Malgré une météo exécrable avec du vent et de forts passages pluvieux, Marc a décidé ce soir-là de faire une rapide session surfcasting. Les conditions étaient en effet parfaites : un coup de mer ayant duré plusieurs jours suivi d’une soudaine accalmie. Il s’est d’abord rendu sur un de ses spots préférés. Mais les forts courants marins y avaient déposé énormément d’algues. Associé aux forts vents latéraux, la pêche s’y est vite révélée impossible ! Marc connaissant bien un autre spot à proximité plus exposé à un vent de face, il a donc décidé de changer de plan. À peine arrivé, il constate rapidement que les conditions sont optimales. Il appelle donc son ami Joël qui le rejoint rapidement – ce dernier n’habitant pas loin. Alors qu’ils commencent à pêcher, la pluie recommence à tomber - mais il en faut plus pour décourager ces passionnés !

Pour ce nouveau spot, Marc réalise rapidement dès ses premiers lancers que les fonds sont sablo-vaseux. Afin d’éviter que l’appât ne s’enfonce dans le substrat mou en entraînant l’appât, il décide donc d’utiliser un montage astucieux qu’il connaît bien : son montage Urfe long à empile libre. Son principe est très simple ! Il est réalisé avec 40 / 50 cm de fil d’acier 100 / 150 lb. Marc sleeve un rolling pour l’attache de la ligne et un second à l’autre bout pour l’agrafe du plomb. Le fil d’acier offre l’avantage de présenter une grande rigidité structurelle – ce qui lui permet de rester bien droit quand il s’enfonce dans un fond mou. La grosse perle coulisse donc de plus facilement. Et c’est bien là le secret de ce montage !

Avec sa grande portance, la perle reste au-dessus des substrats meubles de type sablo-vaseux pendant que le plomb s’enfonce. La perle poussant progressivement le rolling, l’empile (et donc l’appât) restent donc bien au-dessus du fond. L’esche reste ainsi bien apparente au-dessus du substrat pour séduire un poisson de passage. C’est particulièrement astucieux !

Ce montage Urfe long à empile libre permet ainsi de lancer très loin un long traînard tout en ayant l’assurance que celui-ci reste au-dessus des substrats trop mous. Vous noterez d’ailleurs que la tresse acier permet également de mieux fendre le sable quand on désensable le plomb. C’est un réel avantage car dans des fonds trop meubles, « l’effet ventouse » de ces sables mouvants peuvent rendre cette opération difficile, voire parfois impossible !

Large et charnu, le Ver de Chalut mesure de 25 à 50 cm. Il peut être utilisé en petits tronçons de quelques centimètres – ce qui représente beaucoup d’eschées. Il est extrêmement iodé et il attire les bars sur de très grandes distances. Ces sucs violacés sont ultra puissants et il s’avère donc hyper attractif dans des eaux très brassées offrant peu de visibilité ou encore de nuit. Il peut ainsi permettre des pêches exceptionnelles et il a la faculté de sélectionner les spécimens.

Ce ver mesure entre 15 et 25 cm de long et possède une forte section. Bien esché à l’aiguille, c’est donc une bouchée conséquente bien adaptée à la recherche spécifique des gros bars. Il est très sanguin et ses effluves attractifs attirent les poissons de très loin. Dans ces eaux très agitées par les vagues et les forts courants, il est en effet important d’avoir des appâts dont les arômes sont assez puissants pour pouvoir être repérés par les carnassiers dans ce tumulte.

Rapidement après l’arrivée sur le spot, Marc prend à la suite 3 bars de petites tailles. Il a bien sur immédiatement libéré ces juvéniles. Peu après, il ferre un premier congre qui a mordu sur la seiche ligaturée. Ce poisson s’étant bien battu, Marc pensait à un bar. Dommage !

Et comme souvent avec cette espèce qui sort à des heures précises, Marc enchaîne les congres. Il en sort ainsi 2 autres coup sur coup. De son côté, Joël n’a pas fait un seul poisson alors que Marc en est à 6. Ils ont pourtant les mêmes appâts ! Marc note une grosse touche sur une de ses cannes et ferre. Le combat est lourd et il suppose qu’il s’agit d’un congre, mais de plus belle taille. Voyant que son ami est toujours bredouille, Marc prête donc sa canne à Joël afin qu’il puisse sortir son premier poisson de la soirée. Le poisson se défend âprement mais ils rencontrent rapidement un problème. La plage offre une si faible déclivité que le poisson reste échoué sur le sable à 15 m du bord. N’ayant d’autre solution, Marc rentre dans l’eau et le rejoint pour le ramener sur la terre ferme.  Il a alors la surprise de constater qu’il s’agit d’un bar. Et c’est même un superbe spécimen !

Malgré la faible hauteur d’eau, les vagues plus hautes ont trempé Marc. Avec la houle, le vent et le froid de la nuit, ramener ce lourd poisson a été difficile. Heureusement que le pêcheur était bien protégé par sa combinaison ! Maintenant que le poisson est sorti, les pêcheurs sont impressionnés par sa taille. Ce bar est vraiment massif !

C’est au tour de Joël de poser pour la photo. Avec la différence de gabarit entre les deux pêcheurs, le bar paraît bien plus petit dans les mains de Joël. Comme quoi, tout est affaire de proportion et d’angle de prise de vue quand on prend une photo pêche ! Les amis débâteront d’ailleurs longuement des différences sur ces photos avec amusement.

Même s’il s’agit de sa canne, Marc est content pour son camarade de pêche. Ils décident d’un commun accord que ce poisson a été pris à deux. Comme avec un poisson pris sur un bateau, ce magnifique spécimen est en fait le résultat d’un véritable travail d’équipe et d’une réelle complicité entre ces amis. Et l’important est bien là !