La veirade : un sparidé facile à pêcher
- Technique de pêche
La veirade est un sparidé abondant
Connaître la veirade
Nom scientifique : Diplodus vulgaris
Famille : sparidae (sparidé)
Noms communs : Veirade ou veïrade, sar à tête noire (ce nom lui venant de la bande noire qu’il a sur la nuque).
Il n’est pas rare de multiplier les prises de veirades !
Le sar à tête noir ou veirade est une espèce très commune sur nos côtes. Il vit sur les fonds rocheux jusqu’à 60 m de profondeur et se déplace en bancs parfois très importants. Sa taille moyenne se situe entre 15 et 30 cm mais il peut atteindre les 45 cm. Le record de France FFPS du plus gros sar à tête noire a été enregistré par M. Jean Claude Soulard avec une prise de 1,330 kg effectuée à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. On sait néanmoins que ce poisson peut atteindre jusqu’à près d’1,5 kg.
La veirade est reconnaissable grâce à ses deux barres noires
Par rapport à d’autres sparidés tels que le sar commun ou encore le sar tambour, la veirade est facilement identifiable par ses deux barres noires transversales, la première se situant derrière la tête et la seconde étant à la base de sa caudale. Il se nourrit de vers, de petits mollusques, de crustacés, etc. Il est même capable de casser des coquillages ou des oursins grâce à sa puissante mâchoire pourvue de solides molaires.
Un sar à tête noire de cette taille est un farouche combattant sur ligne fine !
Réglementation :
Selon l’arrêté du 29 janvier 2013 modifiant l’arrêté du 26 octobre 2012, la taille minimale de capture de la veirade est de 18 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »
Un sparidé facile à pêcher
En hiver, la veirade est un sparidé facile à pêcher
Abondant sur nos côtes, la veirade ou sar à tête noir est un poisson dont la pêche à soutenir en bateau est relativement facile. Elle peut donc être accessible à des débutants et même à des enfants. Il serait illusoire de dire qu’on va spécifiquement pêcher la veirade. En effet, ce type de pêche ultra fine avec de petits appâts est susceptible d’intéresser d’autres espèces comme les poissons de roche ou encore d’autres sparidés tels que des daurades royales, des sars, des dorades grises, etc. Signalons toutefois que lorsque ces espèces ne sont plus présentes sur zones durant les mois les plus froids d’hivers, la veirade constitue alors une forme de « sauve-bredouille ».
Ce type de pêche light intéressera d’autres types de sparidés comme la daurade royale ou la tanude
Il est possible d’optimiser les chances de capturer des veirades en les recherchant dans les biotopes qu’elles apprécient. Ainsi, ce sparidé se retrouve fréquemment sur les substrats composés de roches et d’algues situés entre 20 et 50 m de profondeur. Ce sera d’ailleurs bien souvent un des premiers sparidés touché car c’est certainement un des plus abondants sur nos côtes. Nous vous conseillons de rechercher les reliefs marqués tels que les « pierres » ou les fortes déclivités de type tombants. Les plateaux rocheux situés dans de telles profondeurs peuvent également constituer d’excellentes zones. Pour ressentir les touches dans de tels fonds, l’usage d’une tresse fine (10 à 12/100) sera privilégié.
La pêche en dérive permet de prospecter de larges zones en quête de poissons
L’avantage d’une pêche en dérive est de pouvoir couvrir beaucoup de terrain à la recherche des bancs de veirades. Cette espèce est grégaire et vit en groupes parfois très importants. Dès que vous touchez une veirade sur un secteur, il sera donc possible d’enchaîner de nombreuses autres prises en refaisant la même dérive ou en vous ancrant.
Un fin broumé est très efficace pour attirer les sparidés
Pour les pêches au mouillage, il sera conseillé d’utiliser la technique du broumé pour faire venir ces sparidés jusqu’au bateau. Une bonne solution est d’utiliser un sac à maille large contenant des sardines et lesté d’un poids qu’on accroche sous le bateau grâce à une corde. Celui-ci sera placé à quelques mètres au-dessus du fond afin d’attirer ces poissons benthiques. Il est également possible d’utiliser un « broumégeur mécanique » comme sur ces photos. Cette cage en métal possède des lames internes qui montent et descendent lors du tangage du bateau. Les sardines sont ainsi broyées et les fines particules se diffusant dans l’eau attirent les sparidés sur de grandes distances sans pour autant les nourrir.
Le montage
Montage light sparidés
Ce montage destiné à la pêche à soutenir en bateau est très polyvalent puisqu’il permettra de toucher tous les types de petits sparidés. Très discret, il est spécifiquement conçu pour les eaux très claires et les poissons les plus méfiants. Ainsi, le bas de ligne est constitué de fluorocarbone en 23/100 et les empiles sont en 18/100. De telles diamètres peuvent paraître petits mais avec les fluorocarbone modernes, un bon 18/100 correspond à du 7/8 lb (3 à 4 kg). Ainsi, avec un bon réglage du frein de votre moulinet et une canne progressive absorbant les coups de tête et les rushs, il sera donc possible de sortir des poissons pouvant atteindre jusqu’à 2 – voire 3 kg ! Ce type de montage sera donc parfait pour la veirade dont le poids n’excède que rarement les 1,5 kg ainsi que pour les sars, les daurades grises, les daurades royales, etc.
Voici une sélection de fluorocarbones dont le rapport diamètre / résistance est particulièrement intéressant :
- FXR Seaguar : un fluorocarbone exceptionnel au diamètre ultra précis. Une résistance linéaire à la traction et aux nœuds exceptionnelle ! Il s’est fait connaître en permettant de pêcher un pagre de 5,5 kg avec du 23/100 (donné pour 6 lb).
- Super Fluorocarbon Asso : un fluorocarbone qui offre l’avantage d’être aussi souple que du nylon, ce qui permet d’avoir une meilleure présentation de votre appât. Il possède également une excellente résistance. Dans les diamètres correspondant à ce montage vous noterez que le 17/100 fait 2,6 kg, le 19/100 fait 3,1 kg et le 23/100 est donné pour 4,3 kg.
- Premium Asso : ce fluorocarbone offre la particularité d’être deux fois plus résistant à l’abrasion qu’un fluorocarbone classique (alors que ce matériau est déjà connu pour cette caractéristique). Il sera donc parfait pour les pêches en milieux très encombrés (ex : forts reliefs rocheux, failles, etc.) où le fil peut être exposé au contact des roches lors du combat.
Pour ces pêches fines et toujours afin de déjouer la célèbre méfiance des sparidés, la taille de l’hameçon sera relativement petite (6 à 8). Jean-Pierre Caginicolau vous recommande ainsi le modèle 1050 N Gamakatsu. Il sera également possible d’utiliser un hameçon rond de type 3310 F Gamakatsu qui est reconnu pour son piquant irréprochable ainsi que pour sa robustesse.
Hameçons 1050 N Gamakatsu
Cyrille avec une veirade prise sur un morceau de Rag
Les empiles faisant 80 cm chacune, il sera recommandé de les espacer de 170 cm minimum afin d’éviter tout emmêlement. Lorsque vous lancerez ce montage, nous vous conseillons d’ailleurs de le stopper juste avant qu’il ne touche l’eau afin que celui-ci s’étale bien. Nous en profitons également pour vous recommander de lancer bien au devant de votre dérive pour être au maximum à la verticale du bateau quand le montage atteindra le fond. Cette astuce vous permettra de pouvoir pêcher plus longtemps sans avoir à rendre trop de fil.
Plombs colorés ou phosphorescents
Les sparidés étant naturellement curieux, l’utilisation de plombs aux couleurs vives (ex : rouge, jaune, etc.) en plein jour permettra de les attirer sur de grandes distances. Ces derniers seront surtout utiles pour des pêches relativement peu profondes (20 à 40 m) et par eaux claires. Dans de plus grandes profondeurs ou avec des eaux mâchées, un plomb phosphorescent sera conseillé car il sera plus visible.
Les appâts
Mettre les vers dans de la chapelure permet de les manipuler plus facilement
Conseil team Normandie Appâts
Même pour les pêches à soutenir où vous proposez de petites bouchées (4 à 6 cm), n’hésitez pas à vous procurer de grands vers. En effet, une fois coupés en morceaux, vous avez ainsi une plus grande quantité d’appâts. A l’usage sur le terrain, ces derniers s’avèrent donc plus économiques. Nous vous recommandons d’en couper de petites parties grâce à une paire de ciseaux au fur et à mesure de vos besoins et de les placer dans un peu de chapelure. Les vers possédant du mucus, leur manipulation sera ainsi facilitée. De même, en les asséchant légèrement, ils offriront une bien meilleure tenue à l’hameçon.
Retrouvez dans ce lien un tutoriel vous montrant comment bien escher ces tronçons de ver : http://www.normandie-appats.com/technique-eschage/en-troncons
Le Rag
Véritable aimant à sparidé, le Rag (distribution exclusive Normandie Appâts) est un ver charnu pouvant atteindre plus de 20 cm de long. Coupé en morceaux pour proposer de petites bouchées, il s’avère ainsi très avantageux. Possédant un suc particulier se diffusant sur de grandes distances, ce ver a vraiment le don de sélectionner les plus beaux poissons. Plus économique que le ver américain, il est également plus facilement disponible tout au long de l’année grâce à une ferme d’élevage hollandaise ainsi que la distribution Normandie Appâts. Il est à noter que même coupé en morceau, le Rag offre une excellente tenue à l’hameçon.
La Super Cordelle
Ce ver est particulièrement long puisqu’il mesure en moyenne entre 30 cm et 1,5 m. Sachez d’ailleurs que les plus grands spécimens peuvent mesurer jusqu’à 2,50 m ! Ce long ver est parfait pour proposer de petites bouchées car il est facilement fractionnable avec une paire de ciseaux. Mieux encore : ces morceaux restent vivant très longtemps et continuent à bouger dans l’eau une fois eschés. Grâce à sa couleur et l’arôme spécifique qu’il dégage, la Super Cordelle est très attractif sur les sparidés.
Le Bibi F (Fusible)
En présence d’un grand nombre de petits poissons indésirables grignotant vos vers et si vous souhaitez continuer à pêcher avec de petits appâts, nous vous recommandons d’utiliser les bibis surnommés « fusibles » - surnom leur a été donné à cause de leur ressemblance avec ces coupe-circuits. Bien que petits, ces bibis ont néanmoins une peau qui résiste bien aux dents des petits poissonnets et qui permet donc de sélectionner les sparidés. Il est possible de les enfiler simplement avec une aiguille à vers en les transperçant de part en part. Même en perdant un peu de jus, ils restent ainsi très attractifs et leur présentation est parfaite.
La veirade peut également être pêchée en été