Mathieu Courtin apprécie particulièrement l’automne et le début de l’hiver pour pêcher le bar en surfcasting. Il le recherche ainsi jusqu’à fin décembre puis il passe à d’autres pêches jusqu’à avril – c'est-à-dire durant la période de reproduction de ce poisson. Avant d’aller frayer, les bars cherchent en effet à s’engraisser afin de mieux affronter les rigueurs de l’hiver. Les mois d’octobre, novembre et décembre sont donc idéaux pour rechercher ce poisson à l’appât. Lors de cette période parfaite pour pêcher le bar en surfcasting, Mathieu a ainsi l’habitude d’utiliser son montage bars à empile libre avec circle hook.

L’originalité de ce montage est de posséder une empile qui n’est pas maintenue en place sur le bas de ligne comme avec un montage classique. Le rolling coulisse en effet sur tout le bas de ligne avec une amplitude de 2,5 m. La présentation de l’appât est beaucoup plus naturelle car celui-ci bouge sous la seule action des courants – le rendant ainsi beaucoup plus attractif. Son autre avantage est de n’opposer qu’un minimum de résistance quand le poisson prend l’appât en gueule. Le bar a donc tendance à beaucoup mieux l’avaler – ce qui augmente les chances de bien le piquer.

Afin de pouvoir régler l’amplitude du débattement de l’empile à sa convenance en fonction des conditions, Mathieu emploie des stop floats. Ces petits accessoires en caoutchouc en forme de grains de riz offrent un coulissement dur sur toute la longueur du bas de ligne. Le réglage de l’espacement est donc rapide et facile. Plus la mer est forte et plus Mathieu réduit l’amplitude de débattement du rolling afin d’éviter les emmêlements. Il raccourcit également l’empile et utilise de plus forts diamètres. Il peut ainsi passer d’une empile de 2 m en 28/100 par mer calme à une empile en 33/100 d’1 m (voire moins !) lors de fortes conditions.

Mathieu utilise des perles phosphorescentes de chaque côté du rolling car leur luminosité attire les bars sur de grandes distances vers les appâts. Un véritable atout de nuit ou en présence d’eaux mâchées. Elles permettent également de protéger les nœuds de raccord des rollings situés en haut et en bas du montage. Les chocs répétés peuvent en effet les fragiliser – surtout au niveau de la partie du bas qui encaisse toutes les forces exercées lors du combat avec un bar.

Le bar se pêchant lors de fortes conditions (vagues, courants, etc.), Mathieu utilise un circle hook plutôt qu’un hameçon conventionnel. L’avantage d’un circle est d’être « auto-ferrant » grâce à la forme fermée si particulière. C’est en fait le poisson qui se pique de lui-même lorsqu’il part avec l’appât. C’est un réel avantage car la lecture des touches peut être délicate par mer agitée avec des vagues et savoir quand ferrer est donc difficile. De même, le taux de prises par rapport à un hameçon classique est bien supérieur. C’est même le meilleur hameçon que vous puissiez utiliser pour le bar avec ce montage à empile libre pour un ferrage automatique ! Ce prédateur possédant une large gueule, Mathieu vous recommande un circle hook n° 1 à 2/0 – la taille variant en fonction de l’appât.

Pour escher son montage à empile libre destiné au bar, Mathieu utilise comme appâts des vers Normandie Appâts réputés pour leur grande efficacité sur ce poisson.

Le Ver de chalut est vraiment une valeur sûre pour la traque du bar. Monté sur une empile haute, il est idéal avec une mer un peu formée. Son odeur hyper iodée se propage à de grandes distances et il se fait donc repérer de loin, même avec peu de visibilité. Des morceaux de quelques centimètres suffisent et un Ver de chalut peut donc vous fournir de multiples eschées – le rendant ainsi assez économique.

Ce ver de 5 à 12 cm est un excellent appât pour cibler les gros bars. Très charnu et possédant une forte section, le Bibi Normandie Appâts représente une belle bouchée qui a tendance à sélectionner les plus beaux spécimens. Sa peau épaisse vous offre l’avantage de bien résister aux attaques du menu fretin – évitant ainsi les changements trop fréquents d’appâts. Son jus très puissant attire les bars sur de grandes distances et sa couleur blanc nacré est hyper attractive.

Mathieu Courtin apprécie beaucoup l’Américain pour rechercher spécifiquement le bar car ce ver est très efficace sur ce prédateur. Ce ver est également nommé « ver de sang » car il est très sanguin. Afin que cette hémoglobine se diffuse encore plus dans l’eau, Mathieu n’hésite pas à percer ce ver avec la pointe de son aiguille à plusieurs reprises. Cette trace olfactive libérée dans le courant est sentie de loin par les poissons. Lorsque le ver est mâché, cette hémoglobine contribue également à ce que le poisson le garde plus longtemps en gueule, - optimisant ainsi un bon ancrage de l’hameçon ainsi qu’un meilleur ferrage.

Mathieu profite des coups de mer pour rechercher les bars. En effet, les vagues et les puissants courants déterrent et soulèvent coquillages, petits crustacés (ex : crabes) et vers dont ce poisson se nourrit.

Ce prédateur profite également de ces fortes conditions qui déstabilisent les petits poissons pour les chasser. L’écume le camoufle de ses proies et la forte oxygénation de l’eau joue alors en sa faveur en lui donnant plus d’énergie.

Mathieu apprécie de rechercher le bar sur des plages à pente douce car la faible déclivité crée des vagues plus facilement. Pour les mêmes raisons, il aime également les bancs de sable présentant de faibles profondeurs. On en voit fréquemment à proximité des estuaires car les courants transportent des alluvions qui se déposent et créent de grands plateaux sableux. Notez d’ailleurs que ces zones de confrontations de courants charriant beaucoup de nourriture sont excellentes pour rechercher le bar. Que ce soit directement à la sortie d’un cours d’eau douce se jetant dans la mer ou sur les langues de sable qu’il a formé à sa périphérie, une embouchure reste une valeur sûre pour rechercher le bar en surfcasting.

Quand vous pêchez le bar avec plusieurs cannes, Mathieu vous recommande de bien les espacer afin de prospecter une plus grande étendue d’eau. Il lance chacune de ses cannes à des distances différentes afin de se donner un maximum de chances d’intercepter les bars lors de leur passage parallèle à la côte. Dès les premières touches, il peut ainsi savoir s’il a trouvé un poste porteur (ex : une cuvette, une marche, etc.) et rapprocher ses autres cannes de ce secteur. Il peut également anticiper le sens de déplacement du banc de bars et relancer à la bonne distance.