Pour cette session qui s’est déroulée fin décembre sur une plage très plate, Marc a utilisé son montage fétiche spécial longues distances. Il a l’habitude de pêcher de ce type de secteur présentant de faibles déclivités et où il est nécessaire de lancer très loin. Ce n’est en effet qu’à grandes distances qu’il est possible de trouver une couche d’eau suffisante pour abriter de beaux spécimens. De même, ces plages à faibles pentes présentent généralement une ou plusieurs marches où la profondeur augmente soudainement. Cette déclivité située souvent loin du bord est très intéressante car la nourriture charriée par les courants s’y accumule naturellement. Cette zone attire ainsi naturellement les sparidés en quête de vers, de crustacés, de coquillages, etc. Cette marche généralement parallèle à la plage est donc très favorable à la tenue de beaux poissons et Marc le sait bien !

Le montage surfcasting pour la daurade royale qu’utilise Marc a été spécifiquement conçu pour les lancers longues distances. Il est trés épuré et dispose d’un minimum d’éléments afin d’atteindre les plus grandes distances de lancer possibles. Il est ainsi directement fait sur l’arraché conique dont la tête de ligne est en 57/100 – un diamètre qui permet d’encaisser les tensions extrêmes d’un lancer puissant avec un plomb lourd. Long de 15 m, son diamètre décroît jusqu’à du 20/100 en queue. Il permet donc de réaliser un nœud très fin avec le corps de ligne qui passe alors beaucoup mieux dans les anneaux – contribuant ainsi à gagner de précieux mètres. Il est à noter que Marc utilise du 12/100 à peine en corps de ligne dans son moulinet long cast. Associé à son arraché en « queue de rat », cela lui permet ainsi d’atteindre des distances de lancer records ! De tels diamètres demanderont néanmoins une grande expérience et un réglage parfait du frein du moulinet lors du combat.

Ce montage est composé d’éléments de très petites tailles afin d’être le plus aérodynamique possible. Ainsi, Marc utilise de simples stop floats pour la fixation de son traînard. Petits et ovoïdes, ils n’opposent que très peu de résistance dans l’air. Ils encadrent des micro perles qui assurent une meilleure rotation au mini rolling. L’ensemble est très simple mais il offre une parfaite rotation multidirectionnelle du traînard – évitant ainsi les problèmes de vrillages. Marc utilise habituellement du 23/100 pour son traînard mais lors de cette session, il a progressivement augmenté le diamètre jusqu’à du 28/100 car il avait subi plusieurs casses inexpliquées avant que le soleil ne se couche. Il s’agissait en fait de rasons dont les dents sont particulièrement tranchantes. 

Comme à son habitude, il a recherché à conserver la plus grande longueur de traînard possible tout en essayant néanmoins de limiter au maximum les phénomènes de vrillage. Ce point est à ses yeux très important pour la pêche des belles daurades royales – ces dernières étant ultra méfiantes. Vous noterez que comme à son habitude, Marc a utilisé un hameçon rond à palette de type « chinu » couleur or car il estime que les reflets dorés attirent les sparidés sur de grandes distances. Pour l’eschage des bibis fusibles, le pêcheur a opté pour une taille 1 qui s’est avérée parfaitement adaptée à la taille de ces vers.

C’était la première fois que Marc utilisait des bibis fusibles. Le nom de ces vers provient de leur ressemblance avec un fusible électrique, aussi bien par leur petite taille que par leur forme. L’avantage du bibi fusible est tout d’abord d’être de petite taille. Il vous permet donc de gagner de précieux mètres au lancer. De faible section et compact, il est en effet beaucoup plus aérodynamique qu’un gros bibi et vous permettra donc d’effectuer des lancers longues distances. Il est également plus robuste car, par rapport à un gros modèle, il possède proportionnellement une peau plus épaisse. Il est ainsi possible d’appuyer beaucoup plus ses lancers et il résiste donc très bien aux petits poissons indésirables. C’est un réel atout quand les daurades se trouvent à de grandes distances comme par exemple sur les plages plates.

Sa petite taille est aussi un avantage lors de conditions très calmes et que les sparidés sont méfiants. C’est ainsi le cas quand la mer est lisse comme un lac, avec une eau cristalline offrant une grande visibilité, un fort ensoleillement, etc. Les daurades royales peuvent également être difficiles dans des zones riches en nourriture (crabes, vers marins, coquillages, etc.). Même rassasiées, une petite bouchée telle qu’un bibi fusible leur apparaîtra alors comme une véritable friandise. Même les plus grosses daurades royales peuvent alors succomber par gourmandise face à une petite esche bien savoureuse lorsqu’elles sont méfiantes. C’est aussi le cas dans les secteurs où la nourriture présente est de petite taille comme par exemple en plage avec l’abondance de vers de sable. Autant d’exemples qui montrent bien que l’adage « gros appât, gros poisson » n’est pas toujours vrai dans certaines circonstances !

En ce mois de décembre, le soleil se couche tôt et Marc a donc installé ses cannes avant 17.00 h afin de profiter du « coup du soir » - le crépuscule étant souvent un moment très favorable pour la pêche des sparidés – même en hiver.

Pour cette session, Marc a testé une façon d’escher son bibi qu’on lui a montré mais qu’il n’avait jamais essayé auparavant. En effet, il a l’habitude d’utiliser de gros bibis entiers ou encore découpés en languettes afin d’être ligaturés « à l’espagnole » avec de l’élastique fin.  Cette fois-ci, il a transpercé de part en part le bibi fusible avec une aiguille creuse à double cavité dans laquelle il a ensuite fait passer le fil. Percée aux deux extrémités, ce type d’aiguille est comme un tube dans lequel on peut faire passer le fluorocarbone de son traînard. Il était ainsi certain de ne pas perdre la moindre goutte du jus attractif du bibi.

Il a aussi décidé d’utiliser une autre astuce qu’on lui a préalablement montrée en Espagne. Ainsi, plutôt que de refaire rentrer la palette et la hampe dans le bibi, il a choisi de laisser l’hameçon à l’extérieur du ver. En effectuant quelques tours d’élastique à ligaturer fin à la base du bibi, il s’assure que la palette reste bien à l’extérieur du ver malgré la pression du lancer.

Cet eschage présente plusieurs avantages intéressants. Ainsi, Marc a remarqué que le Bibi tenait beaucoup mieux face aux petits poissons indésirables. Cet eschage supporte également très bien les lancers longues distances et il conserve tout son jus malgré la puissance de l’impulsion. De même, la présentation du ver est très naturelle et contribue à optimiser son attractivité. Enfin cette astuce fonctionne parfaitement sur les sparidés – et c’est bien là l’essentiel ! En effet, cet eschage rappelant celui des carpistes (montage dit « au cheveu ») fait que quelle que soit la façon dont le poisson prend le bibi, il se pique systématiquement lorsqu’il s’en empare. Ainsi, Marc a enchaîné assez rapidement les prises de belles daurades royales.

La session pêche de Marc a été assez rapide puisque l’essentiel de la pêche s’est déroulé du crépuscule à 17.30 h jusqu’à 21.00 h – heure à laquelle le froid a été si vif que le pêcheur a préféré rentré chez lui. La première daurade a mordu juste au moment où le soleil se couchait sur l’horizon.

Une fois la nuit tombée, les touches se sont rapidement succédées.

La deuxième daurade royale fut la plus belle de la soirée. Ce spécimen qui faisait 1,1 kg lui a démontré qu’il était à la bonne distance. Cela a clairement fait la différence comme il nous l’a confié lors de son interview !