S’il est un poisson que Walter Sarret aime pêcher, c’est bien la daurade royale ! C’est pour lui le poisson roi pour ses sessions pêche et l’objectif à chaque sortie est toujours le même : toucher de beaux spécimens et pourquoi pas…battre son record ! Il met ainsi tout en œuvre pour toucher ce poisson trophée et n’hésite pas à retourner de nombreuses fois par saison sur ses meilleurs spots afin d’atteindre cet objectif. Les mois les plus chauds de l’année sont très favorables à la pêche des plus grosses daurades royales et il le sait bien. Avant sa dernière session pêche à la calée, Walter a comme d’habitude préparé avec soin cette sortie. Il a ainsi repéré avec soin une matinée offrant les meilleures conditions. Celle-ci correspond à de gros coefficients de marées car comme beaucoup de bons pêcheurs, Walter estime que même en Méditerranée, les marées ont une forte influence sur l’activité des poissons. Il a également repéré que le créneau horaire correspondait à une lune montante – un facteur très important selon lui pour la pêche des sparidés. Concernant son spot, un vent contraire va également lisser la surface en écrasant les vagues. Walter a ainsi remarqué qu’il prenait plus de belles daurades dans cette zone quand la surface de la mer était lisse comme un lac. Autant de conditions parfaites pour aller traquer la « belle aux sourcils d’or » et espérer toucher un poisson trophée !

Pour cette session, Walter s’est doté de gros bibis Normandie Appâts. Dans la plus grande taille (G comme gros), ce ver très épais et charnu est idéal pour sélectionner les plus beaux spécimens de daurades royales. De grande taille, il représente une belle bouchée et à part quelques exceptions, le bon vieil adage « à gros appât, gros poisson » a maintes fois prouvé son bien-fondé sur le terrain. De même, le gros bibi offre également l’avantage de ne pas être grignoté par les petits poissons indésirables ou les crabes car seules les fortes molaires d’un beau sparidé peuvent mâcher sa peau épaisse.

Encore ici, Walter fait entièrement confiance à son montage coulissant avec circle hook qui lui a rapporté tant de belles daurades dont des spécimens de plus de 3 kg. L’objectif n’est pas ici de lancer à des distances très importantes comme avec un montage surfcasting. Sur ce spot, les daurades royales viennent en effet souvent se nourrir directement sur les roches de la digue d’où Walter pêche et elles peuvent donc se trouver à quelques mètres à peine. L’intérêt de ce montage est ici de n’opposer quasiment aucune résistance lorsque le poisson engame. La daurade royale a en effet tendance à mâcher et à recracher l’appât à plusieurs reprises. De même, elle peut le déplacer de plusieurs mètres avant de l’avaler. Si elle sent alors la moindre résistance, elle lâche immédiatement l’appât et ne s’y intéresse plus. La méfiance proverbiale de ce sparidé est encore plus développée avec les plus beaux spécimens car ce sont les plus âgés – et ils ont donc plus d’expérience. Un montage coulissant tel que celui de Walter est donc idéal pour rechercher les grosses daurades royales.

Le coulissement est assuré par un petit coulisseau dont la matière plastique offre une glisse parfaite du nylon. L’avantage de ce petit accessoire économique est de se positionner automatiquement dans la direction que prend la daurade lors de sa fuite – limitant encore le frottement du fil. Son autre atout est de disposer d’une agrafe rapide vous permettant de changer facilement votre plombée afin de vous adapter aux conditions souvent changeantes en mer (vents, courants, etc.). Devant le rolling servant de butée, Walter intercale une perle dure suivie d’une perle molle afin d’amortir les chocs du coulisseau plombé contre le nœud de raccord. Sans cette précaution, ce dernier se fragiliserait durant les lancers répétés et pourrait casser lors d’un combat soutenu avec un beau poisson.

Au bout de son bas de ligne, Walter utilise encore ici un circle hook – un hameçon dans lequel il a une entière confiance pour la pêche de belles daurades royales. Walter s’étonne d’ailleurs qu’aussi peu de pêcheurs l’utilisent en France. Son principal avantage est de se planter systématiquement au niveau des lèvres grâce à son profil spécifique. Il évite ainsi que le bas de ligne soit exposé à la terrible dentition des daurades royales et donne la possibilité de pêcher très fin pour déjouer la méfiance proverbiale de ce sparidé. Son autre atout est d’assurer une parfaite tenue de la daurade et d’éviter les décrochages. En se piquant dans les zones dures situées à la commissure des lèvres plutôt que dans la mâchoire pavée de fortes molaires, la pointe tient ainsi beaucoup mieux lors du combat. De même, la forme très fermée du circle hook avec sa pointe tournée à 90 évite les décrochages car elle forme un anti-retour ultra efficace. Une fois planté dans les lèvres de la daurade, l’ancrage est hyper solide et permet un combat en toute sérénité.

Walter pêche le matin afin de correspondre à la lune montante et à la marée mais pas uniquement. En plein été dans le sud de la France, les chaleurs sont étouffantes et pêcher dès l’aube permet de profiter d’un peu de fraîcheur. Il est ainsi arrivé sur zone dès 5.00 h du matin pour se donner le temps d’installer son poste et de lancer ses montages avant le lever du jour.

Les bibis qu’il utilise sont énormes et il a fort espoir de prendre une daurade royale record. Mais dès le premier départ, il est étonné de ne ramener qu’un poisson de près de 20 cm – quasiment l’équivalent de son bibi ! Cette « blanquette » montre combien ces sparidés peuvent manger de très gros appâts. Celle-ci avait en tous cas de l’appétit ! Ciblant les beaux spécimens, Walter la relâchera aussitôt comme à son habitude.

Retrouvez dans cette vidéo Walter en train de relâcher une daurade royale de 600 / 700 g :

À mesure que le soleil monte, les températures grimpent à une vitesse impressionnante. Dès 10.00 h, la chaleur devient suffocante mais heureusement, un léger vent rend l’attente supportable. Alors que le pêcheur commence à douter, un départ très violent fait hurler son moulinet. Pêchant au circle hook, Walter sait qu’il faut serrer son frein un peu plus fort qu’à l’accoutumée pour que l’auto-ferrage fonctionne. Le bruit du frein est donc bien plus fort – ce qui n’est pas déplaisant pour ce pêcheur passionné ! Walter combat canne haute car les fonds sont particulièrement encombrés et la prise semble belle.

Le poisson fait des rushs latéraux impressionnants mais le pêcheur sait que sa prise s’épuise à chaque sprint. Les départs sont à chaque fois moins violents et Walter récupère au fur et à mesure de plus en plus de fil. La daurade apparaît enfin en surface sur le flanc, signe qu’elle est suffisamment épuisée. Walter la fait rentrer dans l’épuisette facilement. Au peson, elle affiche un poids d’1,4 kg. C’est déjà un beau poisson mais le pêcheur espérait mieux vu le combat. Cette daurade s’est bien battue !

Il relance son montage avec un nouveau bibi XXL esché à son circle hook. L’attente ne sera pas longue cette fois-ci et un nouveau gros départ sur une autre canne fait crisser le frein très violemment. Walter sait que le poisson s’est déjà ferré tout seul grâce au circle hook et, en saisissant sa canne, il ne fait que prendre contact avec la daurade. Les coups de tête sont très lourds : il s’agit assurément d’un beau poisson ! Sa prise multiplie les rushs vers le large et le pêcheur ne peut que subir leur violence patiemment. Il a remarqué que les poissons avaient une défense d’autant plus violente quand ils se trouvent dans de faibles profondeurs. Ne pouvant combattre en hauteur dans une couche d’eau suffisante, la fuite est en effet leur seule option. Les rushs sont ainsi très violents mais, à force de patience de la part du pêcheur, ceux-ci diminuent progressivement en intensité.

Walter attend que le poisson soit suffisamment épuisé avant de la ramener vers la digue. Les très faibles fonds à proximité de son poste rendent en effet la mise à l’épuisette très dangereuse et les risques de casses suite à un frottement du fil sur les roches ou à cause d’un nouveau départ sont réels. Patience et concentration sont donc les meilleurs alliés du pêcheur. Avec d’infinies précautions, Walter réussit enfin à faire rentrer la daurade royale dans l’épuisette. Il la pèse aussitôt : 1,6 kg. C’est un beau spécimen !

Comme d’habitude, le circle hook est parfaitement positionné à la commissure des lèvres de la daurade. En décrochant sa prise avec sa pince, Walter constate à nouveau combien la tenue de cet hameçon est solide car il peine à extraire l’hameçon. Elle aurait eu bien du mal à se décrocher toute seule !

En regardant de plus près sa prise, le pêcheur est étonné par la forme particulière de sa queue. La large entaille dans la caudale est parfaitement cicatrisée et la blessure doit dater. Cette daurade royale a peut-être été attaquée par un prédateur lorsqu’elle était juvénile ? Walter à vu lors de sa dernière sortie un gros tassergal en train de chasser et ce type de carnassier aux dents acérées pourrait en être la cause. À moins qu’elle ne soit prise dans un filet et qu’en se débattant pour se libérer, elle ne se soit elle-même fait cette blessure ? Walter sait toutefois que ce ne sont que des suppositions et qu’il n’aura jamais la réponse.

Le pêcheur insistera encore quelques heures en espérant que « le coup de midi » qui lui a valu de très belles daurades marche à nouveau. Il sortira deux autres daurades royales mais elle seront de petites tailles. Comme à son habitude, Walter les relâchera aussitôt avec précaution. Encore ici, Walter a vraiment apprécié l’utilisation du circle hook. Piquée au niveau des lèvres, cet hameçon permet en effet une bien meilleure relâche des poissons juvéniles. Un hameçon conventionnel aurait pu se piquer dans la gorge – condamnant à terme ces poissons. Rien de pire que de remettre à l’eau une daurade  que vous ne pouvez conserver car elle fait moins que la taille légale (23 cm) ou, comme Walter, par choix personnel. Alors qu’il range ses affaires vers 14.00 h sous le soleil écrasant de l’été, le pêcheur sait que les poissons qu’il a libérés survivront et feront certainement la joie d’un autre pêcheur dans quelques années. De son côté, ses 3 kg de poisson avec uniquement 2 daurades royales constituent déjà une très belle pêche !