Avec les températures encore basses, le champion Mathieu Courtin a choisi de porter des waders pour cette session bars. Ces derniers sont en effet très pratiques en fin ou en entrée de saison car ils protègent très efficacement de l’humidité – celle-ci pouvant être très pénalisante lors de longues pêches d’attente. L’autre avantage de ce type de combinaison étanche sera de pouvoir rentrer dans l’eau sur les plages à très faibles déclivités comme on peut en trouver en Camargue, en Vendée, etc. Ainsi, il n’est pas rare que certaines soient si plates qu’il est possible d’avoir moins de 10 à 20 cm de fonds sur les cinquante premiers mètres ! Certaines de ces plages possèdent même parfois des marches distinctes avec des plateaux sableux de très faibles fonds situés très loin du bord. C’est ainsi souvent le cas à proximité d’estuaires car les alluvions charriées par le cours d’eau s’accumulent en strates sur parfois plusieurs centaines de mètres. Dans de tels cas, une bonne connaissance de la topographie de votre poste de pêche sera comme toujours un avantage considérable. Mathieu connaissant parfaitement sa zone de pêche, il sait qu’il sera très intéressant de s’avancer dans l’eau en waders pour lancer afin que le montage se retrouve dans suffisamment de profondeur pour être pêchant.

Mathieu utilise un montage qui a toute sa confiance pour la pêche du bar. Il dispose initialement d’une empile totalement libre sur le bas de ligne – ce qui donne à l’appât une présentation très naturelle.

Mathieu souhaitant pêcher du bar, il a donc bloqué son empile en position haute. L’avantage par rapport à l’empile libre est ici de présenter l’appât bien au-dessus du fond. C’est très intéressant pour le bar lors de fortes conditions car ce poisson a alors l’habitude de manger entre deux eaux. De même, le compétiteur sait également qu’avec de fortes conditions, les risques d’emmêlements seront bien moins importants. La mer s’est agitée et présente de beaux rideaux de vagues. Les courants sont si puissants qu’un plomb pyramidal de 200 g ne tient pas et il est contraint d’utiliser un plomb grappin. Une empile bloquée en position haute est donc la meilleure option.

Pour cette session, Mathieu a décidé d’utiliser de gros Bibis Normandie Appâts. Ce ver de 5 à 12 cm est un appât excellent pour cibler les gros bars. Très charnu, il possède une forte section et représente une belle bouchée qui permet de sélectionner les plus beaux spécimens. Il offre l’avantage d’avoir une peau épaisse et il ne craint donc pas l’attaque du menu fretin – évitant ainsi de changer trop fréquemment d’appâts. Sa couleur blanche nacrée est hyper attractive sur les bars et son jus puissant les attire sur de grandes distances. 

Mathieu vous conseille d’utiliser une aiguille à ver de forte section afin d’escher le Bibi. Celui-ci sera ainsi transpercé de part en part afin qu’il résiste à des lancers longues distances. Vous bénéficierez également d’une meilleure tenue dans les courants et vous éviterez le vrillage de l’empile.

Retrouvez dans cette vidéo le compétiteur Walter Sarret (membre du team Normandie Appâts) vous expliquant comment escher un gros Bibi à l’aiguille : http://www.normandie-appats.com/news/comment-escher-un-bibi-normandie-appats

Mathieu Courtin du team Normandie Appâts en plein lancer

Après avoir esché son Bibi à l’aiguille sur le circle hook de son montage empile haute, Mathieu s’avance d’une vingtaine de mètres dans l’eau. Sur cette plage à la très faible déclivité ce sera toujours autant de distance gagnée. Il sait qu’il ne sert à rien d’avancer trop loin dans des profondeurs trop importantes. En effet, ce qu’il gagnerait en distance par rapport à la rive serait perdu lors du lancer en se trouvant dans trop de fonds. En effet, au-delà d’une vingtaine de centimètres de profondeur au niveau des jambes, il n’est plus possible d’armer suffisamment la canne vers l’arrière et il perdrait donc en distance. C’est une leçon importante à retenir : à vouloir avancer trop loin dans l’eau pour lancer, on pêche bien souvent trop court ! Vous avancer dans les zones de faibles profondeurs dites « shallows » peut être productif mais il sera nécessaire de trouver le bon compromis entre la distance parcourue depuis la rive et la puissance de votre lancer pour être réellement efficace ! 

Après son lancer, Mathieu retourne vers la rive. Il a laissé le pick-up de son moulinet ouvert et contrôle la tension du fil qui se dévide afin d’éviter que celui-ci ne soit emporté par le fort courant. Il est en effet important que la bannière reste tendue afin que l’empile soit bien en hauteur et pour ressentir les touches.

Mathieu a placé sa canne sur son trépied en position haute afin que le fil passe au-dessus des premières vagues. Il évite ainsi les fausses touches ainsi que les vibrations parasites dans le nylon qui pourraient alerter les poissons. De même, l’empile sera ainsi bien en hauteur au-dessus du fond – dans une hauteur d’eau où les bars s’alimentent lors de fortes conditions. Il sait que pour que le circle hook fonctionne parfaitement, il doit régler le frein de son moulinet un peu plus fort qu’avec un hameçon conventionnel. Son montage étant 100 % auto ferrant le poisson se piquera ainsi de lui-même lorsqu’il partira avec l’appât.

Après une attente relativement courte, la canne ploie sous les coups de tête d’un poisson. Mathieu sait qu’il est inutile de ferrer car le circle hook est déjà parfaitement planté dans la gueule du bar. Les 20 premiers mètres ayant très peu de fonds, il retourne dans l’eau pour combattre le poisson dans de plus grandes profondeurs afin d’éviter une casse. Il sait déjà qu’il s’agit d’un beau poisson. Mathieu gère donc le combat sans précipitation avec un frein parfaitement réglé. Il faut en effet fatiguer le poisson en étant patient afin d’éviter tout incident. Mathieu craint plus la casse que les décrochages car il sait que le poisson a très peu de chances de pouvoir se libérer d’un circle hook. 

Après plusieurs rushs et de puissants coups de tête, le poisson se laisse enfin ramener. Canne haute afin d’éviter que le courant ne prenne appui sur le fil, Mathieu voit enfin la tête du bar. C’est un beau spécimen ! 

Le champion prend tout son temps pour échouer ce magnifique prédateur sur la plage en s’aidant avec le flux et le reflux des vagues. 

Une fois à portée, il s’en saisit et laisse éclater sa joie. Ce joli bar a offert à Mathieu un superbe combat ! Il le prend par la gueule d’une main et le soutient sous le ventre avec l’autre : une prise très sécurisante pour le pêcheur et qui lui assure que même en se débattant, le poisson ne lui échappera pas. Il est également à noter que cette prise est parfaite quand on souhaite relâcher un poisson car elle ne le blesse pas contrairement à une prise par les ouïes.

Son camarade de pêche en profite pour le photographier avec cette magnifique prise. Comme tous les bars de plage, ce beau spécimen possède une robe très claire qui lui permet de mieux se fondre dans l’environnement. Un superbe poisson ! La preuve qu’avec le bon montage, une stratégie efficace et des appâts de qualité comme ceux proposés par Normandie Appâts, il est possible de faire de très belles pêches ! 

Retrouvez dans cette vidéo Mathieu Courtin avec ce magnifique bar sorti « en direct live » : https://www.youtube.com/watch?v=rw_LFtaXk2c