Bien que pêcheur passionné, le travail, les contraintes familiales et plusieurs pannes mécaniques importantes sur sa voiture ont empêché Walter d’aller pêcher pendant plus de 3 mois. Le membre du team Normandie Appâts a participé quelques jours auparavant à un concours dans le Var mais la rareté de prises (tous compétiteurs compris) lui a donné encore plus envie de faire du poisson. Lui restant des vers Normandie Appâts de cette compétition, il en a donc profité pour se rendre sur un de ses postes préférés afin de pêcher de beaux sparidés.

Pour cibler les daurades royales Walter apprécie particulièrement la pêche à la calée avec un montage coulissant. Le coulisseau est la base de son montage aussi simple qu’efficace. En matière plastique douce, il permet en effet d’offrir un parfait coulissement de la ligne – ce qui est un réel avantage face aux belles daurades royales connues pour leur légendaire méfiance ! Elles ont en effet l’habitude de se saisir de l’appât puis de le recracher à plusieurs reprises avant de l’avaler. La moindre tension dans le bas de ligne peut les alerter et elles relâchent l’appât dès qu’elles ressentent la moindre résistance. L’avantage de cet anti-angle est aussi de se positionner automatiquement dans l’axe de fuite du poisson – ce qui limite d’autant plus les phénomènes de friction. Ce parfait coulissement est idéal pour ce sparidé si tatillon ! L’agrafe située sur le coulisseau permettra également de changer facilement et rapidement de plombée afin de s’adapter aux différentes conditions rencontrées (vent, profondeur, courants, etc.). C’est certainement le montage à la calée favori de Walter car il lui a permis de prendre de très beaux sparidés – dont ses plus beaux records de dorades royales !

Par rapport à ses précédents montages coulissants où il utilisait un rolling simple, Walter a cette fois-ci mis un rolling triple. Il insère en force le couvre-nœud directionnel d’un côté et la perle molle de l’autre. Cette partie rigidifiée sur une plus grande longueur limite grandement les risques d’emmêlements entre le coulisseau et le long bas de ligne lors des lancers.

Grâce à sa rotation multidirectionnelle parfaite, le rolling triple limite également au maximum les phénomènes de vrillages quand l’appât est exposé à de forts courants. Certains appâts tels que le crabe ou encore un bibi qui s’est tassé dans la courbure de la hampe peuvent ainsi vriller votre bas de ligne au point de le rendre inutilisable. Cette astuce est très efficace pour vos montages calée et Walter vous la recommande fortement – surtout en pêchant au crabe !

Lors des lancers, les chocs répétés du coulisseau doté du plomb peuvent abîmer le nœud de raccord avec le rolling et le fragiliser – ce qui pourrait causer des casses intempestives en combat. Afin de le protéger efficacement, Walter vous conseille d’intercaler un ensemble perle dure et perle molle.

Walter utilise pour son montage wishbone 2 hameçons ronds. Ces modèles de type « chinu » sont certainement parmi les plus adaptés à la pêche de la daurade royale avec ce type de bas de ligne. Avec sa forme ronde, sa hampe courte, sa large ouverture et sa large courbure, il est en effet parfaitement adapté à la gueule de ce sparidé. Attention néanmoins de privilégier les modèles forts de fer disposant d’un excellent piquant car ce sparidé possède une puissante mâchoire et une redoutable dentition. Nous vous conseillons les modèles à palette pour l’eschage à l’aiguille des bibis afin que ces derniers ne perdent pas trop de leurs sucs attractifs.

Walter pêche beaucoup la daurade royale au crabe et il utilise donc souvent un bas de ligne de type wishbone. La présence de deux hameçons de chaque côté du crabe lui donne en effet plus de chance de pouvoir ferrer correctement un de ces beaux sparidés chipoteurs quand ils mangent du bout des dents. Le montage wishbone est très simple à réaliser. Il est juste constitué de deux courtes empiles accolées dont chacune est dotée d’un hameçon rond à palette de type « chinu » n° 4 à 1. Il suffit de prendre l’extrémité du bas de ligne et de le superposer à un brin plus petit de même diamètre. Walter utilise du fluorocarbone pour sa résistance à l’abrasion et sa légendaire discrétion. En formant une boucle puis en y passant trois fois les deux brins, serrez progressivement en humectant pour éviter l’échauffement. Une fois que le brin excédentaire du haut est coupé, vous avez ainsi deux petites empiles accolées. Afin d’avoir deux brins de longueur parfaitement égale, il est conseillé de monter vos 2 hameçons au préalable. Pour tous ceux souhaitant être opérationnels plus rapidement, sachez d’ailleurs qu’il existe même désormais des montages wishbone « prêt à pêcher » qui sont vendus en pochettes – tout comme ce qui existe pour les hameçons montés.

Après une compétition catastrophique le week-end précédent où le poisson était quasi absent, il reste à Walter de beaux Bibis Normandie Appâts. Il a donc décidé de les utiliser montés sur son bas de ligne wishbone. Dans la plus grande taille (G comme gros), ce ver très épais et charnu est idéal pour sélectionner les plus beaux spécimens de daurades royales. « À gros appât, gros poisson ! » Avec sa peau très résistante, ce ver ne peut être attaqué par les nombreux petits poissons indésirables et seul un beau sparidé doté d’une mâchoire puissante peut donc le manger. Face à du menu fretin, ce ver permet donc de sélectionner les belles daurades royales.

Bien qu’on soit encore en octobre, les chaleurs restent impressionnantes dans le sud. Et comme à son habitude, Walter a choisi de faire une courte session à la calée en arrivant bien avant l’aube pour éviter les trop fortes chaleurs. Les conditions étant très calmes, les cannes sont positionnées très basses sur son trépied afin d’opposer le moins de résistance possible à la touche. Avec un montage coulissant, c’est primordial face aux sparidés très méfiants !

Walter a esché ses 3 cannes avec les montages wishbone à double bibi – chaque hameçon disposant d’un ver. Il espère que la proximité et la quantité d’appâts mettra les sparidés en appétit. Dans un secteur aussi réduit, c’est un véritable repas de fête pour les daurades ! La matinée se déroule sans la moindre touche – même de petits poissons. Pour une matinée d’automne, Walter est surpris de la quantité de moustiques qui l’assaillent. Les fortes chaleurs de cette fin de saison sont hors normes et ont favorisés leur reproduction ! Excédé par toutes les piqures malgré son spray protecteur, il a même pensé à partir à de nombreuses reprises.

Ce n’est finalement que vers midi qu’il encaisse enfin une belle touche. Alors qu’il combat ce qui semble être une belle dorade royale, il a la surprise de voir un départ violent sur une autre canne. Se concentrant sur son combat, il réussit à épuisetter son poisson qui se décroche finalement dans l’épuisette. Elle n’avait qu’un hameçon en gueule et sans son salabre, il aurait perdu sa prise ! Il passe immédiatement à l’autre canne mais alors qu’il prend contact, il réalise qu’il a malheureusement perdu son poisson faute d’avoir pu le ferrer à temps. Alors qu’il a passé près de 6 h d’attente sans la moindre touche, il a fallu que ces 2 poissons mordent en même temps. C’est rageant ! Philosophe, Walter est néanmoins content d’avoir pu sortir cette belle daurade car s’il avait voulu ferrer la seconde, il aurait certainement perdu la première. Car comme dit l’expression : « à courir plusieurs lièvres à la fois, on les perd tous ».