En hiver : entraînez-vous au lancer !
- Technique de pêche
Marc Puig s’entraînant à lancer à longues distances
Alors qu’il fait trop froid pour de longues sessions pêche, l’hiver peut être une bonne occasion pour les adeptes du surfcasting de s’entraîner au lancer. Les avantages de s’exercer durant cette saison sont nombreux. Les plages étant désertes, vous avez l’embarras du choix ! Il vous est même possible de lancer directement sur la plage pour effectuer des mesures précises sans risque de blesser un passant. Même avec des températures très basses, 1 ou 2 heures suffisent également pour effectuer vos tests et tenter de progresser dans l’art du lancer. Mais avouons-le, c’est aussi pour les amoureux de la nature l’occasion de sortir retrouver le bord de mer – même ne serait-ce que quelques heures !
Connaître ses distances de lancer
Stéphane – un de nos lecteurs – était avec le team Normandie Appâts lors de l’entraînement de lancers
Bien souvent les pêcheurs ont une très mauvaise estimation de leurs distances de lancer. Nous avons tous entendu des pêcheurs se vanter de faire des lancers à plus de 150 m alors que sur le terrain, ils ne dépassent en fait que rarement la barrière des 100 m ! Il est impossible de juger de la longueur de ses lancers à l’œil et tout pêcheur qui se respecte – quelle que soit sa technique de prédilection - devrait avoir au moins une fois mesuré les distances qu’il peut atteindre.
Marc Puig et Walter Sarret s’entraînent souvent ensemble au lancer
Il est possible tout simplement de baliser la plage avant de lancer. Mais mesurer précisément au centimètre près jusqu’à plus de 200 m nécessite un mètre ruban suffisamment long ou un odomètre d’arpenteur (roue de mesure dotée d’une poignée que l’on pousse devant soi). Il est possible de le faire par étape avec un mètre ruban classique de 10 à 20 m de longueur en posant des fanions à intervalles réguliers mais cela prend un temps considérable ! De même, il est nécessaire de se déplacer vérifier l’impact à chaque lancer car il est inenvisageable que quelqu’un reste dans l’axe du tir. Un plomb de 150 g lancé à cette vitesse peut en effet être mortel ! Ces allers-retours sont également autant de temps perdu et cette solution n’est donc pas idéale pour effectuer un maximum de lancers – surtout à plusieurs !
Une compétition de lancer de poids en 2018 auquel Walter a participé
Il serait possible de s’inspirer des concours de lancer de poids. Mais dans ce type de compétition, les organisateurs sont particulièrement bien équipés !
En concours, les mesures s’effectuent au télémètre laser du point d’impact…
…jusqu’à la cible devant laquelle les compétiteurs lancent.
Ainsi, ils disposent souvent de télémètres laser ultra précis qui leur permettent de mesurer au centimètre près les distances de lancer du point d’impact à la cible où se tenait le lanceur.
Mathieu Courtin avec un record personnel de 209.11 m en concours (plomb de 150 g / en 26/100)
Néanmoins, ce sont autant d’appareils sophistiqués que tout le monde ne possède pas et qu’il serait onéreux d’acheter uniquement pour cet usage ! Il existe pourtant des solutions simples qui sont accessibles à tous les pêcheurs.
Marc et les membres du team utilisent de petits compteurs métriques pour connaître leurs distances de lancer
Les membres du team Normandie Appâts disposent d’une astuce ingénieuse pour mesurer facilement leurs distances de lancer. Ainsi, ils utilisent un petit compteur métrique qui se fixe directement sur le blank de la canne. Cet accessoire ingénieux dispose d’une petite roue qui est constamment en contact avec le fil une fois installé. Ce petit appareil calcule le nombre de rotation et les convertit automatiquement en mètres pour savoir la longueur de ligne qui est passée sur la roue.
Le compteur métrique se place facilement sur le blank après le lancer
Cet accessoire est assez économique puisqu’il coûte à peine le prix d’une simple bobine de fil. On peut également le trouver facilement - aussi bien en version mécanique que digitale. Initialement utilisé pour mesurer la profondeur quand on pêche à la verticale en bateau, il peut comme ici servir aussi à mesurer la longueur de vos lancers. Le principe est très simple ! Juste après avoir lancé, le pêcheur reprend contact avec le plomb en tendant bien le fil. Il lui suffit juste de positionner le compteur métrique sur la canne afin que la roue soit en contact avec la ligne. Lors de la récupération, ce petit accessoire convertit alors automatiquement en mètres la longueur de ligne sortie. Les mesures sont plus efficaces sur terre ferme car en mer la présence de courants peut créer un ventre dans le fil et légèrement fausser les résultats. Mais les lancers dans l’eau sont bien moins dangereux et les quelques mètres de différence de temps en temps n’ont que peu d’importance quand on s’entraîne.
Comme pour les moulinets à grande capacité de Marc, un compteur métrique permet aussi de garnir ses bobines de façon équitable sans utiliser trop de nylon
Cet accessoire est d’ailleurs très utile pour d’autres usages ! Ainsi, les pêcheurs malins l’utilisent également pour remplir de manière équitable leurs moulinets. Les bobines « long cast » (lancer longs) à grande capacité sont en effet capables d’accueillir énormément de nylon. Et d’autant plus lorsqu’on emploie de petits diamètres pour augmenter les distances de lancer comme les compétiteurs du team Normandie Appâts. Ainsi, ces derniers n’hésitent pas à utiliser du 18 à 16 /100 en corps de ligne – certains comme Marc descendant même à du 14/100, voire du 12/100 ! Afin d’éviter d’avoir à mettre plusieurs centaines de mètres excédentaires inutiles car ils ne seront jamais utilisés, ils bourrent donc le moulinet avec du backing (nylon usagé) et finissent de le remplir avec 200 / 250 m de corps de ligne uniquement. Quand on possède de multiples bobines pour s’adapter à toutes les conditions (Marc en a 18 !), cela représente de grosses économies en nylon ! Ce compteur de ligne multifonction s’avère donc très utile pour tous les pêcheurs en surfcasting.
Marc préparant un lancer « plomb posé »
Lancers à la belge, sud africain, pendulaire, etc. Il existe en fait de nombreuses façons de lancer à longues distances ainsi que de nombreuses astuces pour optimiser sa gestuelle. Ces techniques feront l’objet de futurs articles que vous retrouverez prochaînement sur le blog de Normandie Appâts.
L’occasion d’essayer de nouveaux montages
Walter profite de cet entraînement pour essayer un tout nouveau montage
En limitant nos sorties, l’hiver est une excellente période pour fabriquer à l’avance des montages qui seront utilisés durant la belle saison. Autant d’heures de gagnées pour du temps de pêche supplémentaire sur le terrain ! C’est aussi l’occasion parfaite pour réaliser de tous nouveaux montages. Il pourra autant s’agir de modèles décrits dans la presse ou sur internet (comme nous le faisons sur normandie-appats.com !) que de montages imaginés par le pêcheur lui-même. Encore ici, c’est l’expérience terrain qui prime. C’est en étant confronté à une configuration de terrain, des conditions spécifiques ou une espèce en particulier que naissent ainsi des montages inédits. Et comme toujours, c’est sur le terrain qu’on jugera s’il est opérationnel ! Vérifier qu’il fonctionne bien est indispensable et l’hiver est une période parfaite pour effectuer ces tests sur le terrain. Ainsi, Walter a profité de cette sortie d’entraînement pour essayer de nouveaux types de montages spécialement conçus pour atteindre de longues distances.
Après le lancer, le traînard doublé maintenu par un ressort s’est bien déployé
L’un d’entre eux était un système innovant permettant de doubler la longueur de l’empile tout en la maintenant contre le bas de ligne grâce à un ressort pour un meilleur aérodynamisme. Walter a donc profité de ces tests de lancer pour connaître les distances que ce montage permet d’atteindre – car le but de ce système est bien de lancer plus loin ! Cela lui permet également de vérifier que le traînard se déploie bien à l’impact à chaque lancer car il serait sinon totalement inutilisable. Un montage est tout de même fait avant tout pour pêcher du poisson ! Walter a ainsi effectué plusieurs lancers à près de 160 m (relevés au compteur métrique) – des résultats impossibles à obtenir sans accroche-appâts avec une empile de près de 3 m ! Il a également constaté en le ramenant que le traînard se déployait systématiquement. – preuve de son efficacité. Nul doute que le membre du team Normandie Appâts utilisera ce montage dès les premiers beaux jours sur les méfiants sparidés se tenant loin de la côte ! Sachez d’ailleurs que nous aborderons également dans de prochains articles les différentes astuces en termes de matériel et de montages pour pouvoir lancer plus loin sur notre site normandie-appats.com.
Profitez-en pour pêcher !
Daurade royale d’hiver
Mais quitte à s’entraîner au lancer et vous trouver au bord de l’eau, rien n’empêche même en hiver d’en profiter pour placer une ou plusieurs cannes en action de pêche. Joindre l’utile à l’agréable en somme ! C’est d’autant plus intéressant quand on considère que les appâts ont une influence directe sur les distances de lancer. Ainsi, un ver de sable se lancera toujours plus loin qu’un gros appât carné tel qu’une sardine ! Une excellente occasion de tester les combinaisons montages / appâts autorisant les meilleures distances de lancer ! Le poisson est un peu moins présent en côte mais certaines espèces pourront être touchées assez facilement. En Atlantique, il est ainsi possible de pêcher des plats, des roussettes, des merlans, des grisets, etc. En Méditerranée, il sera possible de rechercher des sparidés tels que les marbrés, les sars, les daurades royales, les pageots, les dorades grises, etc. Des appâts offrant un bon aérodynamisme tels que le ver de sable, la dure, le ver de chalut, etc. vous permettront de rechercher ces poissons à de très grandes distances.
Vers de sable Normandie Appâts
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Ver de chalut Normandie Appâts
Des tests pour progresser !
S’entraîner en hiver permet également de passer du bon temps entre amis !
Ce type d’essai terrain est très intéressant car il vous permet de progresser en ayant de véritables points de référence et non des jugements sans fondement. Vous serez d’ailleurs souvent surpris de l’influence de simples petits détails sur vos distances de lancer ! Il pourra s’agir de la qualité de conception du montage, ses accessoires, le nombre ou la longueur des empiles, la grosseur de l’appât, etc. Mais dans tous les cas, la technique du lancer est similaire à beaucoup de choses dans la vie : on ne peut progresser qu’en ayant un point de référence réel et en travaillant pour le dépasser.