Lorsqu’on participe à des compétitions, la pêche du mulet est particulièrement importante car elle influe de façon considérable sur le résultat final. Et disposer d’un bon montage ciblant cette espèce est donc essentiel pour espérer obtenir de bons classements dans ce type de championnat. Comme tous les compétiteurs confirmés, Laureen a donc cherché à optimiser au maximum son montage mulets pour une efficacité maximale.

Habituée à pêcher des plages à très faible déclivité en Vendée, Laureen a adapté son montage aux faibles profondeurs rencontrées à distance de lancer. Son montage diffère donc sur de nombreux points à celui d’autres compétiteurs. Ainsi, ses empiles hautes sont assez courtes (20 à 40 cm). De même, elle utilise un traînard bas pour présenter un appât sur le fond car elle a remarqué que le mulet s’alimente également directement sur le substrat.

Selon les distances de lancer correspondant aux zones de tenues des mulets, Laureen adapte la longueur de ses empiles. Sur ces plages plates, elle utilise ainsi à grandes distances deux empiles hautes de 40 cm et un traînard de 70 cm. Lorsqu’elle recherche le mulet assez près du bord dans de faibles fonds, elle emploie des empiles de 20 cm et un traînard de 40 cm.

Laureen utilise un système de fixation de ses empiles constitué d’un petit rolling maintenu en place par des perles collées. En leur assurant une rotation dans toutes les directions, elle évite ainsi les problèmes de vrillages dans les puissants courants en Atlantique. Ses empiles sont d’un diamètre de 20 à 25/100 en fonction des conditions pour un maximum de discrétion. Les hameçons sont des modèles fins de fer très légers qui permettent une bien meilleure aspiration du mulet. Ultra piquants, ils sont néanmoins suffisamment robustes pour résister aux combats de ce poisson très puissant.

Contrairement à d’autres compétiteurs, Laureen n’utilise pas automatiquement des perles flottantes sur son montage mulets. Dans ces faibles fonds, ses empiles très courtes suffisent en effet à relever suffisamment les appâts au-dessus du fond vers les couches d’eau supérieures. Ce n’est que lorsqu’elle constate que les mulets sont vraiment en surface qu’elle rajoute une perle flottante en polystyrène de couleur blanche, rouge ou dorée. Il lui suffit de l’enfiler sur l’empile devant l’hameçon en quelques secondes. Rapide, simple et fonctionnel !

Vous noterez que Laureen préfère les perles en polystyrène car leur cette matière tendre rebute moins les mulets aux lèvres sensibles et ils ont ainsi tendance à mieux engamer l’appât. L’hameçon est plus profondément aspiré et sa tenue dans les lèvres est donc bien meilleure lors du combat. Lorsqu’elle installe des perles sur son montage, Laureen les panache avec des couleurs différentes sur chaque empile. En effet, l’humeur des mulets étant changeante, ils mordent mieux sur certaines teintes un jour et sur d’autres le lendemain. Dès que la bonne couleur est trouvée avec les premières prises, il lui est alors facile de mettre les perles de la bonne teinte sur toutes les empiles.

En cas d’eau claires offrant une bonne visibilité et en présence d’un fort ensoleillement (ex : été), Laureen emploie aussi une combinaison sequin / perle flottante pailletée. Les mulets étant curieux, ils sont attirés sur de grandes distances par les reflets lumineux. Cette association en surface est alors très attractive sur cette espèce. Avec sa grande portance face aux courants, le sequin bouge constamment – ce qui a pour effet de démultiplier la production de reflets. Il a même la propriété de faire bouger l’appât, ce qui augmente encore son efficacité sur les mulets !

Laureen apprécie particulièrement la pêche du mulet – aussi bien pour la compétition que pour son seul loisir. Cette pêche est en effet bien plus technique qu’elle ne paraît ! Pour pêcher le mulet en plage, Laureen utilise généralement un plomb montre. Avec sa plus grande surface de contact, ce type de plombée s’enlise moins dans des fonds sablo-vaseux qu’un modèle de forme plus classique. Les mulets possédant des lèvres très sensibles, ils recrachent très vite l’appât lorsqu’ils ressentent une trop forte résistance. L’avantage du plomb montre est donc ici d’opposer beaucoup moins de résistance à la touche et donc d’optimiser leur capture.

Sur les plages plates de Vendée où elle pêche, Laureen a l’habitude d’adapter ses distances de lancer en fonction de la température de l’eau. Celle-ci peut varier selon la saison ou même au cours d’une même journée. Ainsi, les mulets ont tendance à se rapprocher du bord avec un fort ensoleillement car les eaux se réchauffent rapidement dans les plus faibles profondeurs. En été, il n’est ainsi pas rare de pêcher les mulets à moins de 20 m de la rive – voire parfois dans la première vague ! À la sortie d’embouchures, elle recherche au contraire des distances plus importantes car les poissons se trouvent généralement plus loin.

Comme tous les compétiteurs, Laureen utilise prioritairement des demi-dures pour pêcher le mulet. C’est vraiment l’appât de prédilection lorsqu’on recherche cette espèce ! Sa structure tendre et très sapide correspond bien à ce poisson dont les lèvres sont très sensibles. En fait, la demi-dure est un véritable aimant à mulets !

Souvent, Laureen n’esche qu’une partie de la demi-dure à l’aiguille. Le reste du corps pendant au-delà de l’hameçon est ainsi beaucoup plus libre dans le courant – ce qui donne une plus grande attractivité à la bouchée. Elle n’hésite pas à escher plusieurs vers de cette façon pour avoir une belle bouchée.

La quantité de demi-dures à placer sur l’hameçon peut être différente d’un jour à l’autre. Ainsi, les mulets peuvent parfois ne mordre que sur la moitié d’une demi-dure et à d’autres, ils ne seront intéressés que par de grosses bouchées telles que 2 demi-dures.

Comme pour de nombreux compétiteurs, la pêche du mulet en loisir permet à Laureen de s’entraîner en vue de championnat – mais pas uniquement. Ce poisson est en effet très abondant sur toutes nos côtes et il s’avère particulièrement combattif. Il possède ainsi une défense redoutable et il est capable de rushs impressionnants. C’est donc un véritable plaisir que de le pêcher ! Ce poisson demande également une grande réactivité au pêcheur pour s’adapter à son humeur si changeante – rendant ainsi sa recherche très intéressante. Le mulet en surfcasting est donc une pêche de loisir qui s’avère aussi productive que…ludique !