Les labridés sont présents sur toutes les côtes françaises et on en retrouve dans le monde entier. Avec plus de 500 espèces différentes, ils constituent même la deuxième famille de poissons marins sur terre ! Bien qu’ayant des formes et des livrées parfois très différentes, tous les labres ont néanmoins des points communs permettant de les identifier dans cette vaste famille. Ainsi, ils disposent tous de lèvres charnues bien apparentes sur le museau qui leur a valu leur nom vernaculaire (labrum signifiant lèvres en latin). Ces poissons sont généralement carnivores et ils se nourrissent de vers, de mollusques, de poissons, de céphalopodes ou encore de crustacés.

Les labres seront recherchés sur les côtes rocheuses présentant des fonds mixtes avec une alternance de roches, de corail et de champs de posidonies. Les labres apprécient particulièrement ces secteurs au biotope varié car ceux-ci sont très riches en nourriture. Les algues leur servent également de camouflage et donc de refuge face à d’éventuels prédateurs.

Pêcher directement un champ de posidonie est difficile car les accrochages y sont très nombreux et Mathieu vous conseille donc de cibler les plateaux rocheux ou les zones plus propres situées juste à leur proximité pour lancer votre montage – d’où l’intérêt des secteurs mixtes. Ces herbiers seront facilement repérables par la couleur plus sombre de l’eau en surface.

En pêche de roche de type compétition, Mathieu privilégie des montages assez courts tels que son modèle « passe-partout » mesurant 1,20 m. Cette taille permet en effet un décrochage plus rapide des poissons quand il ramène le montage en le faisant balancer vers lui - toutes les empiles étant alors à portée de main. La boucle d’attache rapide permet aussi de changer d’un geste le montage pour un remplacement immédiat avec un autre déjà esché. Un gain de temps qui équivaut à plus de prises – ce qui est important en championnat mais qui gagne également à être utilisé en pêche de loisir !

Ce montage dispose de deux empiles de 20 cm en haut et d’un traînard de 50 / 60 cm en bas qui lui permet de pêcher dans 3 hauteurs d’eau en même temps. Les empiles courtes présentent l’appât dans les couches d’eau supérieures et le traînard pose l’appât sur le fond pour tous les poissons mangeant directement sur le substrat. Pour un maximum de discrétion, Mathieu emploie de très petits accessoires dans ce montage. Il utilise ainsi des mini-rollings pour la fixation des empiles et du traînard qui sont maintenus en place par des micro-perles collées. Toutes ces empiles bénéficient donc d’une rotation dans toutes les directions – ce qui limite les phénomènes de vrillages. Réalisés en nylon 20/100, leur finesse offre une excellente discrétion tout en assurant une résistance suffisante pour un beau labre. Quand il cible de beaux labridés avec des vers charnus, Mathieu n’hésite pas à utiliser des hameçons de 8 pour ses empiles et du n° 6 pour le traînard.

Tout comme pour les belles daurades royales, Mathieu sait que le montage coulissant a tendance à sélectionner les gros labres. C’est logique car les beaux poissons sont les plus vieux et c’est leur méfiance qui leur a permis de vivre plus longtemps. Pour ces labridés ayant une plus grande expérience, l’avantage d’un montage coulissant est de n’opposer presque aucune résistance quand le poisson goûte l’appât. À l’instar des daurades, les labres ont une grande sensibilité au niveau des lèvres. Ils peuvent ainsi goûter à plusieurs reprises l’esche et, à la moindre tension suspecte, ils peuvent dédaigner l’appât. Le coulissement alerte moins ces poissons méfiants et les prises de beaux spécimens sont donc plus nombreuses.

Le montage coulissant de Mathieu est constitué d’un coulisseau anti-angle noir très discret. La matière plastique de son canal interne offre un excellent coulissement du fil. Le plomb étant également déporté, cet accessoire se met automatiquement dans l’axe de fuite du poisson quand il se saisit de l’appât – diminuant ainsi d’autant plus la résistance au coulissement. L’avantage de l’agrafe servant à maintenir le plomb est d’ailleurs double. Elle permet tout d’abord un changement facile de plombée afin de s’adapter rapidement à l’environnement (profondeurs) ou encore aux différentes conditions rencontrées comme par exemple les courants ou la puissance des vents.

Mais un des principaux avantages de l’agrafe d’un coulisseau pour les pêches des labres en roches est de vous permettre d’y attacher un cassant. Ce court morceau de nylon de plus faible résistance que votre ligne se casse en cas d’accrochage de votre plombée et vous récupérez donc votre montage. Cette astuce qu’utilise beaucoup Mathieu est particulièrement utile en milieux très encombrés de roches et d’algues où on recherche justement les labridés. C’est d’autant plus important pour récupérer un poisson dans ce type de milieu car lors du combat, celui-ci a tendance à vouloir se réfugier dans les rochers.

Carnivores, les labridés aiment beaucoup les vers et ceux-ci constituent même une part très importante de leur alimentation. Pour cibler ces poissons, Mathieu privilégie par expérience ces vers Normandie Appâts :

Ce ver ultra polyvalent est très efficace en pêches de roches. Ferme et vivace, il tient bien à l’hameçon et il s’avère très attractif sur un maximum d’espèces – dont les labres. En termes d’appâts, ce ver est un véritable standard quand on pêche en milieux rocheux !

Robuste, ce ver résiste assez longtemps aux attaques de petits poissons et il peut donc attendre plus longtemps qu’un labre s’y intéresse. Cette esche est un classique incontournable quand on souhaite cibler les belles prises en pêches de roches – et plus spécialement les labridés. C’est même une véritable friandise pour ces poissons !

Ce ver épais et charnu possédant une forte section représente une belle bouchée pour sélectionner les beaux labridés. Enfilé avec une aiguille à ver de telle sorte que la tête se retrouve au niveau de l’hameçon, ce ver offre une excellente tenue face aux petits poissons indésirables. Possédant un suc particulier dont les effluves très puissants se diffusent sur de grandes distances, ce ver a vraiment le don de sélectionner les plus beaux poissons (labres, sparidés, etc.). Plus économique que le ver américain, il est également plus facilement disponible tout au long de l’année. Sachez que le Rag est distribué en exclusivité par Normandie Appâts.

Pour pêcher de gros labres, Mathieu vous recommande de faire de belles bouchées. En effet, les petits poissons indésirables sont très nombreux en pêche de roches. Les esches trop petites sont donc rapidement grignotées par petits bouts. Un gros appât permet ainsi d’attendre plus longtemps le passage d’un beau labre. Mathieu vous conseille également de vérifier régulièrement l’état de votre ver car la présentation est importante quand on cible les beaux labres. Ainsi, un appât trop grignoté et abîmé par les morsures des petits poissons indésirables sera boudé par les labres.

Mathieu utilise souvent un gros Mouron ou un beau Rag entier sur le traînard de son montage coulissant pour viser les beaux spécimens. Si les labres se trouvent bien au-dessus du fond ou qu’il pêche à proximité immédiate d’algues, il peut également le placer sur les empiles supérieures de ses montages roches (ex : modèle « passe-partout »). La perle flottante allège alors l’appât qui s’enfonce moins dans les herbes. L’esche reste donc plus visible par les poissons. Les petits poissons indésirables se nourrissant généralement plus à proximité du fond, votre appât restera intact plus longtemps dans l’attente des labridés qui arrivent toujours un peu plus tard.