Double champion de France en surfcasting, Mathieu Courtin est un grand compétiteur qui dispose de nombreuses astuces et stratégies pour optimiser ses pêches de bars. Le membre du team Normandie Appâts nous délivre ici de précieux conseils.

Une des premières astuces de Mathieu est d’utiliser un montage très particulier : son montage empile libre avec circle hook. C’est certainement celui qu’il utilise le plus pour pêcher le bar ! Le compétiteur lui voue une entière confiance car il a fait une multitude de belles prises grâce à lui. Ce montage est donc pour Mathieu une valeur sûre pour rechercher le bar ! Son atout est de disposer d’une empile coulissante avec une amplitude de 2,5 m sur le bas de ligne. L’avantage est ici d’apporter une évolution très naturelle de l’appât dans les courants et de n’opposer qu’un minimum de résistance au poisson lorsqu’il s’en empare. Mathieu essaie de conserver son empile aussi longue que possible en fonction des conditions pour une meilleure présentation. Mais plus la mer est formée, et plus il raccourcit son empile. En présence de forts courants ou d’une houle formée, il peut ainsi la réduire jusqu’à parfois 50 cm à peine. Cette taille permet aussi d’éviter que de trop nombreuses algues ne s’y accumulent rapidement et que l’empile ne vrille sous l’effet du ressac.

Le bar apprécie les mers agitées. Pour les fortes conditions, Mathieu vous conseille donc vivement d’utiliser un circle hook plutôt qu’un hameçon conventionnel. L’avantage de cet hameçon à la forme si particulière est d’être « auto-ferrant » car c’est le poisson qui se pique de lui-même lorsqu’il part avec l’appât. C’est un réel avantage en présence de vagues car la lecture des touches est alors délicate et savoir quand ferrer s’avère difficile. De même, les ratés à la touche avec un hameçon conventionnel seraient également trop nombreux. Pour que l’auto-ferrage fonctionne, Mathieu vous recommande d’ailleurs de bien tendre le fil et de serrer votre frein un peu plus fort qu’à l’accoutumée.

L’autre avantage du circle hook par rapport à un modèle classique est de vous permettre de relâcher vos prises dans de bien meilleures conditions. Ainsi, lorsqu’un bar ne fait pas la taille légale permettant de le conserver (ex : moins de 42 cm en Atlantique), il a de bien meilleures de chances de survie une fois remis à l’eau. En effet, ce type d’hameçon se plante systématiquement à la commissure des lèvres du poisson – blessant beaucoup moins votre prise. L’idéal pour la pratique du no-kill sur les bars immatures !

Quand on veut pêcher en surfcasting le bar (nommé aussi loup en Méditerranée), Mathieu sait bien sûr que disposer des meilleurs appâts possibles est primordial. Et même si de nombreux vers peuvent séduire ce prédateur, certains s’avèrent plus adaptés à sa recherche spécifique par mer agitée. C’est ainsi le cas avec l’Américain ou encore le Ver de Chalut Normandie Appâts.

Un des appâts que Mathieu Courtin apprécie le plus pour pêcher le bar en surfcasting est certainement le Ver de Chalut ! Il possède en effet un suc ultra iodé. Ses effluves très puissants se diffusent donc sur de grandes distances et attirent ces prédateurs de loin – y compris par mer agitée. Mathieu vous recommande d’utiliser les plus gros qui offrent l’avantage d’avoir une forte section. Découpés en morceaux de 7 à 15 cm, ils représentent donc de belles bouchées. Celles-ci résistent bien plus longtemps aux petits poissons indésirables et elles ont donc tendance à sélectionner de plus beaux spécimens de bars. Ce ver de belle taille permettant de faire de nombreuses eschées, sachez d’ailleurs qu’il s’avère en fait assez économique.

Pour pêcher le bar, Mathieu utilise aussi presque systématiquement des Américains Normandie Appâts. Ce ver est également nommé « ver de sang » car il est très sanguin. Cette trace olfactive libérée dans le courant est sentie de loin par les poissons. Encore ici, c’est un réel avantage quand on pêche le bar par fortes conditions.

Il est bien sûr possible de pêcher le bar toute l’année (excepté bien entendu durant sa période de reproduction !). Néanmoins, l’automne et le début de l’hiver sont certainement les meilleures périodes pour le rechercher. En effet, ces prédateurs cherchent à faire des réserves pour affronter les mois les plus froids. Elles lui permettent également de supporter le long jeune lié à sa reproduction car il cesse alors de s’alimenter. Autant de raisons pour lesquelles les bars cherchent à s’engraisser et qu’ils sont donc beaucoup plus voraces. Cette période est donc excellente pour rechercher ce prédateur en surfcasting – d’autant plus que ce poisson atteint alors à son poids optimal. Le printemps peut également être intéressant pour sa pêche - même s’il est à noter qu’il s’est beaucoup amaigri. Cherchant à reprendre des forces, ce poisson est alors affamé car il a affronté les rigueurs de l’hiver et a jeuné durant sa reproduction. C’est donc une excellente opportunité pour tous les pêcheurs à l’appât !

En pleine journée, Mathieu vous conseille une mer formée et des conditions agitées. Un coup de mer modéré à agité ou les jours juste après un fort coup de mer sont très propices à la pêche du bar en surfcasting. En effet, ce prédateur profite alors des puissants courants et des vagues qui désensablent beaucoup de nourriture (vers, coquillages, crustacés, etc.) et qui déstabilisent les poissons fourrage. L’écume camoufle d’ailleurs le bar à ses proies potentielles et la forte oxygénation de l’eau contribue à lui donner assez d’énergie pour se jouer des courants. Ces fortes conditions sont donc parfaites pour pêcher le bar en surfcasting avec de beaux appâts !

Quand la mer est calme, Mathieu vous recommande de le rechercher de nuit – l’obscurité étant est très propice à la pêche du bar. En effet, ce prédateur a la faculté de très bien voir dans la pénombre. Il profite d’ailleurs de ce sens hyper développé pour s’approcher en toute discrétion de ses proies afin de les dévorer.

Le bar utilise également beaucoup son sens olfactif et des appâts aux arômes puissants tels que le Ver de Chalut ou l’Américain Normandie Appâts sont alors de véritables atouts pour le pêcheur. L’aube ou le crépuscule étant des phases de transition entre la lumière et les ténèbres, ce sont également d’excellents moments pour la pêche du bar en surfcasting.