Ayant pratiqué le surfcasting durant toute sa jeunesse sur des plages très plates présentant de faibles déclivités, Marc Puig s’est depuis toujours intéressé à la manière d’escher ses appâts afin qu’ils résistent à des lancers hyper puissants et qu’ils restent toutefois attractifs. Il lui était en effet nécessaire d’atteindre de très longues distances pour pouvoir pêcher dans suffisamment de profondeur sur les plages où il pratiquait. Marc nous présente donc ici en exclusivité sa façon spécifique d’escher un crabe pour la pêche en surfcasting de la daurade royale très loin du bord.

La façon d’escher un crabe qu’utilise Marc est d’une grande simplicité et peut être réalisée très rapidement. Marc utilise uniquement un hameçon de type « chinu » et de l’élastique à ligaturer fin.

En plage, Marc privilégie les crabes roses et les crabes blancs de la taille d’une pièce d’1 à 2 euros. Ces derniers ont en effet une carapace plus tendre que celle des crabes verts, ce qui peut faire la différence quand les sparidés sont difficiles. De même, ces crabes correspondent mieux à ce biotope car ils vivent sur le sable et les daurades royales ont l’habitude d’en consommer dans ces milieux.

Marc utilise de l’élastique à ligaturer Stonfo pour ce type d’eschage. La marque propose 4 types d’élastiques de grosseurs différentes qui sont reconnaissables par des bobines de couleurs différentes. La couleur verte que Marc emploie pour le crabe correspond à un élastique ultra fin qui offre l’avantage d’être pratiquement invisible tout en assurant un excellent maintien avec un petit appât tel qu’un crabe. Pour information, sachez que la bobine rose correspond à de l’élastique fin, la bleue à la taille moyenne et le modèle de couleur jaune à de l’élastique de gros diamètre.

Marc utilise un hameçon rond de type « chinu » de couleur dorée car il estime que ses reflets attirent visuellement les daurades qui sont de nature curieuse. L’avantage de ce modèle est d’être assez résistant pour résister aux puissantes mâchoires des sparidés. Marc apprécie également cet hameçon pour son excellent piquant et sa forte teneur en carbone qui le rend très léger et qui facilite l’aspiration par le poisson.

Marc plaque la hampe de l’hameçon sur le ventre du crabe – juste à son milieu.

La courbure de l’hameçon doit passer sous une pince et la pointe doit ressortir légèrement au-dessus du dos. Le choix de la taille de l’hameçon doit parfaitement correspondre à celle du crabe pour une efficacité maximale (taille 2 à 1 en moyenne). Marc utilise ici un hameçon chinu Asari n°2. En tenant le crabe sur le côté de cette façon toute l’opération sera facilitée.

Avec son autre main, Marc commence à entourer le crabe et l’hameçon avec l’élastique fin en faisant des ligatures croisées pour un parfait maintien. Ainsi l’hameçon restera exactement à sa place. En effet les petites pointes sortant de la carapace forment comme des crénelures dans lesquelles les spires de l’élastique se bloquent et qui permettent que tout reste bien dans la même position malgré la puissance du lancer. Veillez à passer l’élastique sous la pointe de l’hameçon dépassant légèrement du dos du crabe pour un ferrage optimal.

En tenant les pinces d’un côté, Marc passe l’élastique à plusieurs reprises autour de la palette afin que l’hameçon tienne parfaitement en place. Il continue en ligaturant l’ensemble pince / pattes en remontant sur le fil.

Toutes les pattes et la pince du côté opposé à l’hameçon ont été ligaturés avec le fil. Cela donnera à l’ensemble un excellent maintien lors du lancer.

L’eschage du crabe est terminé et il est prêt à être lancé. Il est aussi facile et rapide à réaliser qu’efficace ! Vous constatez que la pointe ressort sur le dos pour un ferrage optimisé. Notez que le crabe est parfaitement vivant puisqu’il n’a pas été percé par l’hameçon. L’avantage est ici de former un bloc compact où ne subsiste aucun point de faiblesse contrairement à un eschage classique où l’hameçon ne tient qu’une partie du crabe – une des raisons pour lesquelles il « éclate » lors d’un lancer appuyé ! Cet eschage assure ainsi à cet ensemble un excellent maintien – y compris lors des lancers les plus puissants comme on le pratique en surfcasting. Son aérodynamisme permettra également d’atteindre de plus grandes distances.

Même sur les lancers les plus appuyés, le crabe reste bien en place sur l’hameçon. L’avantage de cet eschage est également de ne pas faire vriller la ligne lors du lancer ou durant la récupération comme c’est souvent le cas avec d’autres types d’eschage. Marc sait déjà à l’avance que la présentation du crabe sur le fond sera parfaite et qu’il n’aura pas été endommagé par son lancer.

Marc utilise encore ici son montage fétiche très épuré qu’il utilise en priorité pour beaucoup d’espèces. Celui-ci lui permet d’optimiser ses distances de lancer grâce à son aérodynamisme.

Marc utilise du fluorocarbone Ace seaguar pour son traînard. L’indice de réfraction de ce matériau est très proche de l’eau et lui assure une plus grande discrétion face aux daurades royales méfiantes. Son autre avantage est de disposer d’une meilleure résistance à l’abrasion qu’un simple nylon – ce qui est un avantage face aux mâchoires pavées des sparidés.

Après avoir lancé ses deux cannes, l’attente de la touche peut commencer. Marc a placé ses montages derrière la seconde marche de cette plage qu’il connaît bien. Avec la très faible déclivité, il sait que la profondeur d’eau sera suffisante pour que de beaux poissons y circulent. Avec les vagues et les courants, ce seuil accumule de la nourriture et les crabes y sont donc bien présents pour s’alimenter. Toute cette vie attire les daurades royales qui, à leur tour viennent s’en nourrir. Elles ont ainsi l’habitude de longer cette marche parallèle à la plage et y placer un crabe est donc très efficace.

Cette première daurade royale pris au crabe à grandes distances par Marc pèse 700 g. C’est la preuve que le crabe est arrivé entier et en parfait état malgré la puissance du lancer. Marc nous avouera que dans sa recherche de distance, il utilise du 12/100 à peine en corps de ligne ! L’arraché conique encaisse le choc initial du lancer et ce diamètre très réduit fendant parfaitement l’air lui permet ainsi d’atteindre des distances considérables.

Une seconde daurade accusant cette fois un poids d’1,7 kg vient récompenser Marc. Parfaitement piquée, elle lui a offert un magnifique combat qu’il a dû mener avec beaucoup de précaution sur une ligne aussi fine. Avec de tels diamètres, un réglage parfait du frein du moulinet est primordial ! Deux belles prises qui montrent combien cette façon d’armer un crabe est efficace sur les belles daurades royales. Marc vous recommande vivement cet eschage particulier pour toutes vos pêches en surfcasting à grandes distances. Lors de son interview, Marc Puig nous a même confié le surnom qu’il lui a donné : « un véritable bonbon à daurade ! ». C’est dire à quel point il fait confiance en cet eschage !