Ce sparidé est un poisson fouisseur qui recherche dans les substrats meubles (ex : sable) des vers, de petits crustacés, des mollusques, ou encore des coquillages. Pouvant atteindre une taille de 55 cm, ce poisson grégaire vit en bancs parfois importants. Son nom lui vient des bandes sombres sur ses flancs ressemblant à des marbrures.

Comme à son habitude, Marc utilise encore ici son montage fétiche – celui-ci étant décidément ultra polyvalent. Ce montage est conçu avec un minimum d’éléments et dans de petites tailles afin d’être le plus aérodynamique possible. Très épuré, il est directement réalisé sur son arraché conique sans nœuds afin d’éviter l’utilisation d’un rolling ou d’une agrafe. 

Cet arraché lui permettra d’appuyer ses lancers afin d’atteindre les plus grandes distances possibles avec un plomb lourd. Pour le marbré qui est un poisson benthique vivant sur le fond, Marc descend son empile vers le plomb grâce aux stop floats offrant un coulissement dur. Ce traînard étant destiné à un sparidé très méfiant, Marc le réalise avec du fluorocarbone de 18 à 23/100 dans une taille de 3 m.

Bien qu’il utilise toujours son montage fétiche avec le système de stop flots réglables, Marc a choisi depuis peu d’employer des accessoires de couleur rose car il estime que cette teinte attire les marbrés. Lors de ses dernières sorties, il a ainsi remarqué que ses résultats sur les marbrés avaient été nettement améliorés – d’autant plus lorsqu’il a comparé le nombre de ses prises avec ses compagnons de pêche. Ce constat est en fait venu d’un simple hasard. Voyageant beaucoup entre la France et l’Espagne, il évite de se charger en petits accessoires et en plomb. En allant chez son détaillant pêche Espagnol, il a trouvé ces modèles de couleur rose et a choisi de les tester. Ses excellents résultats l’ont ainsi décidé à perséverer dans l’utilisation d’accessoires de cette teinte. 

Ainsi, Marc utilise désormais des perles et des plombs phosphorescents de couleur rose. Une fois chargé de lumière (frontale ou lampe UV), ceux-ci renvoient une phosphorescence rose dans l’obscurité qui attire sur de grandes distances les marbrés. Toujours dans la même logique, Marc utilise également des hameçons roses de type chinu, fin de fer et ultra piquants. Contrairement à d’autres pêcheurs employant des hameçons de très petites tailles lorsqu’ils recherchent le marbré, Marc a décidé de son côté d’utiliser des n°2 à 4. En effet, Lors de ses pêches de loisir, il recherche spécifiquement les spécimens et ne trouve aucun intérêt à ramener du petit poisson. L’essence même de la pêche sportive !

Comme appâts, Marc utilise bien sûr du ver de sable. Mais lorsque les crabes ou les petits poissons indésirables vident ses hameçons, il n’hésite pas à utiliser son astuce du bibi « ligaturé à l’espagnol ». Il évite ainsi de perdre son temps en pêchant à blanc – la pire des situations pour un pêcheur à l’appât. C’est également l’appât parfait pour sélectionner les plus gros marbrés. Ayant l’habitude en Espagne de pêcher des plages à très faibles déclivités, il est aussi nécessaire de lancer très loin afin d’avoir suffisamment de profondeur. Cet eschage spécifique offre ainsi l’avantage de parfaitement supporter les lancers les plus puissants. De même, il est particulièrement aérodynamique et permet donc de gagner en distance tout en offrant une parfaite présentation. L’idéal pour les lancers longues distances !

Retrouvez dans ce tutoriel tous les conseils de Marc Puig pour escher facilement du bibi « à l’espagnole » : http://www.normandie-appats.com/news/escher-un-bibi-a-l-espagnole

Marc utilise de très gros bibis qui lui permettent de faire jusqu’à 4 ou 5 bouchées pour le marbré. Cet eschage est donc aussi efficace…qu’économique ! Ce sparidé possédant une petite gueule, Marc découpe une lamelle de bibi moins large (1 à 1,5 cm) que pour la daurade royale afin d’avoir un tube de bibi de plus faible section.

Il utilise cette lamelle à l’envers car la face interne du bibi présente des reflets irisés très attractifs. Elle s’avère également plus tendre et elle libère beaucoup mieux les sucs du bibi.

Marc possède une astuce pour que ce boudin soit le plus fin possible lorsqu’il ligature la lamelle sur son aiguille à escher. En effet, il exerce une forte tension sur l’élastique fin afin de comprimer ce petit boudin au maximum. De même, il étire le bibi à chaque tour d’élastique dans le sens de la hauteur afin de l’allonger.

Le tube obtenu est alors aussi fin qu’un ver classique - ce qui sera parfait pour le marbré. Une fois cette opération réalisée, il transfère ce petit boudin de bibi sur son hameçon grâce à l’aiguille à escher.

Ainsi préparé, cet appât est ultra résistant et sa présentation sera parfaite même avec les lancers les plus appuyés. Il est possible de préparer plusieurs petits boudins de bibi à l’avance sur leur aiguille. Si vous optez pour cette stratégie, il sera alors recommandé de les conserver dans le jus attractif du bibi jusqu’au lancer pour une attractivité maximale. Vous noterez que Marc laisse volontairement son hameçon rond dépasser du petit  boudin de bibi car il a remarqué que les résultats à la touche étaient bien meilleurs avec ces poissons fouisseurs.

Sur les plages à faible déclivité où il pêche les marbrés, son montage volontairement épuré et l’utilisation de son morceau de bibi ligaturé à « l’espagnole » lui permet d’atteindre de très longues distances de lancer. Il recherche le seuil où la profondeur augmente rapidement. La nourriture s’y accumulant sous l’influence des courants, cette marche est un lieu de passage privilégié pour les marbrés. Même à très grandes distance, Marc sait que son bibi ligaturé pourra attendre la venue du banc sans être dévoré par des parasites (petits poissons, crabes). De même, la présentation de son appât sera optimale pour les marbrés.

Marc dispose ses cannes de façon inédite pour les non initiés. En effet, il penche délibérément sa canne légèrement vers l’arrière. L’intérêt est ici que le scion en tension soit parfaitement à la perpendiculaire du sol. Marc utilise en effet une canne très haut de gamme dont le scion est ultra souple au regard de la puissance du blank. Ce scion plein (« mégatop ») est en fait constitué de carbone haut module plein (technologie « Hybrid ») lui conférant une grande souplesse tout en ayant une extrême résistance. Une fois le fil tendu, le fait d’avoir le blank légèrement penchée vers l’arrière fait que le scion se retrouve alors bien droit – ce qui rend la lecture des touches beaucoup plus simple.

Marc a même l’habitude de placer ses deux cannes très proches l’une de l’autre et fait en sorte que les scions soient exactement dans la même position et il se place alors sur le côté des cannes. Les scions sont alors parfaitement parallèles. À la moindre touche, le décalage d’un scion par rapport à l’autre permet de visualiser les touches – y compris celles dites « à revenir » car le scion est initialement tendu. De cette façon, il peut se passer de l’utilisation d’un écureuil et il gagne un maximum de temps de pêche – y compris la nuit.

Afin que la canne tienne dans cette position sans chuter, Marc possède une astuce. Il a en effet équipé ses piques de surfcasting d’un accessoire ingénieux. Il remplace ainsi l’anneau ouvert situé en haut du pique par un anneau ouvert en plastique robuste (polypropylène) doté d’un loquet métallique. Une fois le talon de la canne placé dans le godet fixe, le blank est posé dans cet anneau ouvert et le système de fermeture maintient alors parfaitement la canne. Il est ainsi possible de pencher la canne vers l’arrière. Cet accessoire est également très utile en cas de vent violent car il évite que la canne ne tombe lors d’une puissante rafale. Le risque serait ici de briser le blank et les moulinets n’apprécient guère le sable – surtout quand ce sont des modèles haut de gamme tels que ceux que possède Marc !

Lors de sa dernière session nocturne, Marc a fait 7 marbrés mesurant entre 30 et 40 cm – ce qui pour cette espèce représente de très beaux poissons. La preuve si besoin était que son montage est efficace sur cette espèce et que le choix d’hameçons de bonnes tailles sélectionne les belles prises. Pêcheur sportif et respectueux de la ressource, il en a libéré 4 et n’a gardé que les 3 plus gros pour sa consommation personnelle. Un bon exemple à suivre !