Quand on pêche le bar en surfcasting, le choix des bons appâts est primordial. Le bar est un poisson qui se nourrit de poissons, de céphalopodes (calamars, seiches, poulpes), de crustacés (crabes, crevettes, etc.) et bien sûr…de vers ! C’est un prédateur qui n’hésite pas à chasser des proies rapides. Mais il est aussi un carnassier opportuniste se nourrissant de tout ce qu’il peut glaner – et bien plus souvent qu’on ne le croit !

Ainsi, le bar se nourrit fréquemment d’annélides (vers) quand il prospecte les fonds durant la nuit. Sachez aussi que lors de coups de mer ou juste après, il peut littéralement se focaliser sur les vers et les coquillages qui ont été arrachés du sable par le ressac. Ceux-ci constituent donc une part importante du régime alimentaire des bars. Une véritable aubaine pour le pêcheur en surfcasting car ils offrent un bien meilleur aérodynamisme que des appâts carnés – ce qui permet de les lancer à de bien meilleures distances !

Comme nous l’avons mentionné, les vers constituent des appâts de choix pour pêcher le bar en surfcasting. Ils sont en effet moins gros que les appâts carnés (sardine, céphalopode, etc.). Plus aérodynamiques, ils permettent donc des lancers à de plus longues distances. C’est réellement un atout pour atteindre le bon rouleau de vagues sur les plages plates avec peu de déclivité (ex : Aquitaine, Camargue, etc.). Il est ainsi possible d’atteindre une marche, un trou, une entrée de baïne éloignée, etc. Ils permettent également de mieux percer les vents contraires – ce qui est très important puisque le bar se pêche souvent par conditions agitées avec un vent de face. Pouvoir ainsi lancer assez loin et atteindre les bonnes zones est véritablement un des multiples avantages des vers pour pratiquer cette technique !

Voici quelques Vers Normandie Appâts que le compétiteur Mathieu Courtin vous conseille :

Pour Mathieu, le Ver de Chalut est l’appât roi pour le bar ! Ce ver charnu mesurant 25 à 50 cm est ultra iodé. Il possède en effet un suc très puissant qui se diffuse sur de grandes distances. C’est d’autant plus appréciable quand on pêche le bar dans l’écume et les vagues car les courants sont alors forts. Le compétiteur vous conseille d’utiliser les plus gros Vers de Chalut car ils offrent l’avantage de présenter une forte section. Ainsi, lorsque vous le découpez en morceaux de 5 à 10 cm, les tronçons représentent donc de grosses bouchées. Celles-ci sélectionnent donc logiquement les plus beaux spécimens de bars. Leur atout est aussi de diffuser plus d’effluves attractifs et de mieux résister dans le temps aux petits poissons indésirables. Le Ver de Chalut ayant des sucs très fortement iodé, il est possible de faire de nombreuses eschées – ce qui rend cet appât beaucoup plus économique qu’on ne l’imagine ! Vous noterez d’ailleurs que l’arôme très puissant du Ver de Chalut est également très intéressant pour pêcher le bar la nuit.

Afin d’éviter que le morceau de Ver de Chalut ne remonte trop sur l’empile lors de lancers appuyés ou à cause des courants, il existe également d’autres astuces. Ainsi, Mathieu vous recommande de placer sur l’empile un stop float avec un sequin ou une perle. Situé juste avant l’hameçon, il sera facile de régler sa hauteur en fonction de la longueur du ver enfilé à l’aiguille. Son coulissement dur est assez résistant pour éviter que l’appât ne remonte sur le fil – mettant l’hameçon à nu. Quand le compétiteur recherche le bar par fortes conditions, sachez qu’il n’hésite également pas à associer de l’élastique à ligaturer avec ce système d’arrêt pour une meilleure tenue de son ver et de plus longues calées.

Mathieu Courtin apprécie particulièrement l’Américain pour rechercher le bar. Ce ver de belle taille est épais et large. Bien esché à l’aiguille, c’est donc une bouchée conséquente bien adaptée aux bars qui possèdent une grande gueule. Il est très sanguin et ses effluves attractifs attirent les poissons sur de grandes distances – ce qui est excellent lors de coups de mer ou en présence d’eaux mâchées.

Une fois le ver enfilé sur l’empile, Mathieu utilise même une aiguille à escher pour le transpercer de plusieurs trous. La diffusion de l’hémoglobine est ainsi optimisée et il attire les bars sur des distances encore plus importantes. Lorsque le ver est mâché, cette hémoglobine contribue également à ce que le poisson le garde plus longtemps en gueule, optimisant ainsi un bon ancrage de l’hameçon ainsi qu’un meilleur ferrage. Une astuce simple mais…très efficace !

Le Gros Bibi Normandie Appâts est un ver parfait pour rechercher spécifiquement le bar par fortes conditions car il est robuste tout en étant très attractif. En effet, ce carnassier apprécie particulièrement ce type d’appât blanc et nacré. Les plus gros Bibis Normandie Appâts (Boite G comme Gros) présentent une forte section et sont de grande taille. Idéal pour cibler les plus beaux spécimens de bars ! Ce type de belle bouchée est idéal pour ce prédateur quand il cherche à s’engraisser pour affronter les rigueurs de l’hiver ou au contraire quand il cherche à regrossir au printemps suite au jeûne lié à sa reproduction.

Le Gros Bibi est parfait pour les pêches d’attente de nuit car sa peau épaisse décourage les petits poissons indésirables. Robuste, ce ver reste « pêchant » bien plus longtemps que d’autres appâts - même par mer agitée. Un réel avantage en action de pêche ! Quand il pêche le bar au Bibi, Mathieu ne vérifie ainsi son esche qu’au bout d’une heure. Avoir des calées aussi longues est très appréciable – surtout avec de nombreuses cannes ! Il est d’ailleurs fréquent que le compétiteur le ramène intact après ce délai et qu’il puisse être relancé. Une résistance qui le rend donc économique !

Mathieu vous conseille de l’escher à l’aiguille avec précaution. Le transfert sur l’empile doit être effectué précautionneusement afin qu’il ne perde pas ses sucs et qu’il conserve sa taille originale. La présentation est ainsi améliorée et il est donc d’autant plus attractif.

Mathieu utilise aussi la technique du Bibi retourné. En coupant une extrémité, il suffit de le retourner comme vous le feriez avec une chaussette afin que la paroi interne se retrouve à l’extérieur. Les chairs exposées sont plus appétissantes et libèrent un jus très attractif que les poissons sentent sur de très grandes distances. Il est possible de s’aider avec une aiguille forte côté cavité creuse pour le pousser. Cette même aiguille permettra un meilleur maintien pour entourer le Bibi de fil élastique fin pour avoir une meilleure tenue. Les chairs au coloris blanc nacré avec des reflets irisés seront alors exposées de façon très attractive. Notez que ce Bibi retourné est alors de plus faible section et son aérodynamisme permet des lancers à des distances plus importantes.

De façon générale, n’hésitez pas à renforcer tous vos appâts avec quelques tours d’élastique à ligaturer. Même les vers gagneront à être enroulés de quelques spires de fil ! Vous gagnerez ainsi en résistance face aux petits poissons indésirables et aux crabes – ce qui permettra d’attendre une belle prise. Vous éviterez aussi que l’appât ne se tasse dans la courbure de l’hameçon lors du lancer ou en présence de forts courants. C’est d’autant plus valable lorsqu’on pêche le bar par fortes conditions avec de fortes vagues. La présentation dans l’eau sera ainsi plus naturelle et bien plus attractive.

De même, la pointe doit rester bien dégagée – ce qui est très important ! Un bar prenant en gueule un appât en boule avec la pointe camouflée le recracherait rapidement sans s’être piqué dès qu’il sentirait une résistance. Notez que c’est même crucial lorsqu’on pêche avec un circle hook car une pointe non apparente avec ce type d’hameçon est totalement inefficace. Avouez qu’il serait dommage de manquer un bar pour un détail aussi simple !