Ce mois de juillet 2022 a été un des plus chauds jamais enregistré par Météo France depuis sa création. Et il le fut d’autant plus dans le sud de la France où Walter pêche. Les météorologues y ont ainsi établi de tous nouveaux records absolus de chaleur. Pêcheur passionné, Walter n’a pourtant pas été effrayé par ces chaleurs caniculaires et a donc décidé d’aller pêcher tout de même. Cette fin juillet, il espère qu’une courte session commencée très tôt lui permettra de bénéficier de la fraîcheur du matin.

Mais même en se levant à 3.00 h du matin et en arrivant sur un de ses spots préférés à 5.00 h du matin, cette fraîcheur est toute relative puisqu’il fait déjà… 25 degrés ! Alors qu’il installe son poste, la forte humidité du matin amplifie encore l’impression de chaleur. Il transpire déjà !

Comme lors de ses dernières sorties, Walter a décidé de pêcher avec un montage coulissant. Celui-ci est parfaitement adapté à cette zone rocheuse présentant de très faibles fonds. Quand on pêche à la calée sur ce type de poste, les distances de lancer importent peu car les poissons viennent en effet souvent se nourrir directement sur les roches et elles peuvent donc se trouver à quelques mètres à peine du pêcheur. L’avantage de ce montage est ici de n’opposer quasiment aucune résistance quand le poisson mord. La daurade royale a en effet tendance à mâcher et à recracher l’appât à plusieurs reprises. Elle peut aussi le déplacer de plusieurs mètres avant de l’avaler. À la moindre résistance, elle a tendance à lâcher immédiatement l’appât et ne s’y intéresse alors plus. Il est même à noter que la méfiance proverbiale de ce sparidé est encore plus développée avec les plus beaux spécimens. Ils sont en effet plus âgés et ils ont donc plus d’expérience. Quand on recherche les grosses daurades royales, un montage coulissant tel que celui de Walter est donc idéal !

Ce montage est constitué d’un mini coulisseau. Walter a ici choisi un modèle transparent pour une plus grande discrétion. Conçu en plastique, ce petit anti-angle dispose d’un canal où le coulissement du nylon est parfait. Par rapport à un simple plomb percé, cet accessoire offre également l’avantage de toujours se placer dans l’axe de fuite du poisson - quelle que soit la direction qu’il prenne. Il ne crée donc pas d’angle qui fragiliserait la ligne en tension. Notez qu’il joue également le rôle d’anti-emmêleur lors du lancer. Ce dernier est doté d’une agrafe très utile puisqu’elle permettra de facilement changer la plombée afin de s’adapter aux conditions (profondeur, vents, courants, etc.) – ce que ne permet pas un montage avec une olive percée. Afin d’éviter de fragiliser le nœud de raccord sur lequel vient taper le coulisseau chargé du plomb, Walter intercale une perle dure suivie d’une perle molle noire. Un émerillon rolling sert de butée pour cet anti-angle et sa rotation fluide limite les problèmes de vrillage du long bas de ligne. Pour encore plus de protection de son nœud et afin de limiter les emmêlements lors du lancer, Walter le recouvre partiellement avec un couvre-nœud.

Comme pour ses dernières sessions, Walter a décidé d’utiliser de petits crabes verts Normandie Appâts. Il sait par expérience que cet appât est très apprécié par les daurades royales dans cette zone très rocheuse.

Dans ce secteur très particulier, Walter a eu souvent la surprise de constater que même avec un bas de ligne de type wishbone doté de 2 hameçons rond de type « Chinu », il enregistrait souvent des touches manquées. Les daurades présentes sur cette zone ont ainsi tendance à grignoter partiellement les crabes du bout des dents sans se piquer à l’hameçon. Peut-être est-ce dû aux faibles fonds et à la grande transparence de l’eau ? Lassé de tant de touches manquées, Walter utilise donc une astuce.

Comme lors de ses dernières sorties cette année sur ce spot, il utilise deux petits triples en montage stewart – c'est-à-dire montés en ligne. Le premier est directement attaché au bout de son traînard. Le second a juste été enfilé sur le fluorocarbone et coulisse donc librement. Walter peut ainsi régler l’écartement entre les deux triples afin de s’adapter facilement à toutes les tailles de crabes qu’il utilise.

Le choix du triple est primordial. En effet, la daurade royale possède une gueule pavée de redoutables molaires associées à une mâchoire très puissante. L’hameçon triple doit donc être suffisamment robuste – et d’autant plus avec les petites tailles utilisées ici pour pêcher ce poisson (n° 8 à 10). Il utilise donc un triple 7547 VMC. Les pointes légèrement rentrantes de type Spark Point sont d’un piquant irréprochable. Ses branches renforcées (1 X) le rendent également très solide. Après de multiples déconvenues avec d’autres triples, ce modèle lui a permis de prendre de très belles daurades royales cette année et il le privilégie donc pour ce montage.

La forme de ce triple correspond bien à l’eschage du crabe et son coloris black nickel le rend très discret. Avec leur hampe courte et leur ouverture large, ils correspondent parfaitement à la gueule de la daurade royale. Toutes ces pointes augmentent d’autant les chances de bien piquer les daurades les plus méfiantes !

Alors que le soleil passe l’horizon, les températures dépassent déjà les 30 °. Walter se protège autant qu’il le peut en restant autant que possible à l’ombre. Durant le début de matinée, il réussit à sortir quelques daurades mais celles-ci sont de petites tailles. Mais comme à son habitude, il libère aussitôt ces poissons juvéniles afin qu’ils continuent à grandir. Il est rapidement récompensé par une touche violente avec un gros départ. Les violents coups de tête indiquent clairement qu’il s’agit d’un beau sparidé. Du haut de la digue rocheuse où il se trouve et avec les faibles fonds, Walter assure sa prise grâce à son épuisette. Il s’agit d’une belle daurade royale !

Pour la troisième sortie consécutive, le montage stewart à 2 triples a de nouveau prouvé son efficacité sur les sparidés si tatillons sur ce secteur ! Cette daurade fait 1,2 kg.

Comme tous les pêcheurs, Walter caresse toujours l’espoir d’un très gros spécimen. Mais étant donné les conditions difficiles dues aux températures, c’est déjà un très beau poisson !

Alors que Walter se prend en photo seul grâce à son retardateur, il subit de plein fouet l’exposition au soleil. Il est à peine 10.00 h mais les températures atteignent déjà les 35 °. Le pêcheur a déjà bu plusieurs bouteilles d’eau mais la chaleur devient rapidement insupportable. Il insistera un peu dans l’espoir d’une nouvelle touche. Mais avec de telles conditions, il comprend rapidement qu’il est inutile de persévérer et il décide sans regret de rentrer chez lui. Philosophe, il estime que sa belle daurade d’1,2 kg justifie à elle seule le déplacement. Comme quoi il est possible de faire de belles prises lors de très courtes sessions – y compris lors de conditions très difficiles !