant charnu, nous vous recommandons d’utiliser un modèle de fort diamètre (inox ou laiton) afin de pouvoir appliquer une tension suffisante lors du transfert. L’utilisation d’une aiguille possédant une cavité de chaque côté est un avantage car elle permet de placer le ver sur l’hameçon à votre convenance quel que soit le sens de l’eschage (ex : tête au niveau de l’hameçon).

 

Ver noir esché à l’aiguille

 

Pour des lancers longues distances, Jonathan vide ce ver de ses viscères et de son jus (cette opération est nommée « ébroder un ver »). Pour le raffermir, il le fait également reposer une nuit entière dans du papier journal ou du papier absorbant qui, en enlevant une partie de l’humidité de la peau le rendra plus résistant. Jonathan privilégie les petits vers noirs qui tiennent mieux lors d’un lancer très puissant et, pour une meilleure tenue sur l’hameçon, il les ligature avec un peu de fil élastique très fin. Vous noterez que pour cibler spécifiquement les soles, il sera également possible d’utiliser le ver noir sur une empile longue. Signalons d’ailleurs que la sole ou la limande peuvent même mordre sur des arénicoles défraîchies.

 

Jonathan Gambier avec un plat pris à longue distance avec son montage à empile courte 3 X 40 cm

 

Nous vous invitons à lire cet article vous expliquant l’eschage d’un ver noir avec une aiguille à ver :

http://www.normandie-appats.com/news/comment-escher-un-ver-noir-a-l-aiguille

 

Une fois congelé, le ver noir sélectionne les limandes !

 

Astuce Jonathan Gambier :

J’ai une astuce intéressante pour sélectionner les limandes en présence de merlans. Dès le crépuscule, les merlans peuvent être présents en grand nombre et ils se jettent alors sur les appâts avant qu’une limande ait eu le temps de venir. Dans ces cas-là, j’utilise des arénicoles (vers noirs) que j’ai préalablement congelées. Mon appât est alors boudé par les merlans et ça me permet de toucher les limandes. Nous avons fait le test à plusieurs reprises avec un ami pêchant avec des appâts frais et la différence est flagrante !

 

  • Dures rouges :

Dures rouges Normandie Appâts

 

Une des plages où Jonathan recherche les plats

 

  • Dures vertes :

Dures vertes Normandie Appâts

 

Les plats apprécient également les dures !

 

Les vers à escher sur les empiles longues pour les bars et les sparidés :

Jonathan au championnat du monde des paires à Castellon

 

  • L’Américain

Américains Normandie Appâts

 

Ce ver très sanguin est particulièrement efficace sur les bars et les sparidés. Sa tenue à l’hameçon est excellente, ce qui en fait un très bon appât pour des lancers longues distances.

 

  • La Super Cordelle

Super Cordelle Normandie Appâts

 

Bar pris par Jonathan sur un de ses montages longues distance à empiles longues avec de la Super Cordelle

 

Ce ver est parfait pour les montages longues distances car il offre une bonne tenue à l’hameçon. Ses effluves sont puissants et attirent les poissons sur de grandes distances. Il est particulièrement apprécié par le bar et les sparidés. Ce long ver peut être fractionné au ciseau et, même coupés, les morceaux offrent la particularité de ne pas couler et de rester vivant longtemps. Vous noterez que divisé en morceaux, c’est un appât très économique.

 

  • Le Rag : le ver polyvalent à escher sur toutes tailles d’empiles pour la plupart des espèces !

Rags Normandie Appâts

 

Jonathan avec un joli bar pris à grandes distances

 

Un ver en particulier offre l’avantage d’intéresser la plupart des espèces, des plats aux bars en passant par la sole ou encore les sparidés : il s’agit du Rag ! Ce ver très charnu avec une forte section sélectionne les plus beaux poissons. Il tient bien à l’hameçon si on prend bien soin de l’escher à l’aiguille de telle façon que sa tête se retrouve au niveau de l’hameçon. Il est donc parfait pour les lancers longues distances les plus appuyés.

 

Beau marbré !

 

Il est très efficace sur tous les poissons, aussi bien sur le bar, les sparidés que sur les plats. Idéal pour escher les montages polyvalents avec de courtes et de longues empiles. Vous noterez même que certaines compétitions internationales de pêche à l’appât se sont déroulées en utilisant uniquement ce ver. C’est dire sa grande polyvalence !

 

 

Panachez vos appâts !

 

Panacher les appâts peut être très efficace !

 

N’hésitez pas à associer deux vers pour escher vos hameçons. Ce type de panachage peut ainsi décider des poissons qui n’auraient pas mordu sur l’un ou l’autre des vers utilisés. En effet, les effluves attractives spécifiques à chaque ver ne font pas que s’additionner : elles sont démultipliées ! La bouchée est également plus grosse et plus appétissante. Sachez qu’un poisson tel que la plie apprécie particulièrement ce type de panachage. Tous les types d’associations peuvent être envisagés comme par exemple Rag et Américain, Ver noir et Dure, Super Cordelle et Rag, etc. Les combinaisons sont illimitées et n’ont de limites que votre imagination !

 

Cette belle oblade de 36 cm a été pêchée à 180 m du bord sur un montage longues distances à empiles multiples de Jonathan