Après plus de 2 ans d’attente à cause de la pandémie, Mathieu avait hâte de reprendre les compétitions. Ce concours roche organisé par le Team Surf Casting la Ciotat est le premier de l’année et le compétiteur est si impatient qu’il n’en a pas dormi de la nuit. Il a même plongé avec masque et tuba la veille sur les lieux pour explorer les fonds ! L’eau qui s’est refroidie à 16 – 17 ° à cause du Mistral fait que les poissons sont peu présents. La compétition s’annonce compliquée !

Pour cette compétition roche, Mathieu va surtout utiliser son montage roche spécial prospection. Il le surnomme ainsi car il lui permet de rechercher les poissons de roche dans des couches d’eau différentes. Les 3 empiles permettent en effet de prospecter 3 hauteurs d’eau en même temps. Les empiles du haut pêchent en pleine eau alors que le traînard se présente sur le fond. Le pêcheur a constaté que c’est souvent celui du bas qui prend les plus beaux poissons et il utilise donc un hameçon fin de fer ultra piquant n° 8 alors que les deux autres empiles sont en taille 10.

Ce montage dispose d’une boucle permettant de le changer très rapidement grâce à l’ensemble agrafe / rolling disposé au bout de la ligne venant du moulinet. L’idéal pour un changement hyper rapide de montage – ce qui est très important lors de compétitions roche ! L’utilisation d’une tresse fine (10 à 14/100) en corps de ligne dans le moulinet permettra de ressentir les touches les plus fines des petits poissons de roche. Mathieu apprécie les perles flottantes jaune, orange et pailletées sur les deux empiles supérieures. Sur l’empile du haut, il place une grosse perle pour faire flotter l’appât. Sur l’empile du milieu, il utilise une plus petite perle juste pour alléger l’esche à mi-eau et servir de teaser.

Pour les pêches de roche, Mathieu a l’habitude d’utiliser les mêmes types d’appâts qu’il choisit en fonction des poissons recherchés.

Ce ver offre l’avantage d’être super polyvalent sur un maximum d’espèces. Il offre une excellente tenue sur l’hameçon et peut être esché sur n’importe quelle empile du montage. Mathieu l’utilise souvent sur l’empile du milieu pour le tout-venant avec une petite perle flottante (appât allégé et teaser).

Grâce à sa texture tendre, ce ver est très apprécié par des espèces telles que les saupes, les orphies, les mulets, les bogues, les oblades, les sévereaux, etc. La demi-dure est un excellent appât pour les poissons évoluant dans les couches de surface. Mathieu l’utilise donc surtout pour son empile haute avec une grosse perle flottante.

Très efficace sur les poissons de roche, le mouron est considéré comme une base incontournable pour cette technique. Son corps épais, ferme et robuste supporte bien les attaques des petits poissons indésirables et permet de sélectionner les plus beaux poissons de roche tels que les gros labridés, les sparidés (sars, daurades, etc.), les rouget-barbets, etc. Mathieu l’utilise la plupart du temps sur le traînard de son montage mais il peut également le placer sur l’empile centrale avec perle flottante quand les poissons se trouvent au-dessus du fond.

Lors du concours, Mathieu a pris le temps de montrer comment escher un mouron à l’aiguille. Quand les poissons sont mordeurs, il utilise de petits morceaux. Mais lorsqu’il souhaite sélectionner les plus beaux poissons de roche, il n’hésite pas à utiliser un ver entier enfilé à l’aiguille pour son traînard comme il nous le montre ici.

Arrivé sur la digue du Mugel à la Ciotat où se déroule le concours, les pass sanitaires ainsi que les licences de tous les compétiteurs sont aussitôt contrôlés avant le tirage au sort. Mathieu hérite de la place numéro 11 juste à côté d’Alexandre Puccio - un grand nom de la pêche à la roche qui vient de rentrer en Equipe de France de pêche en bord de mer 2021 pour aller défendre les couleurs de la France en Tunisie. Il est 7.00 h : le concours commence !

Les craintes de Mathieu étaient fondées. Après 15 mn de pêche, aucune touche pour Alexandre et lui. Ca risque d’être difficile ! Une petite rascasse sera sortie mais celle-ci mesurant moins de 12 cm (taille minimale comptabilisée en compétition en PACA), elle sera aussitôt relâchée avec soin. Afin de pouvoir enfin trouver les poissons, Alexandre essaie de prospecter plus loin de la rive en effectuant des lancers longues distances. Le pari est gagnant puisqu’il remonte assez rapidement un joli sar. Mathieu fait de même et commence également à prendre du poisson – ce dont il le remerciera après.

Après réflexion, il était logique que les poissons se tiennent dans plus de fond à des distances importantes. En effet, les couches de surface se sont refroidies avec le vent de nord (Mistral) et les poissons se sont donc réfugiés dans les couches d’eau plus profondes dont les températures varient beaucoup moins. Cette inertie thermique rend ces strates d’eau plus chaudes. Sur cette digue, il suffisait ainsi de lancer à plus de 50 / 60 m du bord pour atteindre près de 25 à 30 m de profondeur – des fonds où les températures sont bien plus stables. Malgré un courant latéral assez puissant, les 2 pêcheurs commencent donc à enchaîner les prises : dorades grises, serrans chevrette, gobies, serrans écriture, etc.

Mais on est loin d'une pêche à la roche classique avec des doublés ou des triplés à chaque lancer et la pêche reste néanmoins très difficile. Chaque poisson se mérite et il est nécessaire d’aller rechercher chaque prise en trouvant les pierres isolées dans la posidonie. Mathieu utilise toutes ses astuces pour essayer de tirer son épingle du jeu. Des perles flottantes sur les deux empiles supérieures lui permettent ainsi de déclencher des touches à des moments devenus trop calmes. Il joue également sur les différentes hauteurs d’eau, la variété des appâts ou encore leurs tailles pour attraper quelques poissons supplémentaires.

Au final, la deuxième partie du concours est la plus productive avec la prise de quelques poissons de tailles correctes. Mais avec l’absence de petits poissons habituellement rencontrés en roche tels que les girelles ou les serrans, chaque prise a demandé beaucoup de patience et de recherches. Ce fut l’exemple même d’un concours où chaque poisson comptait. Ainsi, avec un labre de 527 g, Florian Demaria passe devant Mathieu et prend la première place du secteur. Le compétiteur finit donc deuxième de son secteur et cinquième au général.

L’organisation de ce concours par le club de la Ciotat et l’implication des bénévoles ont été parfaites. Avec les mesures sanitaires, la pesée, le repas ainsi que la proclamation des résultats seront des moments un peu particuliers. Mais la bonne humeur et le sens du partage entre passionnés ont prévalu sur le reste et ont fait de ce concours une véritable réussite.