Le montage de Marc Puig longues distances est spécifiquement conçu pour atteindre les longues distances possibles. Il offre également l’avantage d’être ultra polyvalent puisque sur la même base et en faisant varier la longueur ainsi que le diamètre de son empile, ce montage permet de pêcher la plupart des espèces sur nos côtes. Marc Puig nous en explique ici le principe en nous dévoilant de nombreuses astuces très utiles. Il vous montrera ainsi les différentes variantes de ce montage pour pêcher spécifiquement de multiples espèces de poissons.

Le montage de Marc Puig est volontairement simplifié au maximum afin de pouvoir être lancé aussi loin que possible. En effet, les plages espagnoles où il pratiquait le surfcasting avant d’habiter en France offrent une très faible déclivité et ce montage est donc venu de la nécessité de trouver une profondeur suffisante en lançant le plus loin possible. Celui-ci est constitué d’un minimum d’éléments qui ont été choisis dans de très petites tailles. Grâce à son aérodynamisme, ce montage fend mieux l’air et permet donc d’atteindre des distances de lancers optimales.

Ainsi, ce montage est directement réalisé sur l’arraché conique – ce qui permet d’éviter l’utilisation d’un rolling. Cette « queue de rat » est constituée d’une seule pièce sans nœud mesurant 15 m. La tête de ligne en 57/100 permet d’« encaisser » la puissance du lancer et ce diamètre décroît progressivement sur toute la longueur pour atteindre un diamètre de 20/100 en queue de ligne. Ainsi, le nœud de connexion avec le corps de ligne du moulinet situé 15 m plus haut passe alors beaucoup mieux dans les anneaux et freine au minimum l’impulsion initiale du lancer. C’est important car un nœud trop gros butant sur chaque anneau de la canne peut faire perdre de nombreux mètres. Afin de toujours pouvoir gagner en distance, Marc utilise ainsi un corps de ligne de 16 à 14/100 – voire même du 12/100 !

Vous noterez que l’absence de rolling permet également d’avoir une bannière plus courte lors du lancer en permettant de rentrer davantage de bas de ligne dans les anneaux. Il est en effet déconseillé de rentrer un rolling dans la rampe d’anneau sous peine de les détériorer (ou même de les casser !) lors d’un lancer appuyé. Il est ainsi possible d’armer le lancer avec une plus grande amplitude vers l’arrière. La canne se « chargeant » plus, les distances atteintes sont donc bien plus importantes. Ce montage directement sur l’arraché apporte donc de nombreux avantages au pêcheur !

Afin d’offrir un minimum de traînée dans l’air et avoir un meilleur aérodynamisme, ce montage est doté d’un minimum d’éléments et ceux-ci ont été choisis dans les plus petites tailles possibles. Faire le montage directement sur l’arraché en enlevant le rolling élimine déjà un élément.

De même, l’attache de l’empile est uniquement constituée de deux stop-floats minuscules correspondant parfaitement au diamètre de 57/100 à la tête de l’arraché. Leur forme en grain de riz de taille ultra réduite contribue fortement à l’aérodynamisme du montage. Marc intercale entre ces stop-floats des micro perles de chaque côté d’un mini rolling qui agiront comme des roulements à billes et optimiseront ainsi sa rotation axiale autour de l’arraché. Le rolling est minuscule mais sachez que même en très petite taille, celui-ci sera toujours plus résistant que votre empile. Encore ici, l’utilisation d’accessoires démesurés date d’un autre temps et ne se justifient plus aujourd’hui – tant en termes d’aérodynamisme que de…discrétion !

Ce montage est très polyvalent car les petits stop-floats hyper aérodynamiques offrent l’avantage d’avoir un coulissement dur sur l’arraché. Ils peuvent donc être déplacés à votre guise tout en offrant une certaine résistance pour un bon auto-ferrage. Vous pouvez donc positionner cette attache en position basse pour avoir un traînard ou les remonter pour disposer d’une empile. Il suffit également d’interchanger l’empile afin que sa longueur, son diamètre et l’hameçon soient parfaitement adaptés aux poissons recherchés ou aux conditions.

En possédant à l’avance différents types d’empiles rangées dans une petite pochette ou sur des petits plioirs ronds en mousse EVA dédiés à cet usage, un simple nœud au niveau du rolling vous permet en quelques secondes de placer l’empile que vous souhaitez. C’est très rapide et ultra pratique !

Pour la daurade royale, Marc dispose son attache coulissante à proximité de l’attache de son plomb grâce aux stop-floats. L’empile est en position basse et devient donc un traînard qui fera reposer l’appât sur le fond. L’idéal pour ce poisson benthique se nourrissant directement sur le substrat ! La daurade étant très méfiante, ce traînard mesure 1,5 à 3 m en fonction des conditions. Il est en fluorocarbone 23/100, - ce qui représente un bon compromis entre résistance et discrétion.

Avec un frein bien réglé et une bonne maîtrise du combat, il sera en effet possible de mettre au sec des poissons pouvant atteindre plusieurs kilos. L’hameçon est un modèle doré de type « chinu » qui est robuste et très piquant en taille 2 à 1/0. Robuste, ultra piquant et de forme ronde, celui-ci est parfaitement adapté à ce beau sparidé.

Comme pour le montage daurade royale, l’attache coulissante est ici aussi en position basse. Pour les pêches de loisir, Marc cible les plus gros marbrés et utilise donc un traînard 1,5 à 3 m en fluorocarbone 23/100 pour son montage le plus classique pour ce poisson.

Pour les pêches plus techniques ou lors de compétitions, il allonge son traînard au maximum (3m) et peut descendre à du 18/100. Les marbrés ayant une petite gueule, il utilise généralement un hameçon fin de fer ultra piquant n° 6 à 4 – voire moins en compétition.

Marc peut utiliser des éléments roses dans son montage marbrés (perle, hameçon, plomb) car il estime que cette couleur attire ce sparidé. Vous noterez que lors de ses pêches de loisir, Marc vise surtout les plus gros marbrés et il n’hésite donc pas à employer des hameçons n°4 à 2. Il est alors fréquent qu’il utilise un bibi ligaturé à l’espagnole pour rechercher les spécimens.

Pour pêcher le sar quand la mer bouge, Marc monte sa fixation coulissante d’1 à 1,5 m au-dessus du plomb. Ainsi, l’empile est en position haute afin que l’appât soit présenté à mi-eau bien au-dessus du fond. Il cible ainsi ces sparidés se nourrissant en pleine eau par mer agitée. De même, dans les milieux mixtes ou à proximité des roches où se trouvent ces poissons, les risques d’accrochages sont ainsi réduits.

Sa taille d’1,5 à 2 m laisse une grande liberté à l’appât et le rend ainsi plus attractif. Du 30/100 permettra de brider ce poisson lors des combats dans ces milieux assez encombrés. Le sar étant un sparidé comme la daurade, Marc utilise également dans ce montage un hameçon rond doré de type « chinu » solide et ultra piquant en taille 2 à 1/0.

Le bar évoluant en pleine eau, Marc remonte son système de fixation d’1,30 à 1,60 m. Comme pour le sar, l’empile est alors en position haute et présente l’appât à mi-eau. Le bar est un prédateur pouvant facilement peser plusieurs kilos. Il est de même le plus souvent pêché par mer agitée avec de forts courants. L’empile est donc conçue avec du fluorocarbone 35 à 45 /100 et mesure 1,2 à 1,5 m en fonction des conditions.

Le bar étant un poisson puissant possédant une large gueule et les appâts utilisés étant généralement conséquents, l’hameçon est un robuste octopus en taille 1/0 à 4/0.

Tout comme il le fait pour ses montages, Marc utilise différents types d’appâts Normandie Appâts qu’il choisit en fonction du poisson recherché.

De tous les appâts employés par Marc avec ses montages, le Bibi est certainement un de ses préférés. Et son eschage favori est sans aucun doute le bibi ligaturé « à l’espagnole ».

Cette méthode inédite d’escher en découpant et en ligaturant une lanière de gros Bibi offre de multiples avantages : 

• Excellente tenue permettant les lancers les plus appuyés
• Plus grandes distances de lancer grâce à un meilleur aérodynamisme (faible section)
• Présentation parfaite même après un lancer très puissant
• Face interne du bibi exposée : reflets nacrés et meilleure dispersion des effluves
• Appât multi-espèces (daurade royale, sars, pageots, marbrés, bars, etc.)

Marc emploie cet eschage spécifique avec succès pour de nombreux poissons tels que la daurade royale, le bar, le sar, etc. Vous noterez qu’il utilise même le bibi ligaturé « à l’espagnole » pour cibler les gros marbrés – c’est dire la polyvalence de cet appât ainsi préparé ! Retrouvez le tutoriel de Marc vous montrant pas à pas cet eschage sur le blog Normandie Appâts : http://www.normandie-appats.com/news/escher-un-bibi-a-l-espagnole

Marc a découvert il y a peu cet appât - avec succès ! Ce Bibi de petite taille est très simple à escher et il peut être installé à l’hameçon très rapidement. Il se lance un peu moins bien que le bibi ligaturé mais peut être esché plus rapidement. Le pêcheur estime donc que c’est un excellent appât pour des poissons actifs à moyenne distance. C’est dans ce type de conditions qu’il a ainsi réalisé de très belles pêches de grosses daurades royales et pas moins de 8 espèces en une seule session. Signalons que cet appât lui a ainsi permis de pêcher de nombreux rasons en même temps que de belles daurades.

Marc apprécie particulièrement le Ver de Chalut pour pêcher le bar. En effet, cet appât ultra iodé diffuse des effluves très intenses que ces prédateurs repèrent sur de très grandes distances – même lors de fortes conditions. Ces sucs sont si puissants que même un petit morceau de quelques centimètres suffit pour faire mordre des bars de plusieurs kilos.

Mesurant 15 à 40 cm en moyenne, ce ver long est très fin. Sa très faible section le rend donc très aérodynamique et il contribue à optimiser vos distances de lancer. Ce ver supporte très bien les lancers puissants malgré son apparence fragile et il offre une excellente résistance à l’hameçon.

Associé à la variante spéciale marbrés du montage de Marc, il permet donc d’atteindre de très grandes distances. C’est une véritable friandise pour les marbrés mais il est fréquent que cet appât fasse la différence en plage sur d’autres espèces lorsqu’elles sont difficiles (daurades royales, pageots, rouget barbet, poissons plats, etc.).

Rares sont ceux qui utilisent le crabe en surfcasting car ils ne savent comment l’escher pour les lancers longues distances. Ici encore, Marc utilise une astuce pour que son crabe résiste aux jets les plus puissants. Ainsi, il le ligature avec du fil élastique fin en utilisant une technique spécifique.

L’hameçon est juste posé sur le dos du crustacé afin qu’il reste alors bien vivant. Toutes les pattes et la pince du côté opposé à l’hameçon sont ligaturés afin de former un bloc compact très aérodynamique. Contrairement à un eschage classique où l’hameçon ne tient qu’une partie du crabe, cet eschage assure à cet ensemble un excellent maintien – même lors d’un lancer appuyé. Une solution innovante et…ultra pratique !