Fin octobre, Mathieu a participé à une compétition régionale sur une plage de sa région qu’il connaît bien. Il s’y entraîne souvent en pêche loisir depuis des années et, selon l’expression consacrée, « il joue donc à domicile ». Pour autant, ce n’est pas toujours un avantage et le compétiteur en a parfaitement conscience. Cette plage offre une très faible déclivité et il sait que les poissons doivent donc être recherchés à de grandes distances pour pouvoir pêcher dans des profondeurs suffisantes. Ainsi, il a donc employé des montages se lançant loin tout en offrant une parfaite présentation de l’appât.

Pour cette compétition, Mathieu a entre autres utilisé son montage 2 X 2 m sur une de ses cannes. C’est un de ses montages préférés pour toutes les pêches fines de sparidés à grandes distances (ex : marbrés, daurades royales, etc.). Ce montage tient son nom de ses 2 longues empiles de 2 m. Leur longueur leur confère une plus grande discrétion face aux poissons les plus méfiants ainsi qu’une excellente présentation de l’appât. Leur écartement de 2,20 m évite les emmêlements lors du lancer ou sous l’influence des courants. De même, leur fixation sur le bas de ligne avec un mini rolling encadré de micro-perles collées leur offre une parfaite rotation multidirectionnelle – permettant ainsi de limiter les phénomènes de vrillages. Mathieu a une entière confiance dans ce montage qu’il utilise aussi bien en loisir qu’en compétition – comme c’est le cas ici.

Mathieu a esché sur son montage 2 X 2 m des tronçons de Ver de chalut Normandie Appâts. Coupé en petits morceaux de quelques centimètres, ce ver n’est pas si onéreux car il permet alors un grand nombre d’eschages quand il est ainsi divisé. Le pêcheur apprécie particulièrement cet appât car ses sucs sont extrêmement iodés et sapides. Ses effluves sont si puissants qu’ils attirent les poissons sur des distances considérables – ce qui est un atout certain en compétition !

Pour ce concours, Mathieu a également utilisé du Ver de Sable et de la Dure Normandie Appâts. Une belle variété d’appâts qui sont autant de valeurs sûres pour ce type de concours !

Mathieu débute le concours avec la prise d’une palomine à la Dure Normandie Appâts. Il enchaîne avec 3 petites daurades et un très beau marbré pêchés au Ver de Sable Normandie Appâts. Alors que le compétiteur attend une nouvelle prise, il est soudainement surpris par le bruit de son frein qui hurle. La touche est juste spectaculaire et la canne ploie de tout son long ! Le poisson effectue un rush impressionnant vers le large. Le pêcheur qui s’est saisi de la canne est surpris par la vitesse à laquelle sa prise vide son moulinet. Le poisson effectue soudain de multiples sauts hors de l’eau – ce qui permet immédiatement à Mathieu de reconnaître son espèce. C’est une liche amie ! Encore étonné de combattre ce type de pélagique, le compétiteur gère le combat en douceur afin d’éviter de casser. En effet, son corps de ligne dans le moulinet est en 14/100 et ses empiles sont en fluorocarbone 20/100 !

Après avoir effectué un rush vers le large, la liche effectue des travers en sautant. Elle se dirige vers les lignes des voisins de Mathieu – ce qui pourrait créer des emmêlements et lui faire perdre le poisson. Voyant le poisson effectuant ses sauts hors de l’eau tout en se dirigeant vers eux, les compétiteurs Nicolas Gonzales et Carmello Panepinto relèvent aussitôt leur ligne pour laisser Mathieu combattre sereinement sa prise. Ce type de comportement en pleine compétition montre bien leur excellent esprit sportif – ce qui est tout à leur honneur !

Certainement fatigué par ses multiples sauts hors de l’eau avec le plomb de 150 g du montage de Mathieu, la liche commence à montrer des signes de fatigue. Après un combat qui a paru durer des heures pour le pêcheur, il réussit enfin à la ramener progressivement vers la plage. Les coups de têtes sont de moins en moins brutaux et Mathieu parvient enfin à l’échouer. C’est l’étonnement et la stupeur pour tous les compétiteurs qui assistent à la scène. Une liche amie en pleine compétition, c’est inédit !

Pour pêcher ce magnifique pélagique, Mathieu n’a utilisé qu’un simple petit tronçon de ver de chalut. C’est bien la preuve que cet appât est hyper attractif grâce à ses effluves très puissants que les poissons peuvent repérer sur de grandes distances. Il faut d’ailleurs noter que l’esche n’était pas en mouvement car elle avait été lancée au moins 10 minutes auparavant. Comme nous l’a dit Mathieu pour cet article : « alors que cette espèce est normalement prédatrice, elle est également opportuniste quand elle est jeune et elle n’hésite pas à consommer des appâts lorsque ceux-ci se présentent ».

Avec un tel poisson, on aurait pu penser que Mathieu allait gagner facilement ce concours régional mais il finit malheureusement second. Avec la rareté de la prise de cette espèce en surfcasting, le tableau de relation – taille – poids (RTP) de la FFPS ne joue pas en sa faveur. Après calcul, il lui manque 600 g pour décrocher la première place. Dommage ! Il n’en reste pas moins que faire une liche amie à l’appât en pêchant en surfcasting est très rare. De plus, prendre un poisson de cette taille avec un corps de ligne en 14/100 comme l’a fait Mathieu est un fantastique coup de ligne. On peut même considérer que cette prise effectuée en plein concours est juste…exceptionnelle !