Comme il en a souvent l’habitude en plein été, Walter a effectué une courte session pêche à la calée très tôt le matin. Avec les chaleurs caniculaires dans le sud, les températures atteignent souvent plus de 40 ° à l’ombre à la mi-journée. Etre en place avant l’aube vers 5.00 h offre donc l’avantage de profiter de la fraîcheur du matin. Le lever du soleil est de plus un moment toujours bénéfique à la pêche des daurades royales. En partant avant midi au moment où le soleil est au plus haut, le pêcheur évite ainsi les chaleurs extrêmes. Arrivé à 4.15 h, la fraîcheur reste toutefois toute relative pour Walter puisqu’il fait déjà 27 ° ! Il est également attaqué de toutes parts par des nuées de moustiques. Mais ce n’est pas ce qui va arrêter Walter !

Comme il en a désormais l’habitude quand il pêche à la calée au crabe, Walter utilise ici son montage coulissant doté d’un traînard avec deux triples. La daurade royale étant une espèce très craintive, elle a tendance à relâcher l’appât dès qu’elle ressent une tension. En ayant un coulissement parfait de la ligne grâce au mini coulisseau, ce montage offre l’avantage de n’opposer aucune résistance quand le poisson mord. En ayant pris soin de mettre ses cannes en position basse et en réglant au minimum le frein des moulinets, c’est le piège idéal pour défier la proverbiale méfiance des daurades royales !

Très économique, le petit coulisseau permet de changer de plombée facilement sans avoir à refaire de nœuds – ce qui permet de s’adapter à toutes les conditions (profondeur, vents, etc.). En matière plastique, il offre également un coulissement du fil bien supérieur au canal interne d’un plomb percé. De réels avantages pour pêcher les daurades les plus timides ! Afin de limiter au maximum les emmêlements lors du lancer, Walter utilise ici un couvre-nœud Stonfo. Ce petit accessoire en silicone ressemble à un stop-float mais dans des tailles bien supérieures. Inséré en force dans l’anneau du rolling, celui-ci tient parfaitement en place et écarte le traînard de l’agrafe du plomb ainsi que de son corps de ligne. Sa matière souple mais directionnelle éloigne ainsi très efficacement le traînard pour éviter les emmêlements durant le lancer. Une idée très astucieuse de la part de Walter !

Dans le secteur où il pêche, les daurades royales sont particulièrement tatillonnes et elles mangent très souvent du bout des dents. Plutôt que d’utiliser un classique montage wishbone avec 2 hameçons ronds en opposition, Walter emploie donc ici un montage stewart à deux triples pour escher son crabe (montage aussi nommé « en ligne »). Le premier triple est attaché en terminal au bout de son traînard et le second coulisse librement sur le fil. Il est ainsi très facile d’ajuster l’écartement des triples en fonction de la taille du crabe pour un armement parfait.

Pour parfaitement escher le crabe, Walter vous conseille des triples à hampe courte et dotés d’une large ouverture. Chacune des branches dépasse ainsi beaucoup mieux de la carapace et la forme de ces modèles correspond mieux à la gueule de la daurade royale. Le pêcheur utilisant de petits crabes, il emploie généralement des triples ultra piquants de tailles n° 8 à 10. Malgré leur taille réduite, Walter a choisi les modèles les plus robustes possibles afin de résister à la terrible dentition d’une belle daurade royale.

Comme souvent en zone rocheuse, Walter a décidé d’utiliser de petits crabes verts Normandie Appâts. Cet appât est très apprécié par les daurades royales et il offre l’avantage de ne pas être grignoté par les petits poissons parasites. Prévoyant, Walter en a prévu un large stock afin de ne pas être pris au dépourvu s’il enchaîne les prises.

Afin de pouvoir piquer la daurade quel que soit son angle d’attaque, Walter place ses triples en opposition sur le dos du crabe. Le premier est placé à l’avant alors que le second est planté à l’arrière de la carapace. De quoi avoir un maximum de chance de ferrer une daurade – même si celle-ci mange du bout des dents !

Durant cette courte session, Walter a la chance de pêcher plusieurs daurades. Comme à son habitude, le membre du team Normandie Appâts a relâché les plus petites et n’a conservé que la plus belle pour une consommation familiale.

Pour l’anecdote, Walter a eu un gros départ au lever du jour. Au bruit strident du frein de son moulinet lors du départ, il devait s’agir d’un très beau poisson ! Mais le rush n’a malheureusement duré que quelques instants. Une fois le montage récupéré, Walter a alors constaté qu’un des triples de son traînard était écrasé. Il avait pourtant essayé un très grand nombre de modèles et c’était un des plus robustes qu’il avait pu trouver dans cette taille sur le marché ! Cela prouve bien qu’en pêche, tout est affaire de compromis ! Les triples augmentent le ratio touches / prises. Mais même le modèle le plus résistant peut parfois se plier devant la puissance de mâchoire considérable de ce sparidé. Avec sa gueule pavée de molaire, une belle daurade est ainsi capable de broyer une huitre comme vous le feriez d’une chips ! Quand on recherche ce sparidé, on peut tenter de mettre un maximum de chances de son côté mais rien n’est gagné à l’avance. Comme toujours en pêche, la part de chance reste toujours présente – et c’est après tout cette expectative qui la rend si intéressante !