Comme à son habitude, Walter a effectué une courte sortie matinale pour aller pêcher les daurades royales à la calée avec du crabe. L’automne est arrivé brutalement et la météo s’est révélée particulièrement instable dans le sud de la France. Les daurades royales n’appréciant pas les forts changements de température, ces conditions ont rendu leur pêche difficile au début de l’automne. Mais elles se sont finalement habituées à cette fraîcheur et les premiers signes de l’hiver qui arrive les poussent même à manger d’autant plus. Elles cherchent en effet à se gaver afin d’affronter les rigueurs de l’hiver et leur reproduction en pleine mer. C’est donc une excellente période pour les rechercher – et Walter le sait bien !

Comme souvent, Walter a prévu de pêcher ces beaux sparidés à la calée avec du petit crabe vert. Nommé « enragé » à cause de son acharnement à vouloir pincer le pêcheur, ce crustacé est une véritable friandise pour les belles daurades royales ! Ce type de petit crabe est aussi dénommé favouille par les pêcheurs. Par affection, le membre du team Normandie Appâts les surnomme même « favouillettes ». Ce néologisme affectueux prouve combien Walter apprécie cet appât pour pêcher les daurades royales !

Toujours fidèle à ses habitudes, Walter a décidé de pêcher les belles daurades royales au crabe avec son montage fétiche : son montage coulissant anti-emmêlements avec deux triples. Celui-ci lui a permis à de nombreuses reprises de pêcher de très belles daurades royales alors que celles-ci sont hyper méfiantes et éduquées sur certains de ses spots. Ce montage est aussi simple qu’efficace ! Le corps de ligne dans son moulinet est du 30/100 car notre pêcheur sait que les poissons se trouvent très près des rives lorsqu’on pêche de digues rocheuses ou d’ouvrages portuaires. Il n’est donc pas nécessaire de lancer très loin sur ce type de poste. Ce montage est parfaitement coulissant. C’est en fait le secret de son efficacité ! Il permet en effet de n’opposer aucune résistance quand ce sparidé mord à l’appât. C’est un réel avantage car la daurade royale est ultra méfiante et la moindre tension dans le bas de ligne peut l’alerter. Ce sparidé possède ainsi une grande sensibilité au niveau des lèvres. Elle a aussi l’habitude de se saisir de l’appât puis de le recracher à plusieurs reprises avant de l’avaler. C‘est d’autant plus important avec les plus beaux spécimens car avec leur plus grande expérience, les grosses daurades royales deviennent très méfiantes.

Un des secrets de l’efficacité de ce montage est l’utilisation d’un coulisseau transparent très discret. Cet accessoire en plastique offre une excellente glisse du fil dans son canal interne et donc un meilleur coulissement. Grâce à son agrafe, il permet aussi de changer rapidement et facilement de plombée afin de pouvoir s’adapter aux différentes conditions rencontrées (vent, profondeur, courants, etc.). De plus, en s’orientant automatiquement dans l’axe de fuite du poisson, cet accessoire offre ainsi un bien meilleur coulissement. C’est réellement un montage au top pour les pêches à la calée – et Walter le sait bien !

Afin de mieux ferrer les daurades les plus méfiantes, Walter utilise encore ici un traînard doté de deux petits triples n°10 pour escher son crabe. Le premier triple est attaché en terminal au bout du traînard en position fixe. Le second coulisse librement sur le fil. On peut ainsi régler sa position en fonction de la taille du crabe. Afin d’optimiser l’auto-ferrage de la daurade royale, ces triples sont placés en opposition à l’avant puis à l’arrière du crabe. Durant cette session, Walter a de nouveau utilisé un nouveau type de triple qui lui a plutôt réussi lors de la sortie avec son fils Mattei. Il lui a en effet permis de prendre 3 magnifiques daurades (1,2 / 1,5 et 2,2 kg). Il s’agit d’un triple Kamasan B 990. Il est habituellement utilisé par les pêcheurs à la mouche recherchant les saumons, ces derniers emploient un type de mouche doté d’un triple : le tube fly. Et pour pouvoir pêcher ces puissants migrateurs pouvant peser plusieurs dizaines de kilos, ces pêcheurs disposent de triples de très petites tailles (8, 10, 12 et même 14 !) mais qui sont ultra renforcés. Et même s’il peut arriver qu’une très grosse daurade écrase une branche, Walter considère que c’est pour l’instant le modèle qui a le mieux résisté aux redoutables mâchoires des daurades royales parmi tous ceux qu’il a essayé.

Ce triple offre l’avantage d’avoir une hampe courte correspondant mieux au crabe. Walter utilise ici des modèles en taille n° 8 à 10. Ils sont positionnés en opposition sur le crabe – le premier à l’avant et le second à l’arrière. Une branche de chaque triple est plantée de chaque côté dans la carapace du crabe pour une parfaite tenue lors du lancer. De même, à la moindre bouchée d’une daurade, les chances qu’elle se pique sur une des pointes sont démultipliées.

Depuis l’aube, Walter a enregistré plusieurs touches timides qu’il n’a pu ferrer. Les poissons semblent méfiants. Puis soudain, il enregistre une touche brutale qui fait même hurler le frein. Le type de son que tous les pêcheurs aiment entendre. Après un combat ponctué par de puissants coups de tête, Walter réussit à épuiseter le poisson. Il s’agit d’une belle daurade royale d’1,3 kg !

Peu après, Walter enregistre une nouvelle touche. Mais dès le ferrage et les premiers rushs, il sait déjà qu’il ne s’agit pas d’une daurade royale. En épuisetant son poisson, ses doutes sont bien confirmés : il s’agit d’un bar ! C’est bien la preuve que le crabe est un appât redoutable sur de nombreuses espèces ! Comme nous l’a confié Walter, cette session avec une daurade et un bar l’a enchanté car elle lui aura permis de prendre « la reine et le roi de Méditerranée » ! Car après tout, le plaisir de la pêche passe souvent plus par la diversité d’espèces que par la seule quantité !