Beaux marbrés en hiver

Publié le vendredi 3 janvier 2020 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Mathieu Courtin avec un beau marbré pris lors d’une compétition

 

En surfcasting, la marbré est un sparidé qui peut se rechercher durant les beaux jours – de l’été à la fin de l’automne. Mais c’est généralement en hiver qu’il est possible de toucher les plus gros spécimens – et plus spécialement de décembre à fin février. Avec la technique du surfcasting, le marbré est un poisson qui se pêche plutôt de nuit et qui requiert autant de technique que de finesse. Et bien qu’on puisse également en toucher de jour ou assez près de la rive, c’est généralement en pêche de nuit à longues distances qu’il sera recherché.

 

Le marbré est un poisson fouisseur

 

Le marbré est un sparidé fouisseur qui fouille le sable pour trouver sa nourriture constituée de vers, de coquillages, de petits crustacés, de mollusques, etc. Il dispose ainsi d’une mâchoire puissante pavée de fortes molaires avec laquelle il peut broyer carapaces et coquilles. Mesurant en moyenne 20 à 40 cm, il peut atteindre plus de 55 cm – 40 à 50 cm constituant déjà un très beau spécimen ! C’est le poisson typique des grandes plages sableuses et beaucoup d’amateurs estiment que c’est un des poissons rois de la pêche en surfcasting de nuit.

 

Réglementation :

 

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du marbré est de 20 cm. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »

 

Les marbrés de moins de 20 cm comme celui-ci doivent être relâchés

 

 

Montages et astuces des membres du team Normandie Appâts pour la pêche du marbré

 

  • Conseils de Mathieu Courtin pour la pêche du marbré

Magnifique spécimen de marbré pêché par Mathieu Courtin !

 

Un compétiteur tel que Mathieu Courtin recherche le marbré assez loin du bord. Il utilise ainsi un montage spécifiquement conçu pour atteindre de grandes distances. Le bas de ligne en nylon 50/100 est assez court (1,5 m) afin de pouvoir bien armer sa canne. Ce montage est conçu sans nœud pour éviter toute fragilisation qui pourrait causer une casse lors d’un lancer très puissant avec un plomb de 130 à 170 g.

 

Montage marbrés longues distances de Mathieu Courtin

 

Ainsi, les deux empiles sont fixées par des mini rollings maintenus en place par des micro perles collées – le tout assurant une parfaite rotation multidirectionnelle limitant les phénomènes de vrillages. Ces petits accessoires donnent un excellent aérodynamisme au montage et lui permettent d’atteindre de meilleures distances. Les empiles en fluorocarbone sont fines (22 à 24/100) et assez longues (130 cm) car ce sparidé est craintif. Elles sont écartées de 150 cm afin d’éviter tout emmêlement. Les hameçons sont petits (n° 6 à 4) pour correspondre à la petite gueule de ce sparidé. Ils ont été choisis pour leur légèreté car le marbré est un poisson fouisseur qui aspire ses aliments. Ils doivent toutefois être robustes face à ce sparidé doté de fortes molaires.

 

Une fois la bonne distance trouvée, il faudra essayer d’anticiper le mouvement du banc de marbré

 

Pour rechercher le marbré avec ce montage, Mathieu privilégie la marée montante. En plaçant plusieurs montages à différentes distances, il tente de trouver la zone de passage des marbrés. Une fois les premières touches enregistrées et la bonne distance trouvée, il cherche alors à anticiper le déplacement de ces sparidés qui ont l’habitude de se déplacer en bancs parallèlement à la côte. Une stratégie souvent payante !

 

Mathieu utilise des écureuils pour visualiser les touches les plus fines

 

Il est à noter que les touches étant souvent très fines, Mathieu utilise un écureuil. Ce petit lest placé entre deux anneaux lui offre également l’avantage de voir les touches « à revenir » qui sont fréquentes avec les sparidés.

 

 

Conseils d’Emmanuel Laubu pour la pêche du marbré

 

Emmanuel Laubu avec deux magnifiques marbrés pris à l’aube

 

Emmanuel Laubu du team Normandie Appâts est également un compétiteur chevronné qui apprécie particulièrement la pêche du marbré en surfcasting. Il le recherche à très longues distances (150 m et plus) avec un montage spécifique qui est conçu pour être le plus aérodynamique possible.

 

Montage marbrés en surfcasting d’Emmanuel Laubu

 

Très épuré et doté de petits éléments, le montage marbrés d’Emmanuel permet de gagner des mètres supplémentaires lors du lancer. Ainsi, il utilise des petits bouts de gaines de faible diamètre qui sont collés pour bloquer les perles. De petite taille, celles-ci bloquent sur le bas de ligne un micro émerillon rolling qui évite le vrillage du traînard. Emmanuel préfère n’utiliser qu’une seule empile basse – toujours afin de gagner en aérodynamisme. Ce traînard en fluorocarbone 20/100 fait entre 1,20 et 2 m selon les conditions pour une présentation plus naturelle de l’appât face à ce méfiant sparidé. Ainsi, plus les conditions sont agitées et plus il le raccourcit pour éviter les emmêlements – l’idéal étant de garder la plus grande longueur possible. L’hameçon qu’il utilise est un modèle fin de fer ultra piquant et de très petite taille (n° 8) afin d’optimiser la prise de ce poisson à la gueule étroite.

 

Astuce d’Emmanuel Laubu :

 

« Lors de vos pêches de nuit, je vous conseille de mettre des éléments phosphorescents tels que des perles ou un plomb. N’hésitez pas à bien les éclairer afin de les recharger en lumière juste avant de lancer votre montage. Cette petite lueur dans la pénombre au fond de la mer attise la curiosité des marbrés qui se rapprochent du montage. Attention néanmoins de ne pas trop placer d’éléments phosphorescents car ils peuvent avoir l’effet inverse. Par eau claire, deux perles ou un plomb seront suffisants. Par contre, par eau mâchée, il est possible de rajouter plus d’éléments phosphorescents. »

 

Perles et plombs phosphorescents

 

Deux beaux marbrés pris de nuit par Emmanuel Laubu

 

Le montage d’Emmanuel étant auto-ferrant, il vous conseille d’effectuer un ferrage délicat à la touche – celui-ci devant être plus une « prise de contact » qu’un ferrage à proprement parler. En effet, vous pourriez décrocher un poisson pris au bord des lèvres. Il vous recommande également de faire attention lors de la récupération car le marbré a pour habitude de se laisser ramener facilement au début puis de combattre lorsqu’il se trouve près de la rive. Il effectue alors des travers parallèles à la berge et il faudra être aussi délicat que patient pour pouvoir l’échouer.

 

  • Conseils de Walter Sarret pour la pêche du marbré

 

Montage marbrés spécial compétition de Walter Sarret

 

De son côté, le montage de Walter Sarret est encore plus fin afin de déjouer la méfiance proverbiale du marbré. Ainsi, ses empiles sont réalisées avec du fluorocarbone d’un diamètre de 18/100 à peine. Il sait néanmoins que le marbré n’atteint pas des poids très importants et qu’en prenant son temps pour le travailler, les casses demeurent rares. Ses empiles sont également très longues afin de gagner en discrétion et pour que le marbré ne ressente que le plus tard possible la résistance du plomb. Associé à un hameçon fin de fer doté d’un redoutable piquant, le poisson s’auto-ferre ainsi plus facilement.

 

Walter avec un marbré pris au ver de sable

 

Afin d’effectuer des lancer à très longues distances, Walter utilise un arraché conique avant son montage afin d’encaisser la violence du lancer avec un plomb de 150 g. Avec un corps de ligne en 14 à 12 / 100, il peut ainsi atteindre entre 150 et 160 m – ce qui est considérable ! Il est même dernièrement passé à un corps de ligne en tresse pour gagner encore plus en distance – le rapport diamètre / résistance des tresses modernes lui permettant d’avoir une ligne d’une finesse impressionnante. Un plomb très aérodynamique de type DCA participe à lui faire gagner encore de précieux mètres.

 

 

Le ver de sable : le top pour le marbré !

 

Vers de sable Normandie Appâts

 

Nommé également cordelle ou ver de digue, c’est l’appât parfait pour rechercher spécifiquement le marbré car il est un des vers les plus convoités par ce poisson fouisseur. C’est une des raisons pour laquelle on le nomme également « ver miracle ». Ce sparidé a l’habitude d’en consommer dans son environnement et il est capable repérer ses effluves attractifs sur de grandes distances. Un véritable aimant à marbrés !

 

Pour un bon eschage à l’hameçon, le ver de sable demandera l’utilisation d’une aiguille très fine.

 

Mais ce n’est pas le seul avantage de cet annélidé pour rechercher ce sparidé. Très effilé, ce ver n’offre en effet que peu de résistance à l’air sur votre montage, ce qui permet de gagner de précieux mètres lors du lancer. Sachant que le marbré se pêche le plus souvent à grandes distances, c’est un atout de taille pour le rechercher spécifiquement ! Long et fin, ce ver correspond de même parfaitement à la petite gueule de ce poisson fouisseur. Vous noterez enfin que ce ver est également excellent sur d’autres poissons quand ceux-ci sont difficiles ou lors de conditions très calmes. Il est ainsi très efficace sur les rougets grondins, les daurades royales, les pageots, etc.

 

Mourons Normandie Appâts

 

Il est également possible d’utiliser du mouron qui offre l’avantage de particulièrement bien résister aux lancers les plus puissants. Quand on recherche les marbrés à de très grandes distances, il est ainsi possible d’appuyer au maximum son lancer. Il offre également l’avantage de bien résister aux petits poissons parasites. C’est un atout considérable quand on pêche à très longues distances et que les hameçons reviennent « nettoyés » par la présence d’un trop grand nombre de ces « voleurs ».

 

Ver de chalut Normandie Appâts

 

En plus de l’habituel ver de sable pour rechercher le marbré, Mathieu Courtin apprécie particulièrement le ver de chalut pour sélectionner les plus beaux spécimens. Coupé en petits tronçons afin d’avoir une petite bouchée correspondant à la taille réduite de la gueule de ce sparidé, le chalut s’avère économique car un seul ver représente un nombre considérable d’eschées. Il est particulièrement efficace car son jus violacé est ultra iodé et les marbrés le repèrent de très loin. Une vraie friandise pour les gros marbrés !