Martial pêche souvent avec son ami Mathieu Courtin. Il a d’ailleurs invité à plusieurs reprises le membre du team Normandie Appâts sur un de ses spots préférés. Cette zone est à flanc de falaise et se caractérise par de forts reliefs et des fonds assez importants (jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de profondeur). Ce milieu est très encombré avec des successions de failles et de strates de roches s’élevant de plusieurs mètres au-dessus du fond. Et c’est justement parce qu’il est très difficile à pêcher qu’il est intéressant ! En effet, les pêcheurs professionnels ne peuvent y mettre de filets et la pression de pêche de loisir y est bien moins importante. Les poissons y sont donc plus nombreux et peuvent ici atteindre de belles tailles. Martial y a même pêché de gros pagres ! Du bord, il est rare de prendre de beaux spécimens de ce sparidé - excepté dans des zones ayant des fonds assez importants ou naturellement protégées telles que celle-ci. Ce secteur est donc dur à pêcher mais…plein de promesses !

Pour pêcher dans ce milieu ultra encombré de roches, Martial utilise un montage qui est habituellement utilisé par les carpistes. Celui-ci est ainsi conçu pour libérer le plomb en cas d’accrochage sur le fond. C’est un réel avantage dans ce type de zone très rocheuse – aussi bien pour pouvoir récupérer son montage pour l’escher à nouveau qu’en cas de prise d’un beau poisson. Lors du combat, il est en effet fréquent que le plomb s’accroche aux crêtes de récifs. Ce montage permet donc de pouvoir sortir de beaux sparidés même en cas d’accrochage de votre lest – ce qui est un atout considérable !

Le secret de ce montage réside dans l’utilisation d’un clip plomb. Ce petit ustensile est très intelligemment conçu. Le clip est en fait un coulisseau mais celui-ci est doté d’une tige en plastique assez rigide. Parallèle à ce tube, elle dispose d’un œillet pour accueillir l’œillet du plomb. Un manchon en caoutchouc souple enfilé sur la ligne est rentré en force sur le clip possédant des annelures et la tige – les bloquant donc avec un coulissement dur. Le plomb est alors parfaitement maintenu en place lors des lancers ou durant la récupération du montage.

En cas d’accrochage du lest et avec une simple traction continue, ce cône se sépare et laisse la tige du clip ouverte – ce qui libère le plomb. Il est donc possible de récupérer son montage ou de continuer à combattre un beau poisson. C’est aussi pratique que malin ! Sachant qu’un ensemble clip plomb / cône / rolling ne coûte que quelques dizaines de centimes d’euros, il serait dommage de s’en passer dans des milieux hostiles !

Pour toutes les zones ultra encombrées de roches telles que celles-ci, Martial a noté une réelle différence de résultats depuis qu’il l’utilise. En effet, un montage traînard classique pour le surfcasting présente le désavantage de disposer d’un plomb terminal qui se coince très souvent dans les rochers quand on combat un poisson. Avec son montage clip antiaccrochages, ce pêcheur a ainsi remarqué qu’il perdait beaucoup moins de prises. En effet, le plomb est ici dans l’axe de la ligne et traîne moins sur le fond. De même, lorsque le plomb se coince dans une aspérité, il est aussitôt libéré et il est donc possible de continuer à combattre en direct le poisson sans aucun lest dans les couches de surface.

Quand il pêche ces fonds très rocheux, Martial sait qu’il n’a droit à aucune erreur s’il veut sortir son poisson. Ainsi, il utilise des cannes de 5 m afin d’avoir un angle suffisant pour que sa bannière passe bien au-dessus des reliefs. Sa canne est également assez puissante (puissance maximale de lancer : 250 g) afin de pouvoir brider en force les poissons dès la touche. Il est en effet nécessaire de tracter d’autorité la prise afin d’éviter qu’elle ne retourne à trou. Toujours pour limiter les accrochages, il choisit également un emplacement en surplomb comme par exemple une roche plate à 1 ou 2 m au-dessus de l’eau afin de rajouter encore de l’angle lors du combat. Le principe est simple : plus le scion est haut et moins vous risquez que le fil ne touche la roche ! Dans le Pays basque, les pêcheurs de très gros sars à l’appât utilisent d’ailleurs exactement la même technique.

Aussi bien pour son traînard que pour son corps de ligne, Martial utilise aussi un nylon qui a été spécifiquement conçu pour être ultra résistant à l’abrasion. Ce type de fil est habituellement utilisé par les carpistes pour combattre des prises pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilos dans des zones très chargées en végétation (souches, arbres immergés) ou en dressènes (moules d’eau douce). Ce type de ligne est donc parfaitement adapté à toutes vos pêches en mer dans des milieux très encombrés par des roches ! Martial n’hésite d’ailleurs pas à utiliser du 40 à 45/100 en corps de ligne afin de limiter les casses en combats car le fil frotte fréquemment contre les barres de récifs durant les combats. Vous noterez également qu’il emploie un bas de ligne en nylon 30 à 35/100 assez court (1 m) afin de limiter les risques d’accrochages. Ces forts diamètres associés à la résistance à l’abrasion sont de véritables avantages quand on combat de beaux poissons en roche !

Sur son spot, Martial pêche quasi exclusivement au gros Bibi Normandie Appâts. Dans ce secteur très encombré de roches, les petits poissons parasites tels que les girelles, les sparaillons et les labres sont en effet très nombreux. Avec sa peau épaisse, le Bibi résiste bien plus longtemps à ces parasites dans l’attente d’une belle prise. Ainsi, Martial sait que ce ver épais et charnu est idéal pour cibler les beaux sparidés qu’il recherche. C’est l’appât parfait pour les gros sars communs, les belles daurades royales et surtout son graal : le pagre !

Ce sparidé carnassier ayant une forte dentition, c’est la raison pour laquelle Martial utilise un « montage stewart » pour escher son gros Bibi. Les 2 hameçons ronds de type « chinu » à œillet placés en ligne optimisent considérablement les chances de bien piquer le poisson dès la touche. Dans ces milieux ultra encombrés, il est en effet nécessaire de ferrer aussitôt le poisson et de le brider de façon très autoritaire afin d’éviter qu’il ne fasse frotter le fil sur les récifs coupants.

Même renforcé par quelques tours d’élastique à ligaturer pour une meilleure tenue, il n’est pas rare que les attaques soient parfois si rapides et violentes que le poisson déchire l’appât sans se piquer. L’utilisation d’un montage stewart favorisant l’auto-ferrage est donc vivement recommandé dans ce type de milieu ultra encombré.

Concernant la pêche du pagre, Martial vous conseille de ne conserver que les beaux sujets. En effet, la taille réglementaire pour la conservation de ce sparidé fixée à 18 cm est malheureusement trop petite. Sa maturité sexuelle n’est ainsi atteinte que vers 3 ans et sa taille est alors de 24 cm. On sait également que ce poisson noble peut dépasser les 10 kg. Le pêcheur responsable aura donc à cœur de remettre à l’eau les plus jeunes sujets et de ne conserver que les plus beaux spécimens.